Comme suis un rien mégalomane, je crois que les mots entêtement stupide et paresse ont été créés pour moi.

En sortant de chez moi, pour aller à la pharmacie, me suis souvenue, l'air, le vent ou le diable savent pourquoi, de cette fausse ancienne enseigne à forte saveur (et, paresseuse, j'utilise une ancienne photo), et j'ai voulu faire collection sur mon chemin

mais j'ai négligé, d'emblée, pour cause de platitude inflationniste, les plaques rectangulaires, merveilleusement sobres, des chaines de prêt-à-porter ou autres, et me suis arrêtée, rapidement, de capter leur version toile, y ajoutant ici l'un des deux panneaux aussi encombrants qu'énigmatiques,

et, découragée, me suis bornée à trois enfilades de panneaux sans grand intérêt, ou à des signes stéréotypés comme ceux des boissons et huissiers,

n'en gardant que quelques unes, et me suis interrogée sur les raisons de mon choix en les téléchargeant,

regroupant celles qui présentaient un soupçon d'originalité, dans mon bout de la rue Joseph Vernet

et les très distinguées faussement antiques de la rue de la Petite Fustrerie, à la fantaisie soigneusement contrôlée (ironie souriante, j'aime regarder ce que m'offrent les boutiques)

pour retrouver, à côté de ma porte, le soin avec lequel le marchand de tapis indique qu'il est parti en vacance.

Et je ne sais ce que je pensais faire de cela, mais suis trop paresseuse pour essayer. Juste cela : nous vivons un siècle bruyant mais sec.