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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, septembre 04, 2010


Brigetoun est adepte des rites, du sel jeté par dessus l'épaule, des doigts croisés derrière le dos, des regroupements pacifiés et joyeux, même plus qu'on ne le croit, des joints des trottoirs, du café du matin, du champagne rare, et de la recension des vases communicants, avec plus ou moins de pertinence, alors, en reprenant l'ordre dans lequel ils avaient été annoncés :

Pierre Ménard http://tentatives.eklablog.fr/pierre-menard-dans-les-lignes-de-desir-extrait-vases-communicants-de-s-a1624588 donne, chez Christine Jeanney, un extrait d'un texte en cours «les lignes du désir» marcher dans la ville, dans les rythmes, dans la foule et voir,
«Notre regard flotte sur la ville, à la fois curieux, lassé, disponible et renfermé. On ne cherche tant peut-être que parce qu'il n'y a rien à trouver.»
et
Christine Jeanney http://www.liminaire.fr/spip.php?article717 : à cet endroit chez lui, où s'asseoir et essayer de dire «à la hussarde» de vase à vase, ce lieu «liminaire», ses chantiers, et puis l'automne sans dire le mot
«Envoyer le document en pièce-jointe, y réfléchir, avant de cliquer, modifier. Ne pas «écrire chez l’autre», mais assise à côté de lui, se reposer, en lévitation gratuite, au calme. Alors, le titre à rallonge, allez, à la hussarde»

Jean Prod'hom http://www.joachimsene.fr/txt/spip.php?article182 «revenir là où on n'a pas fini d'aller» nous emmène dans un texte admirable , avec l'enfant, la mère, l'épicier et les excuses dans «notre Sicile à nous», dans le jardin où «on ne se parlait pas, on suçotait le trèfle, on faisait fuir l’hiver, on disait ce qui était»
et
Joachim Séné, http://www.lesmarges.net/files/1a7358d1bb0d4c5073f2712ccae7e7d6-1032.html, continuant le guide de l'Imrie, nous parle de Pstoph, la ville du cri
«Lors d’une randonnée le long du Cône, sans même aller vers la cime de la chaîne circulaire qui enserre l’enclave, vous entendrez une rumeur incessante qui déboule le long du versant et descend mourir en roulant dans la vallée : ce sont les conversations de la ville qui émergent continûment, comme les fumerolles suivent l’éruption.»


deux vases qui communiquent en un vrai dialogue
Christophe Sanchez http://www.àchatperché.net/spip.php?article205 parle de la recherche de soi à travers souvenirs et écriture
«De cet équilibre précaire, s’ébroue un jeu de miroir avec moi-même, flouté par l’envie de tenir l’histoire, de regarder les évènements d’un œil différent, trompé ou lucide, bon ou mauvais, sombre ou enjoué.»
et
Michel Brosseau http://fut-il-ou-versa-t-il.blogspot.com/2010/09/notes-dentre-deux-vasescommunicants.html dans des «notes d'entre deux» fouaille la mémoire avec les mots «toutes ces approximations d’être et de langue – c’est sortir du flou et du fantasme d’écrire ces lignes – c’est revanche contre le temps perdu»

«Etre


au dedans
du rien


du tout


dans les parcelles»
et
Florence Noël http://koukistories.blogspot.com/2010/09/lenfance-comme-wawona-tree-texte-de.html dit l'enfance comme à Wawona tree et c'est enivrant
«Nous courrions presque, lorsqu’arrivés en bas des monts, la main plaquée sur couvres chefs et bibis, nous nous aplatissions dans l’herbe animée comme en propre de vaguelettes venteuses»

Ana Navarrete Berbel http://www.pendantleweekend.net/2010/09/je-marche-je-me-perds-je-cherche-de-lombre-vases-communicants/ partie à Lisbonne pour enregistrer des voix lisant le «Marin» de Pessoa, marche dans la ville
«Je trouve un banc. J’enregistre le vent. Le pont est loin. Je marche. Je m’arrête sous les rares arbres. J’enregistre le vent sous le pont, le vent et la circulation.», se récite des passages, et enregistre une voix dans l'avion du retour
et
pour Piero Cohen, je supposais, vraisemblablement, que son texte était constitué par la série de billets : quelques lignes ou une photo qui sont arrivés en fin d'après-midi sur http://sauvageana.blogspot.com/ et, malgré ce traitement, c'est joliment le récit d'une marche quête,
«J'aime cet acteur de la vie portugaise , mais le temps que j'arme mon appareil , le vent a fait fondre mes espoirs de le figer ici ...Tant pis , il est passé ici, sans doute , tout comme tant d'autres personnes , lisboètes ou pas complètement» et d'une promenade à Lisbonne avec des adolescents sans souci ? (en fait c'est cela mais il faut lire en commençant par la fin et le récit est plus linéaire, évident)

Maryse Hache http://poezibao.typepad.com/flotoir/2010/09/à-la-hurle-quelquefois-on-voudrait-par-maryse-hache.html donne un beau poème : à la hurle, à l'envol, à la pleurade des fois vouloir dire
«à la hurle de la beauté

enfoncement dans les pétales

s'endormir comme cétoine

et ça s'arrêterait»
et
Florence Trocmé http://semenoir.typepad.fr/semenoir/2010/09/ces-rhizomes-ces-fractales-de-florence-trocmé-vases-communicants.html explore les rhizomes, les fractales du blog qui la reçoit
«fondu enchaîné des phrases et des souffles – en merveilleux nuages vont et chantent le grand air, la ritournelle et l’aria – musiques tues, musiques reprises, coutures et tricotages»

Anne Savelli http://leslignesdumonde.wordpress.com/2010/09/03/pont-lafayette-vase-communicant-avec-anne-savelli/ nous emmène sur le pont Lafayette et vers une fenêtre donnant sur les voies comme dans le sketch filmé de Jean Rouch où on «découvre par contre la structure du pont, ses croisillons, la grille qui protège des voies et que l’homme escalade, à la fin, pour se tuer»
et
va de train en train
«On voyage par désir de voir et de découvrir, on voyage aussi pour les amis. D’un coup d’un week-end en Toscane, c’est une partie de ma géographie qui se retrouve sur cette colline, à ma table : 18 ans de Toscane et de basket-ball, 3 voyages littéraires à Genève ; aux tables voisines : les USA et l’Italie du Sud»
(regrette que Picasa ai refusé les dessins)

Stéphanie Khoury http://www.arnaudmaisetti.net/spip/spip.php?article449 , dans la ville, dans les rues connues, ne pas s'enfermer dans les pas anciens
«Marcher sur les traces d’avant pour gommer les empreintes conservées par ces pavés. Ici une main tendue, plus loin un baiser timide, là une gifle. Tout cela remplacé par de la pierre entièrement neuve — tu as reconstruit la ville.»
et
Arnaud Maisetti http://stephelakh.tumblr.com/post/1059577271/passe-des-fleuves-quand-donc-pourrai-je-parler#disqus_thread à la suite de Michaux (beau poème de «la nuit remue») et de «l'homme se promène volontiers au bord des fleuves, ne pensant à rien...» fait le compte des fleuves suivis, fuit la mise en mots d'une pensée, la retrouve dans le vent qui hurle pour lui, pour tous :
«que j’étais ce passé. Jusqu’ici : que j’étais arrivé jusque-là pour l’obtenir. Que le passé n’était pas ce qui derrière s’était accumulé dans mes souvenirs, mais ce qui aujourd’hui me menait-là, bord du fleuve sans bords, aux rives si lointaines qu’on ne les voit pas ; fleuves aux centaines de courants internes et minuscules et noirs comme des blessures qui cicatrisent.» et c'est beau, bien sûr, et
«Coup de poings répétés sur les sentences du jour: ce qui me revient, je le prends — je le conduirai plus loin. Et si c’est mon propre corps, et si c’est mon passé, j’emprunterai le point de vue du surlendemain. Et passer d’autres lignes. Et refuser d’aborder.»

et puis, le plus bel échange, of course :
Daniel Bourrion peuple une fente urbaine (photo de Brigetoun) des vivants repoussés par les morts qui débordèrent, en les serrant
«Les maisons furent donc déplacées à l'identique, à dire vrai d'ailleurs simplement poussées les unes contre les autres en les rapprochant autant qu'il paraissait censé de le faire sans nuire, d'une part, à la qualité de la vie commune des habitants, personne ne désirant vraiment voir tous les jours les gens d'en face déjeuner quasi à sa table ; d'autre part, aux circulations les plus élémentaires, non pas tant celles des véhicules automobiles bannies depuis longtemps de ces zones centrales que celle, plus essentielle, de l'air.»
et
Brigetoun http://www.face-terres.fr/2010/09/03/etre-dans-le-mot-mer-brigitte-celerier/ rêve devant l'océan vu de l'autre rive (en une photo de Daniel Bourrion, dans laquelle aurait voulu entrer)
«replier les jambes, les serrer contre soi en courbant les épaules qui frissonnent un peu dans l’idée de frais que l’on voit, noter paresseusement l’écume du bateau, la progression imperceptible de la voile, plisser un peu les yeux pour tenter de s’assurer que ce point là-bas est bien une bouée.»
(Picasa était très autoritaire dans les collages, j'ai bien dû accepter qu'il me contrarie)

6 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Cette idée des vases communicants montre bien le côté merveilleux et sans frontières d'Internet. Et ce parallèle entre deux mondes élargit nos horizons de lecteur et lectrice. J'aime cette idée de quitter notre confort pour chercher l'aventure chez l'autre.

Lautreje a dit…

En plus d'être un peu sorcière (dans le sens que tu as des pouvoirs et des rituels !) Tu es une vraie marieuse !!

kouki a dit…

Brigetoun replie se jambes, les serre contre elle en courbant les épaules et regarde au loin très loin l'horizon bleu.
Merci.

albin, journalier a dit…

Vous pourriez faire communiquer jusqu'aux cruches !

joye a dit…

Belle expérience en dépit des caprices de Picasa ! Merci de nous en faire profiter, brige.

Gérard Méry a dit…

brigetoun Guru ..ben çà alors !!