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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, septembre 16, 2010

François Bon, avec son billet «les vases communicants c'est important» http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2258, les a relancés mercredi matin. N'ayant pas de vis-à-vis/communicant/correspondant je ne pensais pas y participer, sauf bien entendu pour la lecture, parce que, oui, j'aime ce moment. Finalement j'en serai, très intimidée par le blog qui veut bien m'accueillir.

En attendant, je recopie ce qui était chez Daniel Bourrion (avec une photo de lui) en réponse-correspondance avec ses humains enserrés dans la fente photographiée par moi

Être dans le mot mer, même s'il ne convient pas vraiment, l'avoir en soi, s'y perdre.

Tâtonner un peu pour le raccord, avec ce qui fut familier – ce n'est ni l'océan battant la corniche entre Le Conquet et Saint Mathieu, ni la langueur iodée du ria entre murs de granit et hortensias, ni la mer de mes origines, jouant dans les anses rouges bordées de pins, ou léchant les rochers sous fleurs d'ail et dans l'odeur des crottes, ni la berceuse des barques échouées sur l'autre rive.

Oublier - d'ailleurs, oui, cela venait par automatisme - en rester à ce qui est là de marin.

S'asseoir sur les planches pour être plus proche des lentes ondulations, se remplir de l'odeur, replier les jambes, les serrer contre soi en courbant les épaules qui frissonnent un peu dans l'idée de frais que l'on voit, noter paresseusement l'écume du bateau, la progression imperceptible de la voile, plisser un peu les yeux pour tenter de s'assurer que ce point là-bas est bien une bouée.

Et puis, longuement, regard filtrant, se perdre dans cette petite bande là où l'eau et le ciel se mêlent, juste sous le creusement blanc qui s'achève en nuages.

Rester là, une boule au bord de la gorge, dans le parfum de la mer, dans le manque de son bras sur mes épaules, de sa voix pour me dire le large.


P.S.

Les textes de tous les participants à l'atelier d'écriture sur la ville de Pierre Méard (j'ai mis les miens trop tôt en ligne le 12 septembre dernier ), étant tous parvenus, sont à lire (recommandé) sur Liminaire http://www.liminaire.fr/spip.php?article843

5 commentaires:

Lautreje a dit…

J'avais aimé ce voyage avec la mer. Je l'aime encore plus avec les tasses, les contenants comme pour tenter de retenir encore cet amour de la mère.

D. Hasselmann a dit…

"Le large" est un mot qui s'agrandit tout seul.

Pierre R. Chantelois a dit…

Tout ce qui frôle l'eau, le lac, les étangs, le fleuve, la mer me rejoignent. Beau texte de Daniel Bourrion.

micheline a dit…

Appel d'une fusion avec l'univers des êtres et des choses toujours recommecé comme la mer toujours recommencée..

Brigetoun a dit…

le texte de Daniel Bourrion est réellement très beau, la mer là c'est de moi