Une photo de petite soeur et un page porte faucon, pour introduire non à une fête dans un vieux palais ou une misérablement arrogante résidence secondaire, non à une boutique sympathique comme en réalité, mais à la pression entêtée de l'automne et à la nécessité à laquelle n'ai cédé qu'avec langueur, réticence, paresse, c'est à dire au minimum, de ranger chemises légères, débardeurs, ti-shirts à manches courtes, sahariennes légères pour sortir, jauger, repasser, chandails de gros coton et fine laine, quelques vestons et un ou deux manteaux légers pour accompagner les robes auxquelles ne veux pas renoncer.
Et cela, et ma contemplation tranquille du vide m'a requise entièrement.
Reprends les paragraphes hétéroclites envoyés au convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com début septembre.
Lundi, sur la place, Martine et les enfants, sont restés hésitants, dépités, devant le manège cadenassé derrière ses barrières. Mardi, Martine et les enfants ont constaté que le manège était toujours arrêté et la cahute fermée. Mercredi.... Jeudi, ils sont allés faire du patin dans la cour de leur grand-mère, et ils pensaient à la rentrée des classes et au manège inaccessible. Vendredi, ils se sont disputés autour de cahiers, de crayons de couleur et de dessins, pendant que la pluie ruisselait sur les vitres. Samedi, ils sont arrivés en courant sur la place, et se sont trouvés dans un groupe d'enfants, becs ouverts, chougnant, ou tirant la main de leur père ou de leur mère pour les entraîner vers autre et préférable plaisir. La marchande de colliers s'est approchée et leur a expliqué que le patron était triste, très triste, trop triste pour venir, et que la dame, et bien la dame on ne savait où elle était. Martine et les enfants ont acheté des glaces et sont allés au cinéma.
Rues du sud, pendant les trois mois d'été. Façades qui se répondent, présences solides noyées d'indécision dans l'ombre, peaux exaltées, caressées de lumière. Et tout du long, persiennes closes, avec de temps en temps, au devant d'elles, un entrelacs léger de fils de fer d'où pendent des étoffes. On avance, sur le trottoir ombreux, les yeux glissants sur les murs ensoleillés et toutes ces énigmes, qui taisent la présence de vies blotties dans la fraîcheur ou l'absence des occupants.
Si bien - meubles anciens (ou copies, mais honnêtes), à la géométrie savante, blancs ou pastels évanescents, rechampis de neuf, mais avec quelques craquelures, solides, confortables, fouillis décontracté, ostensiblement, d'objets hétéroclites «qui font sens», posés avec un refus appliqué de toute convention, murs bruns sombres, souvenir des revues des années 60, juste décalé, un peu, mais intemporel bien sûr. Un ensemble si merveilleusement habitable que l'on n'ose y pénétrer et encore moins s'y poser.
Ce dernier, à partir de ces deux photos, les dernières de la série de petite soeur. (et pour le manège imagination pure)
8 commentaires:
Des enfants qui constatent qu'un manège pour enfants est cadenassé et qu'il leur est inaccessible. Je comprends la tristesse des lieux et des enfants.
Retrouver des intérieurs douillets et chaleureux puisque l'été s'en va.
dans la première photo je prends le chapeau orange genre accessoire des années 70
dans la deuxième photo tout comme les enfants du texte je retiens le manège bien sûr même si d'autres plaisirs viennent le remplacer
dans la troisième photo je retiens les branches qui réveillent les façades
dans la quatrième photo je prends le coffret en osier même si je sais que coffret veut dire babioles parfois inutiles
dans la dernière photo je prends la cruche qui est un beau vestige de ce qui se faisait en céramique de jardin vernissée au temps où on aspirait à d'autres couleurs que les bleus antiques
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j'ai bien vu le serpent de pierre enroulé sur un bout de ton trottoir...
tu en as fait un animal fréquentable...
je travaille en ce moment sur un texte plein de serpents à propos d'une image de ma série du moment...
ça court les rues cette histoire reptilienne...
Mon avis sur cet intérieur:fouillis très fréquentable à condition qu'il change un peu tous les jours
La cage à oiseaux a bougé, je vous assure.
Belles photos d'un intérieur accueillant.
J'aime bien l'énumération de tes renonciations, forcées par la main cruelle d'automne, qui se veut chaleureuse, mais qui gèle bientôt aux bouts des doigts.
On sent le bien-être dans ce fouillis décontracté,
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