Ce serait au crépuscule,
la lumière se ferait lentement neutre,
jusqu'à disparaître,
derrière l'imposte vitrée de la porte,
et les deux fenestrons
Il y aurait du feu dans la cheminée.
Il y aurait donc quelqu'un
qui de ses mains l'aurait fait sortir,
et qui serait là,
si habituel qu'il serait tissé dans le jour,
jusqu'à ne plus s'en détacher.
Il y aurait mes pieds,
tendus vers les flammes dans un collant humide
et les chaussures abandonnées.
Il y aurait des voix,
une conversation autour d'une table
et de verres,
dans l'ombre derrière moi,
près de la porte.
Il y aurait une cocote pendue à la crémaillère
de l'autre salle.
Il y aurait la danse des flammes,
à y perdre les yeux
et les fermer, ravis et douloureux.
Il y aurait le chien, sage,
las de ses exploits du jour.
Il y aurait des livres,
fermés,
pour le moment.
Je serais un visage
en train de brûler.
Il y aurait un vide,
un suspens délicieux,
plein d'odeurs et de chaleur.
P.S. plus encore que ces derniers jours, pensais à Joye, la Iowagirl, et à tous ceux qui lui ressemblent - http://iowagirl.over-blog.com/article-ma-carte-postale-du-prez-60012830.html
11 commentaires:
Et un fusil accroché au-dessus de la cheminée et une guitare posée contre une chaise vide...
belle chaleur au coin du feu.
merci pour le lien avec Joye, ce serait bien qu'Obama lise cette carte !
Y aurait-il une petite place quelque part près de cette chaleur?
heureux qui peut ainsi, vivre par procuration
Une belle émotion. Très belle.
si habituel qu'il serait tissé dans le jour
Comment rester de glace devant de pareils mots?
Très doux qui fait envie
merci pour le lien.
Il est où ton château et sa marmite pendue à la crémaillère ?
Je t'embrasse, brige.
Merci pour tout ce que tu m'apportes, c'est infiniment précieux.
ouf ?
Je rêve parfois de retrouver une cheminée où l'on pendait, bien sûr, la crémaillère mais où l'on faisait également des gauffres avec un antique gauffrier aux deux longues poignées et manipulé au-dessus des braises. Les meilleures gauffres assurément jamais dégustées...
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