commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, décembre 19, 2010

Recyclage encore, dans le creux des vacances (je viens de réaliser) de deux paragraphes accrochés à des convois http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/

Un monde imprécis, enveloppe un peu banale, enclos de pierres chaudes aux yeux, mais qui s'ouvrait sans imposer de direction – s'y lover, blottir, rencogner, rester, respirer, soupirer, goûter un peu de néant, sans importance, rêver, peut-être même se risquer à penser. Bien-être, physique, intellectuel aussi, un peu. Pause. Mais savoir qu'inévitablement, à un moment ou à un autre, cet équilibre serait fracturé par l'irruption d'un ordre, ou plutôt d'une offre, d'une indication, d'une invitation à le quitter.

Il était petit et raffiné, si raffiné que c'en était charme, que ça semblait être l'idéal auquel tendre, que sa préciosité, ses audaces retenues mais si délicieusement surprenantes, que lui seul pouvait concevoir et assumer en devenaient classiques. Il tranchait, mais avec délicatesse, dans la foule grise, sans heurt, comme un ornement qui savait se faire discret. Et, en le regardant, on sentait se déplacer les limites de ce goût que l'on vous avez appris à considérer comme bon, on aspirait à les franchir à sa suite, sans oser s'écarter du chemin qu'il avait tracé. Il le tolérait sans ironie, ou bien dissimulée, avec indifférence peut-être, avec indifférence sans doute parce qu'il fallait en convenir, au delà de la barrière élégante de sa courtoisie, nul n'avait jamais pu retenir son attention. Il glissait, changeait légèrement, surprenait sans ostentation, n'avait jamais eu aucun ami, ou amour, et semblait en tirer sérénité.

9 commentaires:

kouki a dit…

il doit être un de ces anges ...

Lautreje a dit…

transparence pureté

D. Hasselmann a dit…

Sa discrétion faisait douter de son existence : seul un léger parfum attestait de son passage évanoui.

Gérard Méry a dit…

C'est l'homme invisible ?

Pierre R. Chantelois a dit…

Si le contenant est recyclable, le contenu reste unique. Fraîcheur de la poésie comme cette pomme de salade au milieu d'un jardin.

joye a dit…

Vive les jolis recyclages !

micheline a dit…

un ornement de la nature

mémoire du silence a dit…

Tout peut-être poésie.

arletteart a dit…

Beau et indifférent de sa splendeur comme d'ailleurs tout ce qui est vraiment beau !!!!