Se sentir un peu flottante – un peu à côté de soi – se croire plus jeune, plus belle, ou, pourquoi pas, le contraire, en fait ne se croire pas -
mais brusquement se lancer dans la ville, pour renouer avec vie en sentant le mouvement de ses jambes, et pour acheter des éponges, but agréablement futile puisque sans nécessité.
rencontrer la surprise d'un ciel plus coloré que prévu -
rencontrer travaux et promesse d'espace libéré -
rencontrer fenêtres garnies de personnages un peu plus virtuels que soi -
rencontrer branche maquillée et abandonnée après la fête -
rencontrer une affiche et se souvenir que les blogs avignonnais parlaient d'une exposition de dessins d'humour – y entrer,
Comme il est naturel glisser sur les dits dessins, le sourire ne vous venant que rarement sur commande, mais en goûter certains, le tour d'Europe des réactions à l'Euro - de Suède, de Bulgarie, du Monténégro et autres lieux
Constater que la lutte sourde entre le bleu et les blancs et gris perdure, comme la presque tiédeur de l'air.
Se rencogner, lire Perrault dans le texte et trouver cela goûteux – les deux contes édités par Publie.net http://www.publie.net/fr/ebook/9782814503380/peau-d-âne
«Si vous étiez moins raisonnable,
Je me garderais bien de venir vous conter
La folle et peu galante fable
Que je m'en vais vous débiter...»
se féliciter d'être raisonnable, assez, pour savoir
«… que c'est la manière
Dont quelque chose est inventé,
Qui beaucoup plus que la matière
De tout Récit fait la beauté,»
et puis chercher, un peu, sur Gallica, Grisélidis, bien souffrir avec elle jusqu'à
«Ce ne sont que plaisirs, que tournois magnifiques,
Que jeux, que danses, que musiques,
Et que festins délicieux,
Où sur Grisélidis se tournent tous les yeux ;
Où sa patience éprouvée,
Jusques au ciel est élevée
Par mille éloges glorieux.»
être bien soulagée, mettre un joli chandail, son beau manteau,
et partir l'âme joyeuse, entrain un peu forcé, écouter des valses, bien en avance puisque le billet disait «placement libre»
constater que les invités, passablement nombreux, attendaient – sentir son envie de valses se recroqueviller – échanger une moue avec Molière et rentrer chez soi regarder «to be or not to be» - aimer ça.
en haut : le tableau (photographié à travers vitrine Galerie Ducastel) est de Juliette Lemontey http://juliettelemontey.canalblog.com/
15 commentaires:
Léger, revigorant, comme un avant-goût de printemps.
Lire et relire cela au soleil qui somnole en se couchant avant de vous dire tous deux "bonne nuit".
j'aime bcp les tableau de Juliette, la promenade sous le ciel blanc bleu
tout cela est très inspirant...
ça respire bien !
les éponges ont nettoyé le ciel, la ville en mouvement se prépare pour aller valser. ce samedi pétille !
bien ce texte même si sent pas la joie, tout ça, mais la solitude lourde. m'en sens proche pour cette raison sans doute.
oui, bien, en fait j'ai une cinquantaine d'années de solitude derrière moi, je ne peux pas les gommer complètement
il n'y a rien à gommer ou pas lieu de gommer ça. ce n'était pas un reproche. au contraire.
ta rapidité est tout simplement phénoménale dans la recension des vases communicants; comment peut-on trouver le mot juste pour chacun et faire ces magnifiques montages photos?? il y faut bien du talent.
merci à toi,c'est une aide précieuse.
Anne-Marie
le mot juste ? hum pas très sure - ça me passe souvent au dessus
une promenade printanière oui.. rafraîchissant, merci
Belles rencontres dans la ville lors de ta recherche d'éponges.
(Cinquante ans de solitude...! ma fille n'en a que vingt, mais, Dieu, qu'elle lui pèse !!!!)
Je sens un léger parfum de belles réminiscences flotter dans l'air. Et la solitude, après cinquante ans, devient une compagne infatigablement présente dont on ne se lasse plus.
Le concert était vivifiant et recelait de bonnes surprises. J'aime beaucoup le tableau.
Merci pour le lien !
Enregistrer un commentaire