Bleu revenu, vent gentillet sans violence jouant avec cheveux sans bousculer carcasse, lumière qui sculpte et ennoblit, jusqu'à me donner coup de coeur pour ce jeu de volumes et de couleur
et même les côtés ombreux étaient gorgés d'une lumière frisante qui jouait sur les branches, faisant du bois mort un joyau.
Ou simplement, petite joie intérieure que je promenais avec moi, me donnant regard bénévolent.
Les yaourts ont trouvé un complément qui m'a fortement retardée.
Et après repas de gros appétit, une après-midi de contemplation béate de rien, les pierres, mes plantes hésitant fortement à revivre, squelettes familiers dont certains risquent quelques bourgeons, et lecture.
Rien d'autre, à part faubert, et sieston, et je reprends ma tentative de contribution, un peu perplexe, puisque je ne rêve pas, ou ne m'en souviens pas, ou ne rêve pas comme il faut, même si François Bon spécifiait bien qu'il ne s'agissait par d'en raconter un, à la nocturne, jeudi, de la BU d'Angers http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2431 – bon c'est ce que c'est
Dans le sommeil je suis morte. Je ne suis pas, et ne suis nulle part.
Dans la zone d’outre-sommeil je suis dans l’indéterminé, un temps – et ne sais trop ce que je suis, juste un moi qui flotte – un désir de conscience dans un nuage marin.
Envie et peur d’en sortir. Et avec la lumière un lieu neutre (sans doute familier) et un corps qui naît en même temps. Rester ce rien sans plus – la notion d’obligation repoussée ne vient pas encore – dans une lumière filtrante, un bloc d’air solide, comme une opale de plus en plus sombre qui doit être limitée par des murs. Un lieu qui n’est pas.
Chercher le contact, trouver où est le sol, et comment on s’y tient. Puisque l’idée vient que c’est ce qu’il faut, et faire de ce grain du bois illuminé, dur satin luisant, un coin de table et une lampe.
Mais dans le jour, parfois, plus facilement si la fatigue aide, le mur de la cour devant mes yeux, avec ses pierres ombreuses, et le bleu au-dessus, est rue dans une ville qui me convient, que je retrouverai peut-être un jour avec un effarement tu et hagard – ou plage ou mer ou un mélange des deux, et la laisse qui luit doucement, et puis la pente, et l’eau qui se ferme au dessus. Mais en crevant la pellicule brillante, un nuage ourlé, blanc et doré à la base, qui est peut-être vraiment, je veux dire dans l’éveil, au dessus du mur. Et il devient muraille, moussue, vue depuis les petits chênes rabougris.
Mais, vrai, je ne rêve pas. Jamais, ou ne m’en souviens pas.
Je ne suis pas toujours dans la réalité non plus.
14 commentaires:
Moi non plus crois-je.
Mais le dire comme ça a beaucoup de style.
Tu es donc aux Limbes...et tu laisses des notes dans les marges d'enfer.
Mais non, dans le sommeil tu n'es pas morte, tu rêves, tu fais même plusieurs rêves par nuit, et ce, même si tu ne t'en rappelles pas ! Bref, la vie continue en dormant, n'est-ce pas magnifique ?
bien possible, et le sais, mais pour les lieux parcourus en rêve, leurs transformations etc... ça ne compte pas
Quand la vie est un rêve éveillé, le sommeil ne la met pas entre parenthèses...
Rêver, est-ce encore vivre ? Mais le rêve crève souvent la réalité, certes, et nous souhaiterions souvent avoir rêvé la réalité.
la photo des pavés déclinés en gris et ta belle humeur : plaisir !
Ici, dans le Nord, ciel gris, on verra tout à l'heure le bleu des cieux de Magritte à Bruxelles...
@ brigetoun : l'Anonyme juste au-dessus est victime de l'envoi du message sans avoir eu le temps de taper les coordonnées de l'expéditeur.
la poésie n'est-elle pas un état de conscience entre le rêve et la réalité?
La beauté parfois consiste à ne pas se souvenir des rêves importuns qui hantent nos nuits sereines.
Rêver, jouer au passe muraille...
Je viens te lire par delà les montagnes
alors là, je suis touchée
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