commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, février 20, 2011

Une silhouette entre attente et farniente, qui annonçait, vendredi, la place de l'horloge en sa version printanière (première des photos qui, sans rapport avec ce qui est dit vont ponctuer ma tartine) :

Jeudi après, midi, je crois, je suis tombée sur les sujets donnés, les 15 et 16 février, par Pierre Ménard aux élèves du Master IDT-Ingénierie du Développement Territorial (toujours impressionnée par ces intitulés, quelle que soit la réalité à laquelle ils correspondent), de l'Université Joseph Fourrier de Grenoble http://www.liminaire.fr/spip.php?article1233, et j'avais, dans un trou où je voulais distraire mon esprit de je ne sais plus quoi, tenté les deux premiers, sans lire alors les quelques textes de participants qu'il a mis en ligne, et que je vous engage à déguster, sans faire de hiérarchie avec ce qui suit pleaaaase.

En panne, après une phrase, de mon futur vase communicant, sans grande envie de lecture pour le moment, j'en ai repris, samedi, quelques uns, ceux qui me semblaient les plus immédiatement à la portée de ma vacuité du moment.

arrivée sur la place de l'horloge, comme si j'étais un ex-automobiliste émergeant du parking) pour le résultat de mon jeudi après-midi)

1-Composer un texte court ou texticule (slogan, aphorisme, morale, résumé d’une intrigue inédite, poésie, parodie, cadavre-exquis, énumération pseudo-scientifique, etc.) à partir d’une récolte de livres dont on ne garde que le titre. Attention, ne jamais réutiliser un titre d’un texte à l’autre.

(au diable les écrivains heureux – Laurent d'Ursel – la cinquième couche)

journées de lecture avec la fille aux yeux d'or, gracieuse dans ce désert.

Insulaires, les écouter écrire, sur les quais.

La main de sable, la voix de Paola....

Toi, tu ne vieillis plus, tu regardes la montagne

2- Composer un centon, c’est-à-dire un texte à partir de fragments de textes empruntés à un seul ou à plusieurs auteurs, cousus ensemble et disposés de manière à donner à ces lambeaux, réunis ainsi en corps d’ouvrage, un tout autre sens que celui qu’ils avaient primitivement.

'(Jacques Lacan, Jules Michelet. Dans ce livre-lit, Vincent Sabatier – le Bleu du ciel)

Un soir, à moitié endormi sur une banquette de bar, muet, je ne suis... ni un corps ni même un objet.

A. me confie qu'il ne supporterait pas que sa mère fût dévergondée – mais qu'il le supporterait de son père ; il ajoute : c'est bizarre, ça, non ? Je perds du discours. Tel un bouchon sur la vague, je reste immobile. Mouvement brusque de la tête, tel celui d'un oiseau qui n'entend rien. Rien à faire : de l'ennui … on ne se tire pas avec un geste d'agacement ou de débarras.

(le plaisir du texte – Roland Barthes)

Corneille me regarde, boudeur, sauter les 3 et 4 (envie pourtant, mais pas eu le temps)

5 - Collecter au quotidien des faits divers, des informations publiées dans son journal, des nouvelles improbables, saugrenues ou sauvages, et les organiser sous la forme d’un inventaire, bouts de vies qu’on arrache à l’anonymat, en couchant quelques lignes de réaction, d’effroi ou d’indignation, plus qu’un simple commentaire, avec des mots qui cherchent à rendre coup pour coup et lutter contre l’absurdité.

(Medium in mess – Nicole Caligaris – Inventaire/invention)

L’affaire, aussi risible qu’elle soit, a fait beaucoup de bruits ces derniers jours. Flavien, un collégien de 12 ans, passera en conseil de discipline, demain jeudi 17 février, pour avoir revendu des sucettes à ses camarades dans la cour de récréation. »

il est merveilleux de voir à quelles extrémités nous arrivons pour moraliser les enfants, les petits, les pauvres, ce qui est certes louable pour eux, un service à leur rendre, que nous ne devrions pas négliger de nous rendre à nous-mêmes, soyons un peu égoïstes, que diable !

« Le président de la Chambre de commerce est donc rentré chez lui après avoir quitté le palais de justice d'Avignon peu avant 19h hier. Là, a été notifiée à ce patron d'entreprises sa mise en examen pour abus de biens sociaux, recels d'abus de biens sociaux, faux bilans, travail dissimulé et harcèlement moral. Placé sous contrôle judiciaire, il lui est interdit de gérer l'hôtel 4 étoiles des Agassins. Il ne doit ni s'y rendre, ni entrer en contact avec son personnel. »

Je ne suis pas tout à fait certaine d'avoir envers le traitement qui est infligé à ce pauvre homme, qui se dit très fatigué et très éprouvé par cette affaire, les mêmes sentiments que pour Flavien. Honte à moi !

« En revanche, a été mise en évidence la présence d'un staphylocoque doré dans le liquide gastrique de Benjamin et sur cinq employés sur les huit salariés ayant travaillé le 21 janvier dernier ainsi que sur le sol carrelé du stand d'emballage de denrées alimentaires. »

et, sous ce prétexte, on a fermé le restaurant, malgré le soutien à l'économie locale qui avait amené le Préfet à autoriser sa ré-ouverture.

6 - Établir une liste de photographies prises dans un lieu précis, sur une période donnée et les décrire d’une description limitée à une seule ligne de texte, pour les garder dans la boîte noire de notre mémoire. L’ensemble de ces descriptions forme une espèce de litanie spéculaire.

(Oeuvres photographiques complètes – Laurent Septier – contrat-maint)

je l'avait fait, et paresseusement, je recopie (mais je ne respectais pas la brièveté de chaque description)

place des Carmes, plan général depuis l’auvent, façade église derrière marchand de fleurs et un autre étal

façade Saint Symphorien, haut de la porte et petite rosace, léger biais à partir droite, lumière jaune doux, ombres feuillages sur pierres

façade Saint Symphorien, léger biais à partir de la gauche, pierres blanches mortes, sans lumière, branche en gros plan devant

façade Saint Symphorien de face, porte ouverte, un homme contre piédroit gauche

entrée de la place des Carmes, côté Carreterie, nouvel auvent ou mini-halles, gros plan montant métallique et marche, façades floues derrière

porte du cloître photo de nuit sous exposée, rougie en ajoutant de la lumière

pan de mur entre porte et rosace, ¾ biais de droite, nuit, presque obscure, texte projeté lumière jaune

trottoir devant le cloître, des petits coeurs en papier roses et blancs

façade église ¾, jeu d’ombres sur pierre, plus nettement dessinées que sur la deuxième

tables dans la nuit, lumière rouge artificielle, gens attablés, un « fantôme » trace d’un serveur qui passait

alors, autre, samedi :

Image un peu jaunie du départ d'une volée d'escalier, à gauche mur d'échiffre et son ourlet, rampe

Jour en blanc-gris, escalier large, butant sur un mur taché d'humidité, fenêtres aveugles, pigeons

Image un peu surexposée même escalier, angle différent, pigeon, trou de lumière en haut

Jour de neige, escalier vu de plus loin depuis droite, large espace plat devant, façades rue

En haut de l'escalier, en contreplongée de biais, portail orné de l'église, très éclairé, jeu des ombres


une photo prise vendredi matin en pensant à l'ami Michel Benoit http://avignon.midiblogs.com/

(et je mets en réserve le 7).

8 - L’énumération comme arme pour dire le monde. La juxtaposition d’éléments forts, de haute gravité, ou à teneur politique, voire subversive, et d’éléments qui tout d’un coup provoquent le rire, ou la seule légèreté. Une énumération tient, c’est quand sa propre table des matières devient elle aussi une prouesse de langage. (mais je ne tiens pas trop compte de la dernière phrase que, honte, je comprends mal, ou ne veux pas, parce que hors de ma portée)

(Ceux qui songent avant l'aube – Jean-Louis Kuffer – Publie.net)

j'avais écrit, le 1er juillet 2010 :

Celle qui fait rituellement le samedi soir le trajet métro, RER, bus entre la rue de la Roquette et la douceur confortable de Bougival pour dîner avec ses parents, avec des poissons et des fromages bien affinés ce qui lui assure de l’espace, et qui se promet d’éviter tous les sujets, celui qui a mis sa kippa pour suivre son père et son chapeau vers la synagogue, celle qui attend en regardant ses jolies sandales sous la table du café qu’arrive enfin cet imbécile qui est toujours en retard, celle qui remballe ses fromages et qui aimerait aller danser mais ne le fera pas, ceux qui distribuent des tracts devant le Monoprix, celles qui descendent du bus avec des rires et des grands sacs de boutiques de mode et qui s’embrassent avant de se séparer, celui qui est assis sur le trottoir et les regarde, celle qui revient du jardin avec une poussette, un bébé endormi et une gamine chougnant et qui remâche ce qu’elle va lui dire quand il rentrera ce soir de sa réunion, ceux qui sortent du jardin avec leur ballon parce qu’il ferme, celui qui s’interroge devant le distributeur de la banque, celle qui parle toute seule et à laquelle on est habitué.

Et version samedi

Ceux qui ont suivi la Démocratie Chrétienne en ses déclinaisons dans le temps et à travers l'Europe et qui s'effraient devant l'AKP en Turquie. Ceux qui ne comprennent pas les chapiteaux des églises et revendiquent l'impossibilité pour ceux qui ne sont pas de culture chrétienne de s'assimiler à leurs beaux pays. Ceux qui trouvent la preuve de leur civilisation dans les décolletés obligatoires et les poses des conductrices de voitures sur papier glacé. Ceux qui sollicitent leur député pour faciliter un permis de construire ou l'inscription de leur enfant dans le si joli lycée où enseigne Monsieur X et s'indignent devant les voitures de fonction. Ceux qui s'étonnent des diatribes contre des vétilles, parce qu'il est tellement simple que les serveurs pour leur cocktail viennent de la base, même si leur villa n'en fait pas partie. Ceux qui trouvent que la ségrégation scolaire est une honte, et un malheur pour l'avenir du pays, et envoient leurs enfants dans l'école privée où ils ont été élevés. Ceux qui comprennent si bien les tunisiens, d'ailleurs ils passent toutes leurs vacances à Hammanet. Ceux qui, bien entendu, se sont passionnés pour la révolution « du jasmin » (ce côté gentil et rassurant des noms que l'on donne aux mouvements hors frontières) et ont pensé que, ma foi, les français devraient s'en inspirer, en buvant leur thé ou autre chose, mais frémissent au nom de Lampedusa. Ceux qui revendiquent la liberté pour les malades de mettre fin à leur obligatoirement indigne vie. Ceux qui s'exaltent en s'indignant quand ils lisent, comme tous les autres, avec sympathie, le livre de Stéphane Hessel, et jouissent de leur belle âme. Celle qui devrait s'interroger en établissant cette liste, et donc s'arrête pour le faire.

Pardon imploré pour la graphomanie... Il faudra que je pense à parler, peut-être, demain, du beau concert auquel j'ai assisté samedi soir. (Bartok, Brahms, Franck par Kathia Buniatisvili et Renaud Capuçon)

13 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Run !

Iglesias a dit…

De la façade des Carmes aux escaliers de St-Agricol.

joye a dit…

Houla, ces consignes, c'est pas rien, je m'évanouis rien qu'en les lisant, sans même penser à ce que je pourrais bien répondre !

JEA a dit…

Première photo :
le platane et cet homme solitaire ont les mêmes cheveux...

Anonyme a dit…

constituée je trouve ...

Pierre R. Chantelois a dit…

Dire que vous n'aviez pas goût à la lecture. Les mots eux ont coulé tels un long fleuve tranquille malgré les consignes. Permettez-moi cette référence au Petit Prince :

- Pourquoi allumes-tu et éteints-tu ton réverbère toutes les minutes ?

- Parce que c’est la consigne.

- Tu es obligé de le faire ?

- Oui, c’est la consigne.

- Mais pourquoi le faire aussi souvent ?

- Parce que la planète tourne très vite et que le soleil se couche chaque minute et se lève chaque minute aussi. J’ai donc beaucoup de travail.

jeandler a dit…

J'aime le texticule
un court texte
un édicule, un petit édifice
une particule, une petite part
etc.
Corneille, par deux fois.Je croyais qu'il ne t'aimait pas trop.
Il fait la moue, dubitatif...

Gérard Méry a dit…

..mais oui on te pardonne tout

crederae a dit…

Bonjour Brigitte, alors c'est le printemps a la place d'horloge- magnifique de savoir - Nathalie sera contente.

Quelle magnifique présentation-Bravo.

J'adore cette phrase sur l'écrivain-toi tu ne veillis plus tu regardes la montagne.
tu as écrit ca c'est beau.Oui l'écrivain peut etre tres heureux dans son reve de transformation mystique.Et la montagne c'est près du ciel.

Et #2 c'est comme un mélange de la musique -je réfère a une technique de la musique moderne ou les mélodies sont mélangé.

ET5. quelle belle ironie, j'adore cela. Oui nous sommes jugé comme les enfants.
J'ai vu l'autre jour un membre de notre législature donnait un signe
obscène a un autre membre de la législature, et tout ca c'était sur la télévision. haha.

MERCI je retourne plus tard pour continuer- j'adore cette poste.

crederae a dit…

alors professeur je prends le défi!

--une énumération tient c'est quand sa propre table de matière devient elle devient aussi une prouesse de langage--


ok ca veut dire{peut être}que ca peut compter comme prouesse, si on utilise notre propre table de matière de la vie- et on voit l'absurdité là entre les éléments de notre vie.

Alors qu'est-ce que tu penses chère professeur?Oui est-ce que je peux être correcte?

belle journée madame!

crederae a dit…

MERCI EN TOUT CAS merci!

Brigetoun a dit…

de rien - à propos "toi tu ne vieillis..." c n'est pas de moi c'est comme le reste un titre, en l'occurrence le titre d'un livre de poèmes d'Hélène Sanguinetti

arlette a dit…

Mais si Corneille fait la moue....en un rapide raccourci ! il attendait un doux regard enfin