commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, février 16, 2011

Comme nous hésitions, Kouki Rossi et moi sur un thème, un mot, une image ou rien pour les prochains vases communicants, j'ai repris et proposé l'un des mots de notre échange de messages... Et il me semblait évident.. Et je me suis trouvée bien ennuyée avec lui. Il flottait depuis deux jours quelque part dans mon crâne, je le prenais, le laissais, l'oubliais, il revenait.

Vertu de l'eau, en me lavant les cheveux, en redressant ma tête trempée, une idée a effleuré. J'ai bien pris soin de l'épargner en démêlant les mèches humides qui me faisaient rideau, pour qu'elle y reste blottie. Ne suis pas certaine qu'elle est la meilleure possible, mais l'est bonne pour moi, pour sûr. Enfin on verra.

Et pour le moment, à part un, je ne suis pas encore intimidée par les échanges que j'ignore.

Pour le moment je reprends ma version du chien dont Joye s'est faite l'interprète en février. http://brigetoun.blogspot.com/2011/02/une-chienne-didee-oui-je-sais-cela-doit_04.html

convalescence


Montée en vitesse contenue, calme.

Ton corps vu de dessus, déformé, en mouvement, poitrail biais, effacé, corps allongé, comme une flèche que l'on tirerait lentement en arrière avant de la laisser vibrer.

Blondeur mouvante.

Orage mon ami, bienvenu sois-tu,

D'où viens-tu ?


Assise sur le bout de terrasse, dans le reste de soleil, je ne commençais pas à attendre.

J'ai tourné la tête en entendant le très léger bruit de ton souffle, ou peut-être simplement parce que j'ai senti ta présence dans cette tombée du soir.

Ton museau contre moi, pesant. Ta tête levée, interrogative.

Nous sommes seuls, mon ami, pour un temps. Ils sont dans leur vie, les vaillants.

Je mets la main sur le noeud de muscles, entre tes épaules. Je sens ta force.

Je me hisse, me lance vers le mur, le suis. Je rentre

ton museau sur mes talons.

D'où viens-tu ?


Assise sur le canapé, face à toi,

assis, me regardant.

Tu ne me réponds pas, bien sûr. Tu penches la tête, un peu.

Tes yeux humides qui débordent.

Ta largeur. Ta jeunesse puissante.

Ce ravissement de ton poil, aussi clair, aussi brillant et changeant qu'un Senneh.

Je ne sais pas mesurer le temps. Il me semble que l'air a pâli, dehors, et que l'obscurité le pénètre lentement.

Ils vont rentrer. Tu es calme. Tu bailles.


Je regarde le temps passer.

Je suis absente.

Tu t'es allongé sur le plancher – je t'ai poussé du pieds pour que tu sortes du tapis – tête couchée – Tu dors.

Il fait nuit.

Je t'éveille en bougeant. Ton regard, à nouveau, plein de douceur, d'eau.

Je me lève.

Tu te lèves. Tu te dresses contre moi, pour me consoler.

Et je retombe assise, en désordre, si brusquement, trop vite pour une panique.

Trop faible pour ton poids, et secouée de rire.

Rire qui déborde, me fait du bien, dure.

Tu es retombé assis, toi aussi, sévère, rigide, vexé.

Nous nous regardons et le temps s'éternise.


Tu tournes la tête.

Nous entendons la voiture.

Orage, mon ami,

tu es très beau, tu es très tendre, tu es très con.

J'installe ma faiblesse, trop grande pour être triste,

bien blottie dans ton poil,

là où il passe de l'or au blanc dans la lumière

et, du pied, je te pousse un peu, pour que tu me saches là,

je tends le bras, je pèse sur ton cou, tu vas les accueillir.

14 commentaires:

joye a dit…

Re-bravo !!!

Michel Benoit a dit…

Ah ! l'eau qui était là pareille...

Pierre R. Chantelois a dit…

Éloge à un compagnon silencieux mais si gourmand de petites et grandes attentions.

Lautreje a dit…

si l'est bonne pour toi, alors juste elle sera !

JEA a dit…

Quand un chien ronge l'os de la solitude...

micheline a dit…

un LABRADOR à n'en pas douter, un des plus doux chiens de compagnie

Brigetoun a dit…

je confirme labrador, plein de douceur et de sentimentalité, mais sacrément fort et lourd

D. Hasselmann a dit…

Comme le chien de Mitterrand (mais ce nom peut-il être encore prononcé dans ce pays ?), appelé Baltique, je crois.

Animal, on est bien (ici).

jeandler a dit…

Un bon, un beau chien :
il n'aboie pas !
Li dit si bien.

andree wizem a dit…

joli temps de chien
jeu de la repoussade
des caresses de bon voisinage

Anonyme a dit…

c'est pas une journée de chien alors, mais une belle derrière les gouttes !
:) me réjouis de l'échange (trac)

Pensées au fil de l'eau a dit…

Le chien calme les esprits ...

chri a dit…

Que j'aime cette musique!

Gérard Méry a dit…

Ben nom d'un chien c'est beau !