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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, février 21, 2011

Dimanche matin sous ciel bleu à nuages itinérants, presque beau temps fragile, Brigetoun joyeuse et nauséeuse, cerveau bloqué, sans envie d'essayer de faire effort pour noter les impressions du concert du samedi soir, qui se sont déjà éloignées quelque part dans le passé. Alors sommairement, pour utiliser les mauvaises photos.

surprise d'un sol humide, mais pari de garder manteau et de ne pas prendre parapluie, l'ondée éventuelle s'étant produite à un quelconque moment d'inattention.

Effet des noms – l'opéra qui est normalement presque à moitié vide pour la musique de chambre était plein comme ne l'avais quasiment jamais vu pour écouter Kathia Buniatishvili et surtout Renaud Capuçon.

Elle, beau dos nu dans une longue robe noire, tête détournée, penchée vers le piano – lui, dans une tenue de banquier au bon goût, la retenue gestuelle, le refus naturel de toute posture théâtrale et mimique, concentré sur sa musique, simplement penché en arrière légèrement pour les envolées, ou plié, courbé sur son violon dans les rapides négociés en pleine énergie.

Le programme commençait, pour mon plaisir, par la sonate n°2 de Bartok, cette belle synthèse d'un peu de musique populaire et d'une forte entrée dans le dodécaphonisme. Musique mouvante et construite, les mouvements joués sans marquer d'arrêt, ou presque. L'indépendance des deux instruments et l'union de ces éléments. Les ruptures, les stridences, les martèlements, les lignes harmonieuses etc... Un grand plaisir.

Ils ont enchaîné sur la sonate n°2 de Brahms, la beauté du son du violon se dilatant en chant ample dans le premier mouvement. L'unité et la complexité. Une beauté intemporelle.

Un entracte occupé par un questionnaire rempli de façon illisible, et sans comprendre toutes les questions mais ça m'occupait.

Et la sonate en la majeur de Franck qui est, dit-on, belle et importante, que j'ai appréciée, un peu, malgré le barrage idiot qui date de mon adolescence, qui fait que, pour moi, cette musique évoque une charmante jeune-fille ou jeune-femme, juste assez riche et douée pour se permettre quelques transgressions et innovations, en lisière des normes, un parfum 17ème arrondissement, Sainte Cécile, parc Monceau, thé de chine et bridge.

Je sais, ce n'est pas une façon de juger de la musique mais c'est plus fort que moi et j'ai beaucoup de mal à vaincre un certain ennui vague.

Concert assez court. Retour en belle humeur, et contemplation vide d'idioties sur Arte +7, avant de me replier sur un loup au four et la perfection du «fusil de chasse» d'Inoué.

Et puis dimanche, je, un peu mal en point par lutte entre appréhension, timidité, et plaisir d'un rendez-vous avec un écrivain blogueur face auquel me sentais misérablement inculte et sotte.

Petit vent, belle lumière en arrivant en avance sur la place de l'horloge, déserte en cette fin de matinée dominicale,

petite attente pendant que la place se peuple, et le ciel itou,

moutons puis plaque boursoufflée grise, gouttes fines, et rencontre

grâce lui soit rendue, un agréable et intéressant moment (pour moi), déjeuner, toute petite circumnavigation dans les rues proches

le temps que le vent chasse les nuages, sans méchanceté mais avec efficacité. Retour. Merci à lui. Paresse.

Voilà, voilà.


22 commentaires:

albin, journalier a dit…

Capuçon en plus de son talent a l'air d'être un chouette type, Le fusil de chasse est un bien beau livre et votre manière d'évoquer la musique de Franck plaisante et même réjouissante.

joye a dit…

Toi, tu te sentais sotte et inculte ? Mais ! avec qui avais-tu rendez-vous, brige ? Platon ?!? Il a un blog ?

;-)

Fardoise a dit…

Comment me serais-je sentie moi, alors... En ce moment surtout... C'est toujours un moment difficile le passage du virtuel au réel, mais tu as raison, cela en vaut la peine.

Anonyme a dit…

je dis tout comme Joye.

Wictoriane a dit…

-ecrire donne une belle contenance (lire est en une autre)
-rencontrer "en vrai" quelqu'un dont on se fait une image personnel est toujours troublant (fait avéré plusieurs fois à Paris)

crederae a dit…

ah quelle magnifique tension-l'arbre nu -dureté-et le bleu ciel éphémère et le cadre noir- de la dernière photo.

belle semaine magnifique encore Madame
merci

JEA a dit…

6e photo (?) :
sur les pavés, le verger...

Lautreje a dit…

circumnavigation... jamais lu ou entendu ce mot, tu es une montagne de culture !

Lavande a dit…

Hé bien, il ne chôme pas Renaud Capuçon! Je l'ai entendu jeudi et vendredi dans l'intégrale des sonates pour piano et violon de Beethoven avec Franck Braley, excellent lui aussi. Trois concerts à la MC2 de Grenoble ... puis le lendemain à Avignon... chapeau!

cjeanney a dit…

je dis comme Joye et comme Kouki !

Brigetoun a dit…

oh Christine il s'agit tout de même de l'auteur d'un livre que je reprends régulièrement sur Quignard (mais pas le moins du monde intimidant en effet)

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Mais quel est donc ce bar restaurant à l'atmosphère feutrée, un tantinet rétro que je ne connais pas et dans lequel a priori tu as mangé avec le garçon gentil écrivain blogueur ?

Brigetoun a dit…

la Grille le truc le plus aimable je trouve dans la solution simple qu'est la place de l'horloge

micheline a dit…

le ciel et ses variantes...
sans méchanceté....ici aussi

Michel Benoit a dit…

L'ennui vague a des ressacs mais la marée amère s'écoule et se noie dans l'horizon oublieux de nos yeux.

arlette a dit…

Attendre que la mousse du plaisir (musique ) repose pour en évaluer la qualité? un peu ça aussi

Florence Trocmé a dit…

Et quand je pense que vous hésitiez à rendre compte de ce concert. Vous le faites si bien, avec des mots si justes, on voit les musiciens et c'est tout juste si on ne les entend pas. Merci Brigetoun.

Pierre R. Chantelois a dit…

Petite circumnavigation dans les rues proches avec belles photos à l'appui. Ce dimanche précédé d'un concert réussi, le samedi soir, devait - me semble-t-il - se dérouler ainsi. Harmonieusement.

D. Hasselmann a dit…

Sur la dernière photo j'ai failli voir un téléphérique : on se suspend souvent dans l'air.

Gérard Méry a dit…

qu'as tu fait des bonnes photos, si tu dis, nous proposer les mauvaises.

jeandler a dit…

Franck, la musique de chambre pure...

Capuçon en costume de banquier ? Il a grossi ?

Brigetoun a dit…

non, alors disons de "trader"