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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, mars 22, 2011

Idées enfuies dans l'eau en me lavant les cheveux – béatitude de la tiédeur de la cour – paresse.

Je reprends, après avoir envoyé un paragraphe, trois anciens décrochés du convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com

D'abord, pour sortir de la petite rue :

Quand je sortais de la petite rue, c'était le plus souvent pour tourner à droite, faire quelques mètres sur le trottoir, et pénétrer dans la banque, au rez-de-chaussée, juste avant la porte solennelle de l'immeuble qui, avec l'emphase qui était la version locale des immeubles post-hausmanniens, s'ouvrait entre deux pilastres à bossages, sous un lourd balcon soutenu, apparemment, par deux bustes de femmes dépoitraillées et bourgeoisement respectables.

6 mars

et puis :

Il servit ce soir là à ses invités des coupes d'une salade de petits navets glacés et blancs de seiche - ce qui surprit mais fut trouvé étonnamment bon – un chaud froid de poularde, une purée de bintjes émulsée en couronne autour de filets de morue pochée, si délicieusement populaire, une salade de feuilles très blanches d'endive, de dés de fenouil à la vapeur et de lamelles de truffes blanches, une roue de Brie et des sorbets de poire et de citron avec de grosses meringues brillantes. Mais au dernier moment, pris de doute sur la qualité de l'ensemble et ne voulant risquer la comparaison avec les repas jaune, noir ou rose de Madame Moreau, il dressa la table avec des assiettes bordées d'un marli vert sur lequel étaient modelées des feuilles sur une table imprimée de grosses fleurs roses.

9 mars

Le soir ne tombe pas encore, comme on dit, mais le jour va vers lui. La tiédeur de l'air se nuance d'un peu d'humidité. Nous restons assis sous l'auvent, en regardant la lumière qui défaille légèrement. Dans ma tasse le thé est froid. Sous le coq matelassé la théière se meurt.

13 mars

13 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Petite table à thé nappée pour converser sur la vie. Si longuement que le thé tourne au froid. Lorsque le thé refroidit, le cœur devrait se réchauffer un peu plus.

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Tant que ce n'est que la théière qui se meurt, tout va très bien !!!

Anonyme a dit…

miam j'ai faim
le menu me convient !

Lautreje a dit…

ce délicieusement populaire est une gourmandise qui surgit de la mémoire. Un délice de saveurs en bouche, en parfum, en bruit de cuisine. Ce délicieusement populaire me plonge dans la cuisine de ma grand-mère, j'ai 7 ans et je lèche la casserole. Merci Brigetoun !

micheline a dit…

Entre chien et loup se savoure le ralenti du temps

D. Hasselmann a dit…

Belle théière d'aujourd'hui.

JEA a dit…

C'est plus le jour qui rencontre le soir creusant une tombe...

tanette2 a dit…

Ce menu et ces belles tables me mettent en appétit.

Muse a dit…

suis encore plus coupable que toi...mais bouffée par le temps; entre travail et une maman bien malade... allez courage la Muse, il y a encore de belles choses à lire et de belles photos à voir.
Je retrouve le plaisir de l'intimité de tes mots.

joye a dit…

Sur la première photo de table, on devine ton reflet...l'effet est celui d'une femme-fantôme à table.

Hier, j'ai lu "La neige en automne" par Némirovsky. Bien bon.

arlette a dit…

Le plaisir tout simple d'être ensemble ...le thé peut refroidir

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit…

Tu sais parler à la vie. Tes mots enchantent, ton écriture me séduit.
J'aime,

Roger

jeandler a dit…

Laisser la théière agoniser et sortir par la petite rue. Le porche en est bien lourd mais la porte est jolie surmontée de sa dentelle en demi-rosace...