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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, mars 17, 2011


Sidération
Une menotte rose et la finesse émouvante des ongles,
Ce qui pousse l'ouvrier qui prend son tour dans la salle de contrôle de la centrale incontrôlable,
Le rayon de soleil sur le carreau d'une chambre à midi
L'horreur, la pitié, la colère, la culpabilité, le besoin de se toucher, l'espoir, l'avenir à en frémir.
Le jeune garçon et son arme qu'il ne connaît que depuis trois jours,
Le montagnard pakistanais oublié
La mère de famille soucieuse pour la survie quotidienne et le sort de ses filles dans un camp d'Haïti
Les feuilles vernissées par la pluie dans ma cour, parées, comme des bijoux éphémères
Survivre dans le port où 12.000 personnes manquent sur 15.000

Venir encore une fois dans un paysage qui n'en est pas un chercher des corps si possible vivants, se tordre les pieds, regarder la boue, les poissons ou bateaux qui se sont perdus là, recevoir la neige
Les rivalités politiques, les exploitations, partiellement légitimes mais trop avides et brutales, des catastrophes
Les dévouements, ceux qui font leur métier, la sentimentalité dont il faut vite tirer quelque chose avant qu'elle se détourne
Ne pas vouloir montrer sa peur. Ne pas savoir s'il faut partir. Ne pas savoir comment partir. Ne pas avoir où partir.
L'amour, la peine qui suffoque, les si doux pleurs partagés
Les intérêts
Les chairs
Une fleur
Toutes ces peaux à travers le monde, douces, dures, la chair de poule, la tendresse
Toutes ces responsabilités, toutes ces erreurs, toutes ces volontés

Sidération
Voyeurisme ?
Pardon

17 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Une grande profondeur se dégage de ce texte aux multiples niveaux de compréhension. Je relis et relis pour m'assurer de ne pas errer dans des directions inappropriées.

JEA a dit…

Mots fragiles, délicats, inspirés, justes...

Lautreje a dit…

s'accrocher à la vie pour ne pas sombrer, c'est difficile d'être dans la compassion alors que partout l'humanité pleure. Tes mots me disent combien je suis sidérée aussi.

D. Hasselmann a dit…

Les fleurs ont-elles un avenir ?

micheline a dit…

juste une petite perle retenue au bord des yeux.

F Bon a dit…

très ému – la juxtaposition exacte de l'écriture et du regard humain, l'un par l'autre

Anonyme a dit…

J'aime ce texte et sa chute Brigitte.

DUSZKA a dit…

Les fleurs qui ne repousseront pas sur les sites infestés de particules mortelles, dans ce pays qui aime tant les fleurs. Mots pudiques, avec un filigrane qui bouscule l'âme.

Pastelle a dit…

Je crois que ça nous submerge, tous. Et qu'on a besoin d'exprimer. Tu le fais parfaitement. Des idées et des mots qui se mélangent comme ce tsunami a tout mélangé...

Pensées au fil de l'eau a dit…

Des mots posés...

Gérard Méry a dit…

tu décris la face du monde..pendant que mon prunus fleurit, j'en ai presque honte.

Brigetoun a dit…

Gérard moi il pleuvait - ça explique

arlette a dit…

Un cri d'un coeur pudique
RESPECT

jeandler a dit…

Comment le Japon regardera ses prunus fleurir, cette année?
Je regarde - moi aussi - le mien et je pense au Pays deu Soleil Levant...

Brigetoun a dit…

un français-du-Japon-qui-veut-pas-partir et qui est assez en colère devant certaines attitudes, disait sur Twitter ce matin qu'il faudra faire une fête des cerisiers inoubliable

Elise a dit…

un impatient ? la pluie à son heure... émouvant et beau de retenue...

Fardoise a dit…

Les fleurs pour l'espoir, sans doute en faudra-t-il beaucoup, lorsque dans un même temps le printemps arabe est noyé dans le sang.