Dimanche matin, tour, yeux furetant (comme pouvaient, j'ai de nouveau mal), au vide grenier de la rue de la Balance, en quête d'un éventuel panier ou sac en tissu pour mon été,
et achat d'un truc ridiculement coco sur un coup de coeur égaré dans une boutique pour touristes améliorée
Recyclage des dernières contributions « repas » d'avril au convoi des glossolales, pour accompagner l'opération « prise de poids » http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/
Mère et fille se faisant face, une table entre elles. Fille se levant pour prendre plat en cuisine, guidée par la voix de la mère. Mère surveillant le remplissage de l'assiette de fille. Mère parlant, fille écoutant, mains posées de chaque côté de l'assiette. Mère et fille commençant à manger, s'arrêtant, les nouvelles qu'on échange, qui font le point, factuellement. Mère et fille continuent de manger, de s'arrêter, de s'écouter - une phrase dans laquelle mère s'engage, sort du neutre. Fille qui ne réagit pas - et puis un peu plus tard, couverts posés, donne une opinion. Mots qui prennent vie, voix qui palpitent, ton qui monte. Mère et fille s'affrontent par dessus la table. Fille baisse les yeux. Mère dit de manger. Des sourires rapides. Une phrase sur la lumière. Elles renoncent au fromage. Fille se lève, va faire la vaisselle, revient, embrasse le crâne de mère, s'en va. Elles commencent à se repentir.
23 avril
Tu avais choisi une tarte aux tomates confites et à la tapenade, que tu mangeais avec distraction, agacé par mon tri dans mon assiette de salade de supions au chorizo, mais tu as accepté gracieusement, pour montrer ta volonté de paix ou par goût, le don des rondelles dédaignées. Nous avons attendu, assez longtemps, mais en souriant vaguement dans l'ombre tiède du jardin de l'auberge, à l'abri de notre paix provisoire, ta bavette au vin rouge, ma tranche de thon. Tu l'as déclarée bonne, je l'ai trouvé bon. C'est devant les crèmes brûlées que nous sommes tombés d'accord sur notre séparation. Et peu m'importait à ce stade que l'initiative vienne de toi, je m'étais rendu compte, un peu navrée, assez joyeuse, depuis quelques jours, que je m'y résignais avec une facilité telle que je la soupçonnais d'être teintée de soulagement.
26 avril
11 commentaires:
Allez, avouez que ce truc ridiculement coco sur un coup de cœur égaré est tout de même mignon comme tout. Et puis qu'y a-t-il de plus touchant qu'une séparation devant les crèmes brûlées, après une bavette au vin rouge et une tranche de thon? Tout cela semble rendre les circonstances plus supportables.
d'autant que c'est totalement imaginé
Pas de grenier de commissariat à vider ? Vous avez échappé à des paniers à salade...
tout en douceur, ce sac de coton matelassé aux couleurs tendres, le baiser de la fille sur le crâne de sa mère et cette séparation déposée en dessert, elle n'aurait pas eu le même effet sur des profiterolles !
Touristes améliorés!!!!?? mais non c'est la boutique .....
Ça s'appelle des vide-greniers, mais il faut penser à tout ce que les vendeurs doivent chaque fois ramener comme invendus !
n'aurais-tu pas quelque coin grenier ou coffre recelleur à vider d'urgence pour faire place à nouveau caprices de panier ou jupette coup de coeur printannier?
L'année que j'ai passée en France, mon amie m'avait filé un de ses sacs pour faire les courses, j'oublie le mot...cabanas peut-être? En tout cas, j'étais navrée de devoir le lui rendre à la fin du séjour. On ne voit vraiment pas ce genre de truc par ici, bien que beaucoup de monde, moi-même y compris, ont des sacs plus ou moins permanents maintenant.
sans doute cabas Joyce, mais là il est trop petit pour cela
l'amour avait brûlé comme les crèmes ... judicieuse annonce :)
steak de thon poêlé pour moi et un yaourt
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