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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, mai 24, 2011

Ils avaient faim, ou c'était l'heure qu'ils avaient prévue pour leur déjeuner. Ils se sont arrêtés devant l'enseigne. Ils s'interrogeaient sur ce qu'annonçait ce nom : « l'essentiel ». Pour Jacqueline, qui voulait se débarrasser rapidement de cette formalité parce qu'elle ne voulait pas transiger sur les visites qu'elle avait programmé ensuite, cela annonçait un plat unique, simple, assez consistant pour être rapidement nourrissant, agréablement fonctionnel, ne demandant pas une attente importante. François espérait que les sauces, graisses, sucres seraient bannis. Guillaume que la carte se consacrait à l'essentiel c'est à dire au plaisir, y compris un certain raffinement, un peu de luxe discret, une tentative de perfection, l'abolition de tout autre programme, et le renvoi des visites décidées par sa femme à leur place subalterne. Claire voulait croire en des assiettes de crudités de belle qualité et présentation, et Renaud est entré, les entraînant derrière lui, l'essentiel étant de prendre une décision.

12 mai

Comme le convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/ a repris la route, comme suis crâne doucement brumeux, je reprends un ancien paragraphe, et lui ajoute une petite suite pour cause de photos restantes

et, autour de la table, dans le calme de la salle qui ouvrait sur la lumière d'une petite cour entre nobles murs, ils étaient là, ensemble et différents, avec leur compagnonnage et l'éternel petit litige muet : Guillaume «prenait son temps » heureusement surpris par la saveur de ses pieds paquets, François les yeux sur les quelques feuillages de la cour s'était évadé dans un monde qu'il taisait et Claire picorait de temps en temps dans sa si jolie salade et déversait un flot presque ininterrompu de mots, tentait de provoquer des réponses de Renaud et Jacqueline (échanges de regards exaspérés, monosyllabes concédés, doigt pianotant, gestes ébauchés pour regarder leur montre), évoquait la si délicieuse après-midi de la veille

la tranquillité, l'eau, les bateaux, la ville que l'on voyait tellement mieux, comme ça, à distance, en bloc.

Là c'est Guillaume qui intervenu, qui a commandé des cafés, renoncé pour tous à un dessert, pressé tout d'un coup par une envie de lutter contre un début de somnolence béate, affirmant qu'ils n'étaient tout de même pas venus jusqu'ici pour trois jours de contemplation passive.

Et ils sont sortis – Claire, encore, toujours, en remontant sur son épaule la lanière de son sac : « mais tout de même, on était bien, non ? Et ces merveilleux nuages... ».

François lui a souri, lui a pris la main, l'a levée : « mais ce bleu pur ce n'est pas mal non plus. Allons viens, je veux revoir les fresques de la chapelle Saint Martial. »

8 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Tiens, oui les fresques de St-Martial. Que ne les ai-je vues ?

JEA a dit…

L'enseigne du restaurant interpelle... Un couteau, une fourchette. Manque une cuillère. Ne serait-ce plus essentiel ?

Lautreje a dit…

on était bien, je confirme !

arlette a dit…

Mais je suis allée à....."l'essentiel" et c'était bien par ce nom évocateur
Mais les fresques ??? ne m'en souviens plus, à revoir avec les merveilleux nuages

Pierre R. Chantelois a dit…

Par ces temps d'alertes sur l'obésité, il me semble qu'un bon petit resto qui rappelle à l'Essentiel devrait être un choix qui s'impose. Mais nous restons gourmands sur ces belles prises photographiques du fleuve.

jeandler a dit…

Aller à l'essentiel en philosophe pressé...

micheline a dit…

petites tranches de vie délicatement nuancées

Gérard Méry a dit…

Il lui dit "t'as de belles fresques tu sais "