J'en voulais, sans violence parce que je m'économisais, au monde entier et à moi-même, vendredi, quand ma sacrée carcasse me laissait souffler (elle a été d'une force inégalée depuis longtemps, jusqu'aux nausées, à des amorces de tétanie, contrepoint aux projets inconsidérés que faisais en même temps pour juillet) – et samedi grognassou me révélais itou, avec une carcasse qui criait un peu moins, mais tout de même.
Décision de balayage, de percée, et pour cela suis partie pour faire courses dans le quartier, chargeant au passage le plus petit platane de gueuler pour mes muscles, chairs, profondeurs, avec la résolution de céder, remède minable, onéreux, mais efficace, à la tentation des cartes d'invitation aux ventes privées que je dédaignais vertueusement et sans difficulté.
Par chance ou malchance, il restait trois possibilités à ma taille, assez dadame, et me plaisant chez Cottelac - en ai choisi une – et j'ai continué, quasi libérée, snobant Ventilo et autres, mollement honteuse d'être aussi prévisiblement conforme à l'image que les gazettes donnent des bonnes femmes et de leur besoin de frivolité, et passablement satisfaite, d'humeur aussi douce que les crèmes qui attendaient les flâneurs du samedi,
aussi joyeuse - pour d'autres raisons qui avaient force de percer, maintenant - que la lumière qui se décidait à s'installer sur la ville.
retour avec chargement minimum,
dont la jupe pour compléter ma collection festival, et avoir envie d'une marche légère
Ai commencé à vider tomate, tronçonner asperges, et le facteur m'a amené, pour rester dans la frivolité joyeuse, le dernier foulard, en beau lin au contact savoureux, commandé à ma nièce (allez donc voir son joli blog, et éventuellement les foulards et coussins en vente http://garlicprint.com/ )
Voilà, voilà
ai négocié une journée douce, ai souri, ai recopié, sur blog frère, les dernières lignes lues dans la nuit d'Abadôn, relu parce que c'est beau, que le temps avait passé depuis ma découverte, que c'était en accord avec mon humeur.
Me suis installée dos au mur, visage, cou dans le soleil qui dardait, polo et jupe cuisant dans la chaleur, en rentrant de temps à autre pour arroser l'ensuquement, me délectant de la reprise, deux mois après première lecture, environ, de la détresse allègre de Didier da Silva et du discours parallèle des dessins de François Matton dans « une petite forme », y prenant auto-indulgence, grâce à : … « ces petites escroqueries morales, ces contritions pour du beurre » qui « ne trompaient que moi, ce qui tombait bien, je ne leur en demandais pas plus. La lucidité est une option comme une autre ; je n'en abusais pas. Il ne faut pas abuser des bonnes choses,dit un proverbe, et les proverbes ont toujours raison. »
Et puis ai voulu arroser, les plantes cette fois, et ce furent quinze centimètres de grenouille bondissante dans l'évier face à moi, quinze centimètres et la profondeur du mystère de l'existence de cela, venu d'où ? Jaillissant de l'arrosoir ? Mais comment là, dans cette cour enclose ? Et dans mon engourdissement, une frayeur idiote (me découvre pleine de craintes primaires et dérisoires, pas crainte de la grenouille que j'aurai pourtant pu tuer dans ma maladresse ahurie, mais de l'étrangeté de son surgissement). Pas pensé à la photographier. Devrez me croire. L'ai prise avec du papier cuisine, ai dégringolé escalier, l'ai jetée à mes pieds dans la rue. L'avait l'air un peu estourbie mais a sautillé avec assez de conviction. Suis remontée honteuse, me sentant cruelle et d'un ridicule assez achevé pour rire de moi, effarée par ce que cela disait de moi. (et là pas d'indulgence acceptable, juste ironie sévère - hou)
et vais avoir fait fuir avec mes sottises mes derniers lecteurs
22 commentaires:
Il y a bien de bonnes glaces
Long de la rue St-Agricol
Que je laisserai bien ma place
Pour m'en retourner à l'école !
Il va lui falloir retrouver le chemin du Rhône... Où la vie se niche dès qu'il y a endroit...
De carcasse endolorie jusqu'à grenouille ahurie, un autre cheminement singulier. Me semble-t-il, rien ne ressemble à une routine ennuyeuse à Avignon, là où c'est tout plein de sautillements, à l'image de ce petit batracien qui fut mis à la porte ;-)
La petite grenouille voulait-elle jouer l'invitée surprise, en cette belle journée frivole ?
ah votre belle manière de parler de vous / on peut peut-être tout dire, mais tout est dans le "comment"/ c'est ça qui fait le style et cette élégance des manières , non /et vous y êtes dans cette élégance / me touche beaucoup / merci
la frivolité joyeuse du foulard en lin de nièce / ai fait promenade chez elle garlic, mais point trouvé de quoi assouvir frivolité, le cas échéant, et acheter un / mal cherché sans doute ou est-ce ailleurs?
cliquer sur Garlic en haut, au centre - mais le lin c'est exceptionnel, ils sont normalement en coton (et seul défaut agaçant mais pensé: pas vraiment rectangulaires pour mieux tomber autour du cou)
en fait je dis une sottise, pour voir modèles faire défiler le blog, les plus récents (chacun est unique) apparaissent au fil des billets - ils coûtent je crois 35 euros et se commandent directement
aucun risque qu'avec une telle page la garde des derniers lecteurs ne se meure...
et qu'on en extorque toujours un sourire!
merci à tous les gentils fidèles dont je ne doute pas
J'ai ri avec ton épisode sur la grenouille, j'ai ri de bon coeur, je crois que j'aurais fait comme toi ! Bien sûr que je te suis fidèle !!
Je découvre ce matin dans le Parisien qu'Avignon est la première ville de France où les commerçants devront s'acquitter de la taxe trottoir ! je ne savais pas qu'une telle taxe existait !!
Avignon en bruisse depuis des mois : deux raisons : peu d'impôts rentrent la ville est pauvre, deuxième moins affichée, les échoppes, marchants de sandwichs de boissons ne font pas assez huppé pour l'image lisse de ville d'eau que désire la maire donc les faire fuir
voilà donc le pourquoi du comment, merci Brige !
Pauvre grenouille, à la rue, par tes soins jetée ! Une GSD de plus et qui risque de terminer en marmelade, elle qui pensait en ta cour trouver un paradis.
Ai eu aussi envie d'une jupe pour démarche légère, chaleur en avant-garde, air du temps ? Merci pour le lien vers le blog garlicprint, j'aime beaucoup.
Mais oui !! curieusement elle se voulait météo dans la courette voisine mais la surprise est surprenante.....
Frivole aussi en élégance de lin et de fleurettes- festival
Merci pour ce soleil particulier d'Avignon
brigetoun, ta vie me fait saliver. Vraiment ! Et pas simplement parce que tu es à quelques centaines de mètres d'une gelateria. Non.
♥
Ta carcasse grognassou a eu un sursaut d'énergie pour dégringoler l'escalier avec la grenouille au bout des doigts...hi hi...
J'aurais sûrement fait de même en poussant, en plus, un grand cri...
Bien aimé ta jupe/festival et le foulard dont je suis allée voir les frères sur le lien indiqué.
J'arrive par hasard, intriguée par l'appréciation de Claudine et je constate que ma lecture et mon interprétion sont totalement différente de la sienne :-)
Je trouve ce billet amusant, les jupes, la grenouille, c'est léger, plein d'humour...
Bravo!
Marcelle
Oooh !!! C'est rigolo, le blog de ta nièce a publié une photo d'étoffe avec pour motif...une...une...une...GRENOUILLE !!!
Tu sais Brigetoun que la grenouille a dû avoir plus peur que toi ? Et puis tu aurais peut-être dû tenter de dialoguer avec elle, il y en a de très délirantes sais tu ? Rappelle toi Kermitt la grenouille du Muppet Show !!! Et puis, ce qui me sidère pardessus tout, c'est que si ça se trouve tu as jeté une fée à la rue !!!
Je t'en prie n'accrois pas mes remords (mais pour le Muppet Shw, je ne peux pas l'en souvenir je suis d'avant, et sans télévision, me manque toute une culture)
hé ben non je ne fuirais pas..j'aime la glace !!!
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