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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, mai 28, 2011

Me plaisent les poutres au dessus de moi pour leur utilité évidente, leur ancienneté – comme il se doit, alors que, sincèrement, instinctivement, suis contre les décors plaqués, les ambiances « authentiques »

mais me découvre non exempte de ce genre de ridicule, parce que, réellement, avant de céder et de choisir, dans le groupe de blocs de savons de Marseille, frères si semblables en leurs légères différences, de même fabriquant, le plus gros, attirée par cette massivité et une décoloration un peu maladive mais séduisante, il est bon d'esquisser le geste de laver et d'éviter le savon que l 'on ne peut manier que du bout des doigts écarquillés, qui déborde aussi de la planche porte-savon, chassant les autres et se maintenant en équilibre.

À part ces fortes considérations, rien – journée pendant laquelle j'étais un peu à côté de carcasse, dans le flou.

Alors.. si... tiens.... un paragraphe du convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/

Le soleil descendait sur la rue, en belles obliques entre les arbres, en festons suivant la ligne des toits de l'autre rive du canal, inondait la devanture de l'atelier, entraînait un bal de poussières à l'intérieur, se posait sur le métier et sur les mains de Guillaume. Jeanne a fait glisser les rideaux, a laissé la pièce, son ami, les laines, les livres, dans une pénombre douce et unie, a sorti à grands ahans deux des fauteuils de bois – merveilles lissées, massives et légères de leur ligne simplement cintrée – et une table, sur le trottoir, et s'est installée avec un verre de sirop, un tricot, un livre. Les passants hésitaient, cherchaient l'écriteau, d'autres tables, et puis repartaient en secouant la tête, considérant avec regret que ce n'était pas là un bistrot. Certains prenaient une photo.

15 mai

13 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Au bistrot, le chien boit.
À l'atelier, le ciseau à bois.

Lautreje a dit…

je me souviens du gros bloc de savon de Marseille au lavoir avec ma grand-mère, il aimait s'échapper de mes doigts trop petits.

JEA a dit…

Satie :

- "La poutre qui est dans l'oeil de chaque critique lui sert de longue-vue pour apercevoir la faille qui est dans l'oeuvre de chaque auteur."

jeandler a dit…

D'abord à base d'huile (d'olive) et de laurier.
Non seulement de notre enfance mais la plus haute Antiquité, le savon de Marseille. Et de nos jours, revenu à la mode, décliné en tant de variétés que l'on ne le reconnaît plus...

Brigetoun a dit…

celui là, comme tous ceux que j'achète, est de bonne tradition, simplement c'est le gros module - d'ordinaire je prend le blog normal que je tiens mieux en main (pas pour touriste)

D. Hasselmann a dit…

Francis Ponge serait-il dans les parages ? Un autre film possible...

Gérard Méry a dit…

pas ton genre de te faire mousser...nous le "savon"

micheline a dit…

toujours queque chose à prendre ou à éviter:
je prends
"le bal de poussière"

joye a dit…

Tu sais, brige, maintenant, tu es obligée de nous montrer la paille.

Pierre R. Chantelois a dit…

Poutre, vieille charpente, savon d'antan, un beau retour aux sources.

Brigetoun a dit…

et non, pas retour aux sources, mon ordinaire

arlette a dit…

Ordinaire simplicime de vraie vie sans "chichi" mot dont j'ai reçu vertement l' opprobre ce dernier jour
Bof!! nous n'avons pas les mêmes valeurs pas à discuter et ce merveilleux savon de marseille que je voyais enfant, sécher???en haut du buffet de la cuisine ....

DUSZKA a dit…

Je perçois l'odeur ici dans mon hameau berrichon, un parfum de soleil, et la couleur chaude du Sud. C'est chouette de se promener avec toi. Bises.