Avignon plein de possibles – un peu las pourtant – Brigetoun itou – avant l'éveil nocturne
Forte de cette journée de repos, des grammes pris, d'une quasi fermeté et de mains presque décrispées, poussée par une consultation du site du festival laissant entendre qu'il restait places acceptables pour le 25 dans la cour d'honneur et une tout de même persistante envie de voir le spectacle de Cassiers, m'en suis allée un peu après dix heures par la rue Joseph Vernet, quasi déserte en ce samedi matin à cette heure,
vers la cour endormie de Saint Louis,
pour réaliser, sotte que je suis, que la réservation n'ouvrait que quarante minutes plus tard – petite hésitation –
et puis pour ne pas perdre temps et forces, décidé de passer avant chez pharmaciens et Carrefour pour petites courses intendances – gouverné carcasse de plus en plus à la ca comme je te pousse et tiré trait sur Cassiers et « sang et roses » - en resterai à l'envie que m'en ont donné la présence du Collegium Vocale Gent et l'interview de Cassiers et Lavoye sur le site du festival, au regret que m'en donne cet article http://www.telerama.fr/scenes/sang-et-roses-le-chant-de-jeanne-et-gilles-de-guy-cassiers,71391.php
Rentrée tranquillement par la rue de la République qui vivait presque mollement,
en croisant des tracteurs un peu désabusés, et quelques silhouettes qui auraient pu ne pas être « pour de faux »
Même en tenant compte de l'heure, la ville prend un air languissant pour ce dernier samedi de festival, et la place de l'horloge semble se dilater dans cette absence de corps.
nouvelle tentative de remise en ordre de carcasse, contrariée par des tentations cigares, de plus en plus rapidement avortées, et départ, vaille que vaille, dans la nuit naissante, de moins en moins vaille que vaille en avançant dans la petite foule festive, entre les tables de la place réveillée,
en faisant une rencontre dans les affiches tombées,
en slalomant dans la rue Carnot,
jusqu'à la place des Carmes, ses dîneurs, et l'attente sous la façade de Saint Symphorien qui boit si bien les lumières
retrouver le cloître et MA place sous MA gargouille, dont Macaigne et le purin m'avaient privée
pour « danses simples », la reprise par Cecilia Bengolea et François Chaignaud, de chorégraphies de François Malkovsky, artiste et pédagogue d'entre les deux-guerres, accompagnés par Suzanne Bodak (élève de Malkovsky), de trois autres danseurs, et tout simplement, comme dans un cours, d'un pianiste, mais pas le piano droit des studios.
avec une petite poussée d'allégresse naïve de me trouver là, dans la nuit (j'oublie vite), un peu l'attente d'un plaisir qui s'annonçait simple, un peu d'appréhension à la lecture de cela :
« François Chaignaud : ... Élaborées dans les années 30, reprises essentiellement par un public d’amateurs, ces danses charrient une vocation sanitaire. Tout en ne se prétendant pas politiques, elles transmettent en réalité une image du corps très particulière, historique et donc questionnable. Et surtout, les faire ressurgir aujourd’hui permet de laisser entendre toutes les questions qu’elles font bruire : le rêve d’un corps idéal (toujours très présent de diverses manières aujourd’hui), la fixation de l’histoire de la danse (et la divergence de mémoires entre danses amatrices et danses professionnelles), la question de la transmission. »
à cause du côté « corps idéal » comme un reproche. (photo trouvée sur le site du festival – mais je n'ai pas vu cette robe)
Alors que dire : les beaux corps nus (pas tout à fait) et maquillés qui ont remplacé les tuniques de l'époque, les voiles transparents des danseurs au repos sous les arches entre les numéros, la danse ouverte, franche, toujours en extension, un idéal de générosité, d'envol, la recherche de beauté et le souvenir de bas reliefs qui s'animeraient, les thèmes énoncés avant chaque petit morceau (sauf quand ils n'en ont pas, sont simplement joie du mouvement) : « danse du labeur », ou « le printemps », « la mer », « le désir », « la chevauchée des walkyries », l'emportement de danses hongroises - danse de sentiments (jolis) pas toujours exempte de mièvrerie – une honnêteté, une recherche historique etc... intéressant, agréable, mais qui, sur la courte durée d'une heure, ne laisse pas de devenir un peu lassante et de sembler un rien longuet.
Retour dans la ville bien éveillée – réprobation rapide en croisant un groupe qui volait (collectionnait devaient-ils penser) des affiches une semaine avant la fin, avec l'aide de leurs enfants
longé la place de l'horloge en petite effervescence et regagné l'antre, assez contente de ma forme, avec un petit regret que carcasse ait choisi cet honorable spectacle plutôt que Cassiers (nettement plus long il est vrai)
9 commentaires:
Un adage qui vous va bien : la vie est ton seul maître. Hasard posé sur votre route? Les affiches s'envolent comme fuit le temps du Festival. Rapidement. Trop rapidement. Encore un jour bien rempli avec petite consolation, il me semble, un cigare bienfaiteur pour retrouver le pas trépident entre deux ou trois représentations.
oh Piere ! merci pour votre fidélité
La billetterie est encore ouverte sur internet. Du courage pour sortir, courage que je n'ai pas eu.
peux pas retenir sur internet, je n'ai pas d'imprimante (mis une bibliothèque à la place) et surtout je me sens encore très branlante, mais j'ai tellement envie que vais peut être essayer par téléphone (parier que je tienne le coup ?)
Elle me parle ta gargouille !
sous le parapluie multicolore la curiosité demeure
Beaucoup de danse cette année
Est-ce fatigant pour les jambes
à moins que l'on gagne des ailes...
Voudrais-tu me prêter ton parapluie multicolore, chère brige ?
Avignon a sa place qui se dilate !!!
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