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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 11, 2011

Longue plongée en spectacle dimanche soir


Journée de lavage de cheveux, de calme appliqué, de plaidoyer avec carcasse, de lutte contre la tentation d'abandon et de réclusion bovine,

Pour tenter de ne pas rééditer la soirée de samedi.

Et puis jupe et tee-shirt, talons stables, sac, carnet, pulvérisateur, magnésium,


et départ un peu après six heures, en lumière frisante, prendre par petites rues


traverser la déambulation de la rue de la République

longer le square

vers la file d'attente pour entrer, dans mon cher cloître des Célestins - aux platanes musicaux qui de toute façon sont là, maintenant l'esprit des lieux -,

vérifier que les restaurateurs ne l'ont pas trop abîmé - m'installer au premier rang, tout près d'une éventuelle fuite, devant les pupitres, la batterie, le plateau, et attendre que les gradins se remplissent (pas complètement, spectacle un rien ovni)

et me préparer, avec un peu de curiosité et d'appréhension, à découvrir par immersion longue « Life and Times » de Kelly Copper, Pavol Liska et du Nature Theater of Oklahoma (ma plait qu'ils se soient inspirés de Kafka pour baptiser leur troupe)– ce qui me semblait la seule façon de l'apprécier et de durer, à la lecture du programme.

Pour, à 19 heures, la première tranche, de 3heurs30 entracte compris, l'enfance

« L'aventure de Life and Times puise sa source dans le minutieux récit que Kristin Worrall, membre du Nature Theater of Oklahoma, a livré par téléphone à Kelly Copper et Pavol Liška. Pendant seize heures, cette Américaine de trente-quatre ans a répondu à leurs questions, leur racontant sa vie, la plus ordinaire, depuis le berceau jusqu'à nos jours. De zéro à sept ans, puis de huit à quatorze ans, à travers ses souvenirs, du plus anodin au plus marquant, les épisodes 1 et 2 de Life and Times sondent son enfance et le début de son adolescence au sein d'une banlieue cosy des États-Unis. C'est le temps des premières fois, des premiers émois, des premières douleurs, des premières révoltes : le temps où les petits riens font office d'épopées. Ce quotidien nous dit bien évidemment quelque chose. Nous le partageons, d'une manière ou d'une autre... »

Son récit téléphonique (vertige devant les heures que cela représente, moi qui hait le téléphone et cherche le moyen de raccrocher dès le début de la conversation), son récit transcrit, mot pour mot, sans coupe, en gardant les onomatopées, les tournures, les mot valises du langage parlé, est mis en musique, comme des couplets de revue, dansé, devient une chronique, rendue par des acteurs-danseurs-chanteurs.

(photos trouvées au hasard du web)

Très théâtral et fait de rien, comme la télé, en apparence – basé en fait sur l'aléatoire, les interpètes devant boucher les trous laissés vierges selon le programme (aléatoire dirigé en fait puisqu'une jeune femme, devant l'un des pupitres, les guides par des petits papiers où sont griffonnés des indications.

Tout en m'habituant peu à peu, sensible à l'humour, au charme des voix et à leur entrain, mêlant folk et airs de revues (à mes oreilles) ) la danse minimaliste, faite de tressautements, de bras levés, de quelques autres mouvements, et de l'accord entre les danseurs-chanteurs, toujours décalée par rapport à ce qui est dit, je regardais le ciel rosir légèrement au dessus de la galerie haute, le soleil descendre dans les feuillages, et j'entendais les cigales accompagner la musique.

Et j'ai, mes voisins itou, trouvé ça jubilatoire.

Après un gros quart d'heure d'entracte

la seconde enfance, les amitiés, les parents d'amis etc... les trois filles ont été rejointes par trois hommes qui, curieusement, sont équipés de micros, contrairement à elles, et par moment les musiciens montent sur scène

Comme cela finissait un peu après dix heures et demi et que le second volet (l'adolescence) commençait à minuit (avec queue à prévoir avant)

me suis faufilée à travers les dineurs et serveurs de la place des Corps Saints, rencontrant une crinoline au passage,

et me suis hâtée vers Calvet pour attraper un morceau de la lecture organisée, dans le calme merveilleux de la cour, sous la responsabilité de Stanislas Nordey, pour les quarante ans de Théâtre Ouvert

J'ai eu droit à la lettre écrite de Lagos à Ginioux par Bernard-Marie Koltès, à quatre courts textes du même dont chats et chiens « l'hostilité et déraisonnable » et après un petit échange entre Durif et Micheline Attoun, à la lecture par Jean-Pierre Vincent et Nordey de la belle « maison du peuple » de Durif

J'ai profité du musée pour retaper, ou le tenter, la vieille, et suis repartie

vers la place des corps Saints plongée dans la nuit, attendre

l'ouverture de la porte.

Pour ce nouveau spectacle, il n'y a plus d'orchestre live, mais une musique enregistrée de Julie LaMendola.

De très laids survêtements, un joli humour, de bons chanteurs, une danse très gymnaste, et la découverte entre meilleures amies, pour se rendre compte, du baiser, les garçons, les tenues, les rivalités, les révoltes etc...

Seulement Brigetoun dodelinait de plus en plus, et suis partie une demie-heure avant la fin, un peu navrée, avant de tomber de mon siège.

la place Saint Didier était déserte

et la place de l'horloge se vidait de ses derniers fêtards

11 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Toujours admiratif de ceux qui les tiennent (des carnets quotidiens, avignonniens, festivaliens...) !

micheline a dit…

Et la prouesse mon coeur?
Te souviens-tu de tes prouesses?
Fruits de tes vouloir-pouvoir..!

je te regarde marcher et j'admire

Benoît XVII a dit…

Les yeux de St-Didier, comment ne pas les reconnaître...

Brigetoun a dit…

merci Avignon de l'encouragement parce que j'ai déjà assez de mal à assumer physiquement, et là venais d'annoncer que je fermais blog jusqu'à la fin du festival, et bien embêtée parce que, lu ou non, ça me manquerait
Bon là rendormir un peu, et repassage et tant pis pour expos, rencontres, off, crois vais me réserver pour ce soir

jeandler a dit…

Fermer le blog jusqu'à la fin du festival ? Si Carcasse y pense, Paumée ne saurait obtempérer. Il faut dire que Brigetoun a fait fort avec cette journée... sans pour autant rentrer au petit jour comme les fêtards-couche-tard.
Courage bien que Brecht ne soit au programme.

Pierre R. Chantelois a dit…

Petite phrase dubitative : lu ou non, ça me manquerait. Et n'hésitez pas à ajouter : ça nous embêterait nous aussi, lecteurs et lectrices assidus. Je me joins au commentaire d'Avignon pour vous témoigner toute mon admiration. Une sortie en soirée jusque tard pour une représentation au théâtre et suivie d'un compte rendu quelques heures plus tard sur votre blogue mérite d'être applaudi et souligné.

joye a dit…

C'est qui la ravissante Holly Golightly (joues-tu de la guitare quand tu te sèches tes cheveux) aux toilettes ?

J'adore la photo du monsieur dans la Rue de la République. En voici un qui convoîte la femme de son voisin...

;-)

Merci pour toute cette activité culturelle, brige !

joye a dit…

P.-S. : Oklahoma ! Didonc ! Mais bon, j'ai lu Kafka ici en Iowa, ce n'est pas bien difficile de le procurer même dans la brousse...

;o)

Brigetoun a dit…

non mais le nom de la compagnie est celui que Kafka avait inventé pour un théâtre imaginaire - eux sont de NY si j'ai bien compris

lireaujardin a dit…

Je ne sais quoi dire, parce que (même si je n'écris pas souvent ici) j'aime te lire, redécouvrir ma ville avec toi et "voir" les spectacles que je ne peux pas voir vraiment, mais aussi je comprends la fatigue.
N'abandonne pas, on aime trop tes balades culturelles... mais ménage toi, parce qu'on tient à toi !

Gérard Méry a dit…

Carcasse tiendra, la fête continue ...pendant les travaux