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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, septembre 05, 2011

Après ce samedi soir devenu presque ensoleillé dès que j'ai renoncé à sortir, j'ai envisagé, avant d'émerger de mes draps, une expédition Halles.

Un coup d'oeil à la cour ma renvoyée à l'examen des provisions restantes : une pomme, une petiote tomate noire, quatre bintjes... décidé de dessaler de la morue et de ne pas bouger.

Après débouchage évier, énième nettoyage infructueux des vitres du cagibi-salle-d'eau, douche et shampoing, la pluie allait son amble (impropre mais ça me plaît), la descente de l'autre côté du mur de ma chambre glougloutait avec entrain, les gouttes pianotaient dans la cour – me suis dit que j'aurais dû être écolo et sortir avec mes cheveux pleins de shampoing pour les rincer.

Regardé le tee-shirt que j'avais décroché et enfilé.. ai entamé la lecture (recommandable) de « le gardien du feu » d'Anatole Le Braz – vaqué un peu, très peu, eu honte, un peu, très peu – prélevé deux des rêves qui ont fait partie de convois des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/

Ai-je rêvé de cette maison où nous étions nombreux ? La vie débordait par toutes ses portes et fenêtres ouvertes les soirs d'été sur la terrasse, sur le pré qui dégringolait vers la haie de thuyas, rires, tous les timbres de l'enfance, brèves manifestations d'autorité bonhomme, heurt de balles sur un mur, plages de silence peuplées. Il reste une table et deux chaises sur la terrasse, à l'ombre de la tonnelle rousse, et tous les volets du premier étage sont fermés, clos sur les souvenirs, comme définitivement.

24 août

Au coin d'une allée de mon rêve, j'ai rencontré un squelette, grand, étroit de clavicules, à la fois aérien, ou aéré, et solide, élégant, bien entendu, et avenant, oui, et même gracieux m'a-t-il semblé, extrêmement civilisé, doué d'un petit grain de dandysme qui l'amenait à abriter son absence de chair transpirante sous un petit parasol manié avec désinvolture comme une gigantesque ombrelle. Nous nous sommes salués avec l'aimable réserve qui sied entre inconnus.

26 août

12 commentaires:

joye a dit…

J'adore ton t-shirt, j'en veux un !

Eh oh eh hisse, brigetoun, ma lisse !

Nicolas Bleusher a dit…

De vos rayures à sa cage thoracique, le chemin est décrit avec un sens délicat de l'observation...

Pierre R. Chantelois a dit…

Une journée calme, presque casanière. Il fait bon parfois de s'abstenir de sortir pour pour se mieux faufiler sous des draps chauds avec un drogue et un livre tout près. Un petit bonheur d'occasion :-)

Lautreje a dit…

fort sympathique ce grand squelette et quelle classe !

mémoire du silence a dit…

Vous avez vraiment un réel talent pour narrer les petites choses du quotidien... j'aime...

et je confirme l'eau de pluie (lorsqu'elle est douce et non acide) rince parfaitement les chevelures shampouinées

D. Hasselmann a dit…

Dans le mot "squelette", le cliquetis des os fait une jolie musique, que l'on entend même derrière la vitrine.

Michel Benoit a dit…

Qu'en termes élégants ces choses-là sont dites...

JEA a dit…

Dernière photo : superbe dans son surréalisme...

jeandler a dit…

Smart, very...

Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

micheline a dit…

ces rêves sont superbes:
la vie! la vie!
la mort comme un élégant défi!

arlette a dit…

Et sur Avignon passa l'orage dantesque Coucou au loin Brigetoun en dandysme compagnie !!!
Sur Toulon un grand soleil m'attendait
Grande rentrée

Gérard Méry a dit…

Regardé le tee-shirt...ben oui Picasso avait le même