Clopinant mon chemin, yeux écarquillés, ai rencontré l'étrange, rue Joseph Vernet :
la certitude que se cachait, quelque part dans la ville, une race de géants dotés de bouches larges comme des fours pour gigantesques pizzas, assez grandes pour y porter, y faire pénétrer des loukoums épais comme les oeuvres complètes de Proust, en gros caractères, et bardées de notes, notices, exégèses.
De gorges aussi assez vastes pour ne pas en être obstruées, pour qu'un peu de souffle se fraye passage.
Me suis bornée à des cigares et au Canard enchaîné, puisque j'avais obtenu permission de ne pas traverser la ville sur mes petons pour aller jouer les mouches du coche aux déchargement et répartition du matériel de vote pour les primaires. (ahurissement de cet article dans le Figaro (en plus) des soutiens de Hollande, conseillant de supprimer ce vote devenu inutile puisqu'il a gagné, ahurissement et espoir que les votants se rebellent et prennent conscience de la manipulation que représentent ces sondages stupides, sans aucun sens à ce niveau, mais gros d'un risque d'influence)
Ai chassé colère pour cela, pour la Grèce, pour le suicide de l'Europe par ses gouvernants, pour Dexia, pour l'effacement des malheurs lointains... en frottant meubles, en vaquant à quelques corvées trop négligées... et puisque nous entrons vraiment en octobre, puisque le convoi des gossolales circule à nouveau, à petite vapeur , je reprends le dernier rêve de septembre http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/
Dans un rêve, l'image d'un écroulement dérisoire – de ce qui n'était pas un corps, ou du moins de quelque chose où le corps comptait peu, comme s'il s'était déjà absenté, cédant, ne restant que ce qui soutenait par endroit un amas de tissus, une coulure largement épandue, plissé de coton soyeux, bandes de lin rêche, fuite d'une écharpe de soie, engloutissant un peu de cuir avachi, une flaque de raffinement étalée, sans force ni misère, sur de rudes surfaces de béton souillé et de grandes plaques métalliques, travaillées, renforcées, comme une armure pour le sol. L'ai contourné, continuant mon avancée douloureuse, pieds heurtés par ce sol qui semblait se ruer le long de mes jambes à chaque pas, soulagée un instant en piétinant ce nuage d'étoffes.
7 septembre
6 commentaires:
Lorsque l'actualité nous rattrape et qu'elle dresse devant nous une intelligence indigente de nos gouvernants, il vaut mieux fuir à tue-tête pour n'en point être contaminée.
Je me demande si le PDG d'Orange, qui a annoncé benoîtement qu'il irait voter aux "primaires citoyennes" car il partageait les valeurs qu'elles portent (il était avant directeur de cabinet chez Christine Lagarde) a diffusé une note interne pour demander à ses employés de suivre son exemple.
Et dans le dernier "Canard", la présentation de "Plus jamais peur", documentaire de Mourad Ben Cheikh. Témoignages de celles et ceux qui ont fait tomber Ben Ali de son piédestal.
Que l'on vote en France pour quelqu'un qui s'appelle de Gaulle, cela peut se comprendre. Mais pour quelqu'un qui s'appelle Hollande ! je te demande un peu...
Vite!! dégustons une de ces douceurs énormes pour tout oublier et malade pour malade que cela soit en bonheur
" Des loukoums épais comme les oeuvres complètes de proust "
les madeleines exit
les temps changent !
Qu'en sera-t-il des cerises ?
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