Brigetoun, haut les coeurs, marchait les yeux levés vers l'orée du ciel, ou plutôt vers l'achèvement des façades
comparant la façon dont prennent fin : poutres saillantes sous toute petite avancée du toit de tuiles, espace planchéié brutalement, gouttière, simple corniche en harmonieuse gorge sur les rythmes simples, plus ou moins nobles, du dix-huitième,
ou gros galon travaillé avec cabochons sculptés sur décor boursouflé avec charme (lourde formule, comme ce truc atroce, pour lequel ai l'indulgence que donne la familiarité)
Brigetoun marchait les yeux levés sur les surhaussements – et trouvait bien du charme à une galerie – sur les denticules, les frises des temps de bourgeoisie triomphante
et Brigetoun s'interrompait, avançait yeux baissés sur les dalles des trottoirs quand avait vertige de tant lever la tête - ce qui est une chance pour Paumée et les passants
Brigetoun passait sous la gentillesse sans façon qui s'intercale entre les façades ostensoirs
Brigetoun se souvenait qu'elle levait les yeux, et obéissait à ces mots, en longeant les principaux bâtiments
tentait de voir la fin des façades stupides sur le haut desquelles glissaient ses yeux, au fond de la place,
en redescendant vers ses poutres saillantes, ses corniches en gorge.
Brigetoun a un peu honte de ce billet.
14 commentaires:
c'est une drôle d'affaire d'avoir honte de ce qu'on fait et de le faire quand même et combien je comprends
Ces escarpements célestes sont ordonnés avec talent, lever la tête n'est pas donné à tout le monde.
On finirait même par se laisser happer par le dessus.
(Vérification des mots : "skyhosce")
et bé moi, j'adore !!!
(et même les photos deux par deux l'une sur l'autre, comme elles font un nouveau ciel partagé avec un nouveau bâtiment improbable, en genre de pont de pierre mais léger léger léger...)
Heureusement que la honte ne m'a pas cassé le plaisir jusqu'à faire disparaître ce billet, parce que ces ciels découpés et cette tête levée de Brigetoun, c'est mon plaisir du matin !
extraordinaire ce montage photo ! Brigetoun, cheveux au vent, nez en l'air : tu deviens magicienne !
"Avignon les yeux en l'air" : ça me dit quelque chose...
bel échafaudage
les trois dernières mes préférées mais le cheminement nécessaire pour en arriver là
z'êtes bien bons, messires et gentes dames
J'arrive en retard mais regarder ce ciel bleu avec ces dentelles qui tranchent et qui dessinent comme des arabesques de beaux motifs est un plaisir que je renouvellerai davantage. Vision architecturale d'une artiste
Belle démonstration d'architecture Bravo car la tête tourne un peu en redescendant
Il n'y a pas de honte à avoir devant une telle collection de ciels et de leurs bordures si diverses.
C'est qui qui a dit qu'on voit mieux les étoiles lorsqu'on est dans le caniveau ? Oscar Wilde ?
Mais ce ciel bleu ! Si tu savais le mettre en bouteille et le vendre, tu serais milliardaire ! Waouh !
Sensible aux mêmes choses que Cjeanney dans son premier paragraphe, pas mieux.
Il faudrait retirer le mot honte de ta dernière phrase, c'est la seule erreur de ce billet...
Jean :)
Ne t'inquiètes j'ai plus souvent que toi, honte de mes commentaires, ceci dit fait attention où tu mets les pieds en scrutant les corniches travaillées.
Les trois dernières images sont magnifiques: le ciel et les strucures aériennes, rêvées et donc surréalistes.
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