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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, novembre 06, 2011

Biscuits assortis

jeudi matin, tour sur internet, me suis étonnée sur twitter de l'annonce d'une visite à un marché de Noël, il est vrai authentique du pays authentique des marchés de Noël – ai devisé un peu, lu un peu plus, me suis résignée à entrer dans le jour et à partir vers les halles, avec chargement de vêtements sortis de valises à déposer en passant pour défripage, ai été transie en rencontrant massif dégarni et tronc taillé avec une rigueur extrême, réduit à une sculpture désolée, suis revenue avec belle moisson de nourritures basiques, humbles et de bonnes provenances, mon plus beau manteau, des draps, et de grandes bottes cuissardes à hauts talons, une taille trop grande, pour 15 euros, toute fière de cette prise et avec faible espoir que pourrai marcher avec,

constaté que, dans un ballet de chariots et avec une bonne humeur décontractée, notre faux marché de Noël se mettait en place.

Vendredi ce furent déluge, un peu de grêle, un peu de déversement obstiné du ciel, une nuit précoce, des déluges brusques et le chant de l'eau dégringolant dans la descente qui passe dans l'angle de ma chambre, la transformant en une cabine de bateau, une dont le hublot s'ouvrirait au dessus d'un dalot.

Ce fut aussi pluie cessant miraculeusement, me permettant de me rassembler, de récupérer mon esprit emporté par l'humidité et les vases communicants, à temps pour partir vers l'opéra,

grimper au deuxième balcon, m'installer à côté d'une femme charmante et en désir de papotage, pour attendre le début d'un programme fait pour me plaire.

Dans une salle à l'assistance maigre mais fervente :

  • Takemitsu : Death and Resurrection, arrangement pour orchestre à cordes de la musique composée pour Black Rain, large ligne mélodique, chaleur basse comme un marron en nappes superposées, éclairs de lumière, unissons, césures, mais toujours la ligne – une spiritualité allusive, en bref mais consistant préambule

  • Barber : le concerto pour orchestre et violoncelle op.22 avec Henri Demarquette, un son savoureux, miel lumineux, esprit... sensibilité, saveur de cette musique- un très grand plaisir

  • Fauré : élégie pour violoncelle et orchestre, comme un petit contrepoint, une autre facette, et la même brièveté et ligne mélodieuse et tendue, plus charnelle, que chez Takemitsu

et deux petits bis que Demarquette a donnés avec une bonne humeur charmeuse et décontractée : une marche sautillant avec une délicieuse irrégularité de Prokokiev et un gazouillis sans mièvrerie dont je n'ai pas compris ce qu'il était

trois bouffées d'un cigare abandonné, la place dans l'air doux et toujours gorgée de l'humidité qui s'était abattue sur nous, et une bonne exécution de la symphonie Paukenwirbel (roulement de timbales) de Haydn (contente qu'il recommence à être joué un peu moins rarement le cher homme)

Retour, enlevé imperméable, veston, et entendu le ciel reprendre sa chute sur la ville.

Samedi matin, regardé, pendant que mes cheveux séchaient, avec café, toast de miel qui coulait et cigare qui s'y mêlait, les gravats que l'eau et le vent avaient arrachés au mur, décidé d'intervenir quand le sec nous serait rendu, assisté à une succession d'ondées, de crachin, de rien menaçant.

Voilà, voilà.

8 commentaires:

Thaelm a dit…

Cette nuit à deux heures de l'après midi, sur Avignon, hier et aujourd'hui
c'était comme une sorte d'intimité avec le ciel.

Pierre R. Chantelois a dit…

Nous n'avons pas eu de pluie mais nous n'avons pas eu non plus de ce beau concert qui sxemble-t-il vous a plu­. Oui ces photos de pluie nous montrent bien qu'il est tristounet de mettre le nez dehors après une averse sur la ville ou sur le quartier. Ici à Montréal que du beau temps... pour combien de temps encore?

micheline a dit…

dans ce temps qu'il fait toujours sommes impliqués malgré nous tandis que nous cheminons malgré lui.

jeandler a dit…

Une averse ? Le déluge, l'épisode cévenol qui déborde jusqu'à vous...

Demarquette, entendu à Sceaux (sans jeu de mots!), plusieurs fois. Un bel enthousiasme dans ce qu'il joue.

JEA a dit…

la presse à centsations affirme que des débris de l'arche de Noë ont été retrouvés en Avignon ?!?

joye a dit…

La troisième photo est sensationnelle, je l'aime beaucoupissime et je crois qu'elle mérite d'être encadrée et montrée en vernissage.

Elle me parle, quoi !!!

arlette a dit…

Egalement la 3eme photo un chef d'oeuvre abstrait de déluge ou autre cataracte
Barber j'adore
Et en ce jour hier de cataclysme grande frayeur sur autoroute surtout après Avignon vers Salon jusqu'à Toulon ouf !!! sans carambolage un ange veillait c'est à croire

Gérard Méry a dit…

Coïncidence j'ai aussi ta troisième photo...moins ton cigare (sourire)