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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, novembre 09, 2011

Rien, rêves et piano

Dans mon rêve, étais assise sur la terre brune d'un chemin, et sous moi s'étendait à l'infini un pré ras, si ras qu'irréel, si étrangement vert qu'il devint, à l'évidence, peu à peu, quand le regardais, unifié, gorgé d'humidité, et puis marais très herbu, étang tâché de rayons de soleil, algues longues mêlées au reflet des feuilles d'arbres hypothétiques, et j'y nageais, eau dont le frissonnement se gelait jusqu'à se faire jade impur, et me suis penchée en lui – me suis réveillée la joue à la lisière entre l'acajou et le cuir de mon bureau.

J'étais perdue dans mon rêve, ballottée en lui, en ce magma de lumières et d'ombres, de verts feuillages, à moins que ce soient créatures ou objets autres, mais verts, apparaissant, disparaissant, revenant à gauche, à droite, en dessous, de grandes barres obliques, noires ou brunes, comme des branches ou des ferrailles, de grandes draperies claquant au vent abstrait. Il me semblait que j'allais m'y heurter ou que j'allais en être frappée, que j'étais toute attention dans l'évitement de chocs qui s'évanouissaient sans que je m'en sente victorieuse. Il me semblait distinguer dans une zone - ou simplement savoir qu'elle existait, cette zone - un calme, une assise, un carrelage, un sol, et que je serais sauvée, sans bien savoir de quoi, en l'atteignant. Je me suis réveillée avant.

lâcheté persistante – antre, un peu de ménage, un peu plus de lecture, un peu de rumeurs du monde, un gros peu de mal-être sans virulence

repris deux rêves de convois passés http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/

copié aussi, pour Brigetoun, http://brigetoun.wordpress.com, un passage presque encore d'actualité de Paris insolite, ce livre qui m'a été gentiment, gracieusement, adressé dernièrement, et qui me rappelle une ancienne lecture et les derniers moments d'un Paris que j'ai partiellement connu – le même que celui de Doisneau, en ses côtés les plus misérables

Suis partie, dans la nuit, un peu après huit heures, vers l'opéra pour un concert, dans une salle plus garnie qu'il n'est habituel ici pour la musique de chambre grâce au Rotary et aux oeuvres de Soeur Emmanuelle – récital d'un jeune pianiste, David Kadouch,

petit, je crois, mince, joli visage, et jeu un peu théâtral, qui a débuté par Haydn, variations en fa mineur, petit sourire désinvolte, notes claires de la mélodie égrenées, ponctuations chaudement graves – une belle interprétation, déjà pré-romantique,

qui introduisait à la belle et grande sonate en fa mineur op.14 de Schumann, jouée avec virtuosité, la violence, le charme souriant, la chaleur, la ferveur.... nécessaires.

Buste rejeté en arrière pour suivre la montée des accords détachés ou couché sur le clavier pour suivre les emballements véhéments.

un entracte longuet, et puis les tableaux d'une exposition de Moussorgsky, qui me ramènent toujours à une écoute assise sur le tapis persan, à côté de la table basse du salon des parents pendant qu'un, ne sais plus lequel, de leurs amis nous commente le disque qu'il nous fait écouter et nous demande notre avis, interprétation. Musique qui, à part cela, m'ennuie toujours légèrement, doucement, ce que les nombreuses toux de la salle commençaient à transformer en irritation.

En bis Chopin (ne me suis pas levée assez vite) et heureusement un peu de Chostakovitch pour redynamiser ma marche vers l'antre.


7 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

De beaux souvenirs d'écoute que ces tableaux. Je ne dédaigne pas la version orchestrale originale de Moussorgski. Mais Ravel en a fait une pièce de virtuosité. Et j'aime bien cet ange qui, tout replié religieusement sur lui-même, semble, du premier balcon, concentré sur le concert.

D. Hasselmann a dit…

Le rêve et la musique s'enlacent l'un l'autre. Le cauchemar est parfois une symphonie fantastique que l'on voudrait mettre sur "off" le plus vite possible.

Avignon insolite, oui.

Gérard Méry a dit…

çà fait tousser le piano ? très jeune ce musicien.

Brigetoun a dit…

ô vous trois ! grands mercis reonnaissants

joye a dit…

tiens, moi, hier soir, c'était Broadway/Frankie Valli

http://youtu.be/c-QZMLjRrvw

(eh oh, on fait comme on peut par ici pour la culture)

arlette a dit…

Bonne ou moins bonne soirée avec l'avantage de se trouver au coeur de la ville et pouvoir sortir le soir et renter à pied

tanette2 a dit…

UN petit coucou en passant tard te souhaite le bonsoir.