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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, décembre 08, 2011

saisons


Mercredi matin, longeant en portant mon gros sac (deux pantalons, une robe, un veston et quatre draps), la Galerie Ducastel, ai rencontré deux fadates, ou deux gentes dames isolées dans une bulle, un peu d'été, de chaleur radieuse.

Il y avait une blonde, une belle, un tout petit peu radasse, pas une vraie radasse hein, ou de haute volée, avec chignon crêpé, lunettes, seins nus et fine cigarette parfumée, qui, accoudée - main pliée avec chic, qu'elle croyait -, regardait dans le vide, là où il y aurait dû y avoir une plage, des garçons, un panier de fruits exotiques, où il n'y avait que moi, et souriait malgré la cigarette... puis l'enlevait et déversait, d'une voix un peu rauque mais pleine d'ail, des « et alors, tu sais, elle m'a dit.. » ou « tu as vu... » ou « Jacques et moi.. »

vers l'autre, assise sagement, cuisses bien calées, bouche très rouge hermétiquement close, qui gardait sa gentille petite tête, sous un chapeau de paille noire garni d'une rose aussi rouge que ses lèvres, penchée, résolument sourde, obstinément attentive à son livre.
La blonde soupirait, discrètement, prenait quelques bouffées, recommençait à parler, soupirait, regardait sa montre.
J'ai renoncé à être honteusement curieuse d'un dialogue qui ne viendrait pas, et suis repartie avec mon fardeau,

pour rencontrer, un peu plus loin, une évocation de la neige qui nous viendra peut-être, et suis restée entre les deux saisons, dans une douceur aigre de froid sous-jacent.
Tableau d'Alran, dondon de Titou.

10 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Délicieuse chronique pas raidasse du tout... ;-)

Dominique Hasselmann a dit…

La "dondon" : son livre de poche un peu usé, on aimerait en connaître le titre, si c'est bien, si ça l'emporte ailleurs, si le rouge va lui monter aux joues (Ulysse, de Joyce ?), si elle se fait son propre monologue intérieur et la voilà qui a changé de lieu, elle a disparu, elle s'est transformée en nuage tout blanc...

JEA a dit…

vous avez les saisons, nous avons pris les châteaux...

jeandler a dit…

Que nous reste-t-il ?
De la neige de pacotille
et encore...

Brigetoun a dit…

la blonde pas-radasse et le gentille dondon, suis navrée pour vous, vous êtes négligeables

joye a dit…

Je suis blonde mais dondon, je ne fume pas pour que mes nichons ne se retrouvent pas tombés dans le cendrier, cela fait de moi la parfaite hybride entre les deux, non ?

;o)

arlette a dit…

Le dialogue aurait pu se poursuivre encore un peu avec ton imagination salutaire digne "des convois...."un beau sujet
J'adore les dondons
mais radasse !! quel mot péjoratif!! ce n'est pas une sorte de banquette Provençale? un radassier je crois

Brigetoun a dit…

je crains que ce soit pire - je croyais que radasse c'était une blonde clinquante et pas très "distinguée" - en fait j'ai regardé après : c'est une pute

Gérard Méry a dit…

Sympa la dame blanche au soutifs à pois

Lautreje a dit…

les sapins prennent de la hauteur par chez toi ! Ils auront une belle vue sur les dames...


renoche !