suis femme de traditions... je me prends pour une non conformiste et suis conformiste au delà de la normale, ma façon de sortir un peu du moule – je tiens donc au rite des cartes de voeu, mais uniquement le 1er janvier, après je n'y pense plus – à vrai dire, les années passant, mon carnet d'adresses s'étiole passablement, ce qui n'empêche que cela me prend un temps infini, ou du moins que me prend un temps infini la mise en route, la contemplation de la collection de cartes, l'essai de déterminer quelle peut convenir à quel, en espérant que je ne me répète pas d'une année sur l'autre, la trouvaille d'une formule simple mais pas trop anodine (à vrai dire, c'est d'une banalité navrante, mais ne le voulais pas au départ) en pensant au destinataire (tout le plaisir est là)... penser à autre chose, lire, un peu, vaquer, dormir, se préparer à tenter d'éviter une graphie anarchique, laide, médiocre et illisible, et les fautes d'orthographe etc...
trouver l'élan sans qu'il soit trop frénétique et mécanique, ni trop languissant... parce que je respecte également la tradition des fêtards du réveillon - alors que je dîne toujours plus tardivement que ça, et, même si je fais de la cuisine, un peu plus que d'ordinaire, ça reste relativement limité – et que suis pleine d'un brouillard assez doux où je me complais, avec juste la petite pointe de remords nécessaire pour que cela soit agréable, parce que, en résumé, j'ai l'énergie d'une éponge neuve qui n'a pas encore connu l'eau.
En attendant la famille avait eu droit, pour les nouvelles traditions, à l'envoi par e-mail de ce bricolage :
Au petit déjeuner, un tour chez Monsieur de Voltaire, mais j'avais choisi une mauvaise année, et les voeux, rares chez lui, l'étaient tout spécialement en ces années où il était, une fois de plus, tout plein d'un combat. Ne pouvait guère m'inspirer quand il écrivait, le 29 décembre 1760, à Élie Bertrand
«… Je vous souhaite des années heureuses, c'est-à-dire tranquilles ; car pour les plaisirs vifs, je ne crois pas qu'ils soient de la compétence du mont Jura» (oh les jurasssiens éventuellement de passage, ça a certainement changé)
Me séduisaient plus :
à Ponce-Denis Ecouchard de Brune, le 2 janvier 1761 : «J'ai trop éprouvé vos bontés, Monsieur, pour que je ne vous témoigne pas ma reconnaissance au commencement de l'année, et toutes les années de ma vie.»
ou, à Jean Le Rond d'Alembert, le 6 janvier 1761 : « Mon cher et aimable philosophe, je vous salue, vous et les frères (frère Diderot, frère Helvétius, avec quelques réserves, et quelques autres, ceci étant de Brigetoun). La patience soit avec vous. Marchez toujours en ricanant, mes frères, dans le chemin de la vérité....»
Et vous, tenez-vous en joie.
15 commentaires:
Pas certain que votre facteur dépose mes voeux en Avignon, alors internet :
- "Dji vos sohaite ene clapante anêye 2012..."
ah les années heureuses ne sont pourtant pas tranquilles, plutôt enthousiasmantes
c'est ce que je veux pour 2012 et je te souhaite la même chose ma chère dame d'A.
Ah l'énergie d'une éponge qui n'a pas connu l'eau...
Que s'est -il donc passé pour vous le 2 Janvier 1961?
Le lapsus sur la date est amusant!
ma foi je n'en sais plus rien, merci en tout cas de me l'avoir signalé
("Marchez toujours en ricanant", pourquoi pas, mais à force, les muscles des joues s'épuisent ...)
En joie, oui, tenez-vous.
@ brigetoun : la loi de la marcheuse... continuez à arpenter en 2012 et sans vous soucier d'avoir coupé, ici ou là, quelques ponts.
Pour moi et mon imaginaire une éponge neuve qui n'a pas encore connu l'eau, est fringante, un rien cabotine ! Juste ce qu'il faut pour démarrer l'année en joie !!
vérificateur : tarod
La patience soit avec vous. Marchez toujours en ricanant, mes frères, dans le chemin de la vérité....
Des voeux qui n'ont pas pris une ride !
"TENEZ -VOUS EN JOIE" ..........
j'adore
Quant aux cartes de voeux un plaisir pour soi et vogue la galère!!! mais très appréciées en ces temps de "virtuellement vôtre" !!!!
Même si avec les années qui passent je me plains de devoir additionner quelques soustractions dans ma vie, je tente comme le dit agréablement monsieur de Voltaire de me tenir en joie. Je me peux que vous remercier pour ces vœux si... charmants et si littéraires.
Comme j'ai loupé le coche avec ta publication précédente, je profite de celui ci où tu nous parles de tes vœux par écrit pour te souhaiter une très très bonne année 2012 !!! Et puis, je ne suis pas en retard, on a un mois pour présenter ses vœux même si beaucoup comme toi après oublie !!!
Près de 100 cartes de vœux chaque année et je prends le soin de faire une peinture .
tu me bats de très loin - moins d'amis au départ et puis mariages et déménagements, et plus grave : encore vivant ou non ?
Carte de voeux
on peut aussi imaginer cela comme
un (ou des) dessin(s) à la façon de la
Carte du tendre
des itinéraires, des contrées, des fleuves ...
ah ça, une éponge neuve qui n'a pas connu l'eau
la pauvre ! momifiée synthétique. ce doit être l'extase pour elle lorsque plongée dans l'eau ...
Au fait, t'ai_je fait la bise pour la nouvelle année? Je suis perdu comme un spongiaire qui n'aurait pas connu...etc.
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