commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, février 28, 2012

Soleil frais – petits projets – incursion dans l'idée d'une ville


Sous une lumière voilée, dans le frais d'un air qui ne jetait plus mes plantes à terre, mais remuait, chargé de froidures, très haut au dessus de la ville, avec des mini bourrasques s'échappant pour se rappeler à nous... après avoir constaté qu'une ordonnance arrivait à sa fin, avoir pris un rendez-vous - et pendant deux jours mon humeur ne sera pas corrigée - avoir estimé les distances, mes forces, l'intensité de mes désirs de voir, et ce qui me restait de chevance surtout, 

m'en suis allée au théâtre, qui est fermé le lundi pour confirmer une venue et prendre une place de théâtre, ce que n'ai pu faire, bien entendu, et, à côté, à l'espace Vaucluse, à la billetterie des Hivernales, acheter trois billets, pour ne pas passer totalement à côté de notre petit festival de danse.


Gentillesse... quelques écrans posés au sol, pour animer, plus que pour voir la vidéo de Martine Derain (une performance Trajets de vie tournée à Valladolid, Paris et Séoul, images attirantes mais pas suffisamment pour que je m'arrête, me penche ou m'accroupisse, et reste pour suivre ces mouvements autour de bancs, terrasses, etc..., plantée seule au milieu de l'espace, en fin de de matinée, à côté d'un groupe jeune, qui leur tournait le dos mais me semblait plus à sa place que moi)

et une exposition de quatre ou cinq grands panneaux

de Jean-Antoine Bigot, chorégraphe et danseur de la compagnie Ex-Nihilo, et ma foi peintre non sans intérêt (aimé la force de ce visage)

et, là, je me suis attardée, de longs instants, devant eux et les petits tableaux.

La place de l'horloge était désertique, ou presque, on finissait de dépiauter le manège...

suis rentrée sous ce blanc léger percé de bleu, dans ce début de tiédeur aigre, avec cigares, journal, patates et morue de supermarché.
Et, pour le reste du jour, suis restée entre projets vagues, trop de désirs de lecture qui se bousculaient et s'anéantissaient, la certitude de mon inutilité incapable, et la contemplation, forcément floue, de la monture des lunettes posées sur mon nez, pendant qu'ondoyait le vide de mon crâne...

Repris, tout de même, en petites incursions, mon errance dans Shanghaï, l'idée de Sanghaï, les images du passé, des légendes, le présent, le futur, l'urbanisme, la sémiologie, l'anthropologie, la cuisine, toute la richesse du No City Guide, monde fabuleux à se procurer chez Urbain trop urbain http://www.urbain-trop-urbain.fr/avis-de-parution-du-shanghai-nø-city-guide/ : picorant au hasard (en commençant par ce qui est indiqué comme bref), dans les différentes parties : Mythologies, épreuves, allures, seuils, contrefaçons, dérives...

En rêver avec Pierre Ménard, à travers la Dame de Shanghaï, faute de connaître la ville et puisque
«Les concessions de Shanghai sont gravées dans les fantasmes occidentaux depuis les années 1930. Le cinéma, la littérature, la bande dessinée, ont forgé la mythologie de cette ville fabuleuse et décadente.» l'atteindre à travers « un univers d’images et de formes à la limite de l’onirisme» 

regarder les photos d'Alain Delorme (chargements-amoncellements-sur-cycles) et autres,
découvrir le 1933 «espace en attente de désenvoutement» avec Matthieu Duperrex : «Le bâtiment maître concilie l’inquiétante étrangeté du panopticon au jeu de piste des allées, des escaliers ou des rampes qui n’étaient autrefois qu’à l’usage des cochons…», et circuler dans le beau, le passionnant texte d'Andrea Palmioli «micropolarités» «Alors que l'architecture se renouvelle constamment de machines singulières, le foncier est porteur d'une lenteur. Cette vertu de résistance, il faut la dénicher par-delà les trames de la modernité, jusque dans les usages du lieu.» - 

lire l'histoire de la tour calcinée en regardant les photos de Thierry Girard (retrouvées après sur http://www.urbain-trop-urbain.fr/tour-calcinee-stele-du-temps-present/, aimer les croquis de Félicia Révay ou Maria Garcia Méndez, les photos anciennes, découvrir le Shanghaï rural, goûter l'éloge du fade, la déclinaison des cinq sens ou les portraits de gens de Claude Dutrait etc...  

Il y a tant à voir, comme les très belles photos de Yang Hui Bahai (j'ai trouvé celle-ci, qui est dans le guide, sur son site http://www.yang-hui.net/FR/3-photo « Je ne suis pas un reporter de la Chine, de l’Afrique ou de la France, mais un photographe qui fixe la réalité qui l’entoure. Mes photos ne sont ni tristes, ni chinoises, ni étrangères ; elles représentent simplement le monde tel que je le perçois à travers mon objectif. Après vingt ans de peinture abstraite, la photographie dans les rues de Shanghai m’a ramené à la réalité et m’a forcé à une réflexion sur l’humain, le vivant, le réel, et moi-même.» et à lire, comme «le promeneur du Bund» de Chen Danyan (traduction Emmanuelle Péchenard, à la recherche du passé et du présent de la ville et de ses habitants: «Ce ne sont pas des gens simples, leur vision du monde est à la fois vaste et fermée, ils ont une énorme capacité à accepter les changements et pourtant ils font la fine bouche devant n’importe lequel d’entre eux. Dans leur cœur alternent motifs de fierté et tourments de l’humiliation, la soif de miracles et l’opportunisme instinctif
etc... sur 677 pages plus les tables thématiques

10 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

(...) trop de désirs de lecture qui se bousculaient et s'anéantissaient (...)

Une table de chevet bien garnie. Il vaut mieux une attente de lecture qu'une absence réelle d'intérêt de lecture.

Dominique Hasselmann a dit…

Shangaï ne serait donc qu'un miroir avec sa fameuse scène à répétition dans l'image : et la tour Eiffel, une idée du pointu (une barque ?).

Brigetoun a dit…

ne prend aucune place sur la table de nuit ce fichier - posé c'est le jubilatoire "vice caché"de Pynchon

Michel Benoit a dit…

J'ai appris "chevance".
Il fallait aller le chercher celui-là...

arlette a dit…

Confort de pensées en lisant tes notes sur Shanghai et retrouver des photos prises simplement qui des années après restent fortes de sensations j'aime "réflexion sur l'humain ,le vivant, le réel et moi-même"
Merci en ce matin givré de blanc dans cette campagne solitaire

Pensées au fil de l'eau a dit…

Une belle note dans le monde de Shanghaï, un monde obscur et grouillant de vie

Marc a dit…

Je connais le Japon pour y avoir vécu, mais il me reste encore la Chine à découvrir... mais en commençant plutôt par Pékin...

joye a dit…

Je reconnais Orson Wells sur la photo, mais pas la femme, qui nous en dit long sur le rôle des femmes au cinéma.

jeandler a dit…

D'Avignon à Shangaï, deux idées de ville, des histoires en plus ou en moins. Mégapole, micropole, nécropole, tout dit de même.

Gérard a dit…

les photos d'Alain Delorme et de Yang Hui Bahai à creuser sur le net, merci du tuyau