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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, février 13, 2012

Un ciel, intérieur et rêve de mer


Ce serait au dessus de nous, suspendue, laissant juste une petite marge de liberté d'un bleu jaspé au dessus de l'horizon, une gigantesque courtepointe, matelassée, brodée, douce aux yeux, comme d'un lit d'aïeule dans une chambre de campagne, et je décidais que les squelettes de lavande, entre Rhône et route, embaumaient encore, comme les petits sachets glissés entre les piles de draps dans une grande armoire. Et puis comme la chambre et l'armoire n'existaient que dans un fugace caprice de mon imagination, comme ce confort était finalement légèrement inquiétant, j'ai regagné mon antre.

Jambes tendues devant moi, dos au mur, sous la casserole de cuivre et la petite maternité, et au dessus du radiateur, n'ai rien fait - devient loche (d'où le paragraphe céleste venant d'un convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.com/)

ai regardé d'un oeil vague la tranche du muret de la cuisine, face à moi, pensé, une fois de plus, que son état, piteux lors de mon arrivée, ne s'améliorait vraiment pas et qu'un coup de peinture serait utile.... terminé les retrouvailles légèrement jubilatoires avec «le formidable évènement» de Maurice Leblanc http://www.publie.net/fr/ebook/9782814505841/le-formidable-événement
(souvenir de ce trajet Cholet/Paris pendant lequel j'avais tenté de le raconter à mon père et chauffeur, aimablement et affectueusement distrait, et oubli total de l'histoire sauf cette idée : la Manche enfuie, la liaison terrestre entre Angleterre et France) et me suis plongée dans «le vieil homme et la mer»
«Il s’endormit très vite, et rêva d’Afrique, quand il n’était qu’un garçon, avec les longues plages dorées et celles de sable très blanc, si blanc que l’œil en faisait mal, et les falaises des caps et au fond les hautes montagnes sombres. Il revenait se promener sur ces côtes toutes les nuits désormais, et dans ses rêves il entendait le grondement des vagues et voyait les bateaux indigènes les traverser. Il sentait le bitume et l’étoupe du pont quand il dormait, et il sentait cette odeur de l’Afrique que la brise de terre apporte au matin.»
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814505964 en plaisir (avec le très vague regret de ne plus avoir depuis longues, longues années ce livre pour comparer ce premier contact et cette nouvelle lecture dans la traduction de François Bon)

8 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

"les petits sachets glissés entre les piles de draps dans une grande armoire" : retrouvé il y a quelques jours, dans une boutique Naturalia (groupe Monoprix), du papier d'Arménie que l'on faisait brûler dans les chambres, et ce parfum d'enfance, madeleine de fumée.

Pierre R. Chantelois a dit…

Dominique m'a précédé et son commentaire également. Ces petits papiers d'Arménie diffusaient des parfums d'une enivrante puissance. J'ai vu chez mes grands-parents cette grande armoire ouvragée en pin dans laquelle se glissaient ces petits sachets sous les draps...

jeandler a dit…

et dans nos grandes armoires nordiques
des tresses de lavande
dans de petits sachets de tissus brodés

Fardoise a dit…

Rêver de mer, d'Afrique, si fort qu'elle viennent à nous réchauffer nos jours. Pour l'instant le redoux promis n'est pas encore pour nous.

arlette a dit…

Belle abstraction la 2ème image ...

Rien n'empêche de se re faire ces petits sachets à cacher au fond des tiroirs

Brigetoun a dit…

j'en ai des achetés, des offerts, des faits

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit…

Ton plaisir des mots, celui d'écrire tout en vivant, est contagieux. Je me demande s'il est bien raisonnable d'avoir un tel plaisir à te lire , à te l'avouer aussi. Tant pis, c'est fait.
Amitiés,

Roger

Gérard Méry a dit…

me suis plongée dans la mer.... et le vieil homme alors ?