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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, mars 30, 2012

Autres Avignon – hors remparts, et en avenir plus ou moins possible


Il y a l'Avignon en vieilles ou moins vieilles pierres, avec ses vedettes, celles qui ont acquis jolie petite célébrité et qui sont envoyées à travers le monde sur des cartes qui rivalisent de laideur navrante.

Il y l'Avignon de la masse des habitant, des entreprises, des centres commerciaux et de l'Hôpital départemental qui s'étend, déborde, avec trop souvent l'indigence architecturale, ou la décrépitude précoce, les jolis efforts aussi parfois, que l'on retrouve un peu partout.

Et je suis allée jeudi matin, pour un doppler de mon vieux cou audit Hôpital, avec belle nervosité qui me nouait, me dolorisait le ventre, que je refoulais sous l'assurance souriante de la vieille habituée, nervosité surtout à l'idée de retrouver, avec une missive du gentil petit toubib insistant en ce sens, le médecin qui avait tenté il y a plusieurs mois de m'extorquer une promesse d'abstinence tabagique (n'est ce pas que c'est si laid qu'on ne saurait y consentir ?)

Ai tenté de confier mon désarroi à un poisson qui a fui mon appareil, ai refusé en souriant cet engagement que je trouvais bien entendu hautement souhaitable, et curieusement le médecin, passablement rogue au départ, est devenu charmant.

Pris des photos par goût des géométries, et puis pour me désennuyer dans l'attente, dans la traversée du «vrai» Avignon,... suis devant elles, en ne sachant trop qu'en faire.
Je rentre, après petite rêverie/hébétude quiète, dans la cour, entre les fleurs blanches de l'obélia et les moucherons qui voltigeaient dans une légère brise.

Et vous les inflige, les photos, plutôt que de les détruire, en parcourant le pré-programme du festival, trouvé en rentrant, sans trop chercher encore ce qui peut se cacher derrière les noms d'oeuvres, de metteurs en scène, de troupes (sauf évidence.. qui peut d'ailleurs être trompeuse) 

artistes invités : Simon McBurney (jamais rien vu, j'avoue) qui monte «le maître et Marguerite» dans la cour d'honneur : oui – et John Berger
Mot d'ordre : complicité, entre artistes, horizons, conception du théâtre en ses fondements

répertoire : «la mouette» avec Nauzyciel dans la cour d'honneur, un oui entre attente et crainte (souvenirs qui donnent exigence)
«six personnages en quête d'auteur» avec Braunschweig aux Carmes : oh que oui !
«un ennemi du peuple» Ibsen – Ostermeier (son presque ratage lors de son dernier passage, et beaux souvenirs) à l'opéra : oui

Adaptations : «les anneaux de Saturne» d'après Katie Mitchell, reste en suspens en lisant Gymnase Aubanel au souvenir d'un renoncement et de deux malaises plus ou moins importants (un autre spectacle de la même «ten billion» sans plus de renseignement, à la Chartreuse, outre Rhône?)

et Aubanel me poursuit puisque Castellucci qui ne saurais manquer y donne «the four seasons restaurant»
Il y aussi, deux fois, Christophe Honoré (et là, je n'ose dire ma perplexité devant l'enthousiasme général, même si j'aime, mais «bien») «nouveau roman» monté par lui dans la cour de Saint Joseph et «la Faculté» par Eric Vigner (ah peut-être) dans la cour de Mistral

je continue, piochant au fil du regard, sans ordre
Sophie Calle à l'église des Célestins (regrets anticipés à l'idée de la queue)
«l'orage à venir» performance de Forced Entertainment : on verra
«refuse the hour» William Kentridge – opéra : sans doute – et du même ? «Da Capo» (installation sans doute à la chapelle des Miracles, ce petit endroit à l'écart où j'aime me trouver seule quand canicule énervée dehors)

«de A à X» de John Berger par Jeanne Moreau, John Berger et Simon McBurney : OUI
et «est-ce que tu dors ?» de John et Katya Berger aux pénitents blancs : oui certain 

les regrets, certains très vifs (trop loin) : «les saints innocents» du Mapa Teatro au Pontet, comme Suzanne Andrade et Paul Barritt - Sidi Larbi Cherkaoui à Boulbon – Nadj en des lieux imprécis du grand Avignon – Nacera Belaza à Montfavet (beaucoup de mes frères méditerranéens décidément) comme Bruno Meyssat – Fanny Bouyagui au gymnase Paul Géra et «Conte d'amour» de Markus Öhan à Vedène (navrance parce que découvertes à faire)

à Védène aussi, mais si envie qu'essayer ? ou ne pas renoncer d'emblée : «my Fair Lady un laboratoire de langue» de Christoph Marthaler
et, encore à Villeneuve, chartreuse, tinel,
«W/GB84» de Jean-François Matignon à partir de David Peace et Büchner – et un spectacle de Sandrine Buring et Stéphane Olry : sans doute tant pis, même si c'est souvent là qu'il faudrait aller.

finalement, il ne restera pas grand chose, enfin presque, mais il y a :
aux Célestins : «the old king» par les Ballets C de la B et «very wetr !» de Régine Chopinot : oui
aux Carmes : Olivier Dubois avec «tragédie» : oui ?

et puis oui à «la nuit tombe» de Guillaume Vincent aux pénitents blancs
peut-être «plage ultime» de Séverine Chavrier au gymnase Mistral
oui sans doute «33 tours et quelques secondes» de Lina Saneh et Rabim Maroué dans la cour de Saint-Joseph 

certainement : Jérôme Bel à Benoit XII (petite appréhension à l'idée de la clim)
certainement: «Die kontrakte des kaufmanns – eine wirtschaftskomödie» de Jelinek par Nicolas Stemann et le Thalia Theater
et restent, oui, bien sûr, les petites pièces des sujets à vifs que je ne manque jamais, quelques spectacles de minuit à l'école d'art
et «Place Public» par Komplexkapharnaum ? sur la place du palais pour le 100° anniversaire de la naissance de Vilar, bain de foule
Voilà, voilà, pardon
de quoi dissuader mes derniers lecteurs.

13 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Ces photos de bus me donnent l'impression de vous avoir accompagnée tout au long du trajet en voisin curieux, voire même indiscret, sur votre lecture qui me semblait passionnante.

Dominique Hasselmann a dit…

Merci pour l'avant-programme du festival, j'ai répéré notamment Nauzyciel (vu son impressionnant "Jan Karski" l'année dernière).

Et j'espère les résultats de votre visite rassurants.

chri a dit…

Tous ces "oui", tous ces "oui"!!!

Brigetoun a dit…

Dominique, je sens qu'à propos du festival je vais mal me faire voir : n'ai pas aimé Jan Karsky (partie exaspérée en cours, une des rares fois de ma vie) et je ne troue pas qu'Honoré soit un grand homme

Lautreje a dit…

perdre les "souvenirs qui donnent exigence" et se laisser porter par la fièvre du festival... je sens venir l'appétence !

arlette a dit…

Petit voyage dans ta tête ...par les yeux du coeur et de l'esprit
J'aime tant tout ce que tu dis
et tes opinions sont courageuses
Merci AA

mémoire du silence a dit…

En Avignon avec vous, c'est toujours comme si l'on y était.

merci.

JEA a dit…

votre doppler hier matin, le mien dans l'après-midi
sans doute le décalage horaire...

Brigetoun a dit…

sans doute - souhaite que votre résultat soit du même tonneau que le mine : c'est pas ça, ras

Michel Benoit a dit…

Ouf ! Voilà une vaste déambulation avignonnaise !
Je crois que ce sont les remparts que je préfère comme lieu !
Encore que l'église St-Joseph-Travailleur m'émeut...

jeandler a dit…

Je prenais connaissance dans mon journal favori du programme du Festival en pensant à Paumée. Merci, va-t-elle dire ! De rien de rien....
Un beau programme et qui met l'eau à la bouche. Six personnages, la Mouette...hum !

versus a dit…

Exceptionnel voyage photographique avec ce bougé du regard tout autour de la ville. Du très beau, du très fort!
Et le texte sur le même tempo.
Angoisse et découverte, découverte galopante pour couvrir l’inquiétude intime.
Caméra à la Dardenne. Regard,fuite et affrontement.
Merci à vous.

Gérard Méry a dit…

Le Festival arrive déjà ?