Joues et yeux tirés,
coeur en vague écoeuré, épaules criant vers le bas – suis malgré
résolution, aspirateur passé au réveil à grand renfort de meubles
déplacés (enfin les moins lourds) pour déclencher réaction, et
noyer ma petite rage que j'oriente vers moi, par respect pour les
encore jeunes vies, après :
dans l'appartement
mitoyen, dont ne parviennent jamais ou presque aucun bruit, dont me
séparent beaux gros murs, arrivée en tumulte d'un groupe – de
trentenaires je suppose – à deux heures du matin, au moment où
j'éteignais le Kobo, un peu avant la fin des mains d'Orlac
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814504790/les-mains-d-orlac
Brigetoun tête dressée,
narines palpitantes, en attente inquiète de la suite – et ce fut
deux heures (peut être un peu plus, le sommeil a vaincu) de rires
émoustillés, de musique disco avec belles grosses basses pour
marteler la rage montante, et à un moment, la honte, l'auto-mépris,
la colère de s'entendre beugler «merde», de sortir, se retenir de
frapper à la porte voisine, claquer la sienne, et entendre le rire
consécutif....
journée de petite
qualité, regarder la lumière descendre et remonter sur le mur de la
cour, le roseau se pencher jusqu'au sol et se redresser en
échevellement, un pot de fusain glisser vers la porte-fenêtre avant
de se coucher, se masser le crâne, et puis la nuque, et puis essayer
de lire, payer ses impôts, continuer défroissement robes d'été,
cuisiner, déjeuner, et retrouver bonheur de la sieste, émerger à
la va-comme-os-veulent, essayer aligner mots, essayer, arriver
souvent, à comprendre ce qu'écrivent les autres...
se sentir comme le faux
bouquet flétri et abandonné – rire de soi – reprendre un
paragraphe d'un convoi des glossolales
http://leconvoidesglossolales.blogspot.fr/
Jean a dit «il y a la
campagne, il y a l'air, il y a la marche» et il y a cheminer
pensant, presque en glissant, de plot en plot, sur un trottoir
ensoleillé, les taches projetées par leurs formes, les taches
dansantes de l'ombre des feuilles, tissant une broderie heureuse sur
les idées qui leur restent étrangères, avec juste, dans un recoin
de la conscience, la présence des contreforts noircis de l'église
et du jeu de la lumière sur les pierres, sans qu'il soit besoin de
les voir.
7 commentaires:
Nuit massacrante qui se termine au prochain soir avec plus de calme et de sérénité. Et Jean n'oublie pas la marche apaisante sous un soleil énergisant, dit-on ;-)
INTENABLE c'est à croire que le printemps émoustille les trentenaires ou autres joyeux malpolis
itou même rires moqueurs et confusion de la part du plaignant
Pensées de verdure calme
Le printemps s'accompagne toujours d'un flot hormonal: prendre un coup de sève comme on prend un coup de sans.
Les voisins sont charmants lorsqu'ils partent au loin...
Il faudrait réhabiliter les basses-fosses pour certaines basse...
Ah, tu sors tes robes d'été ! Quel plaisir !
me savais périmée... mais pas à ce point - bon
Périmée, mais que lis je !!!
Par petites touches vous savez toujours me toucher :-)
Merci.
Flore
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