Ciel clair se couvrant
pendant mes tours et re-tours, adaptation à l'idée de vie,
entrée de carcasse dans la journée... grosses gouttes s'écrasant
sur les carreaux de la cour, sous un haut ciel de blancheur bleutée,
pendant que je médite café en main.
Petit crachin ou humidité
en souvenir, suspendue, et trottoir mouillé vers dix heures quand
m'en suis allée dans la ville, à la recherche d'une petite
casserole, de cigares, de serviettes en papier, de yaourts et autres
babioles..
sous un ciel grimaçant,
mimant des grommellements, avec petites clartés fugaces – air
léger, douceur qui transit de cette humidité,
qui fait frissonner les
assis et leurs chiens aplatis au sol avec résignation,
qui misérabilise les
fleurs fanées, décorations fatiguées devant les boutiques.
Je rentrai d'un pas encore
léger - enfin presque, léger pour moi - berçant la petite navrance
que mes yeux avait cueillie, j'ai ralenti, comme toujours, devant des
vitrines aimées, il était là, gracieux, dans la lumière dorée
qui venait des lampes, perché à côté de fleurs épanouies qui
semblaient presque réelles, sensuelles, pour m'indiquer un panneau
voisin
ces mots inscrits d'une
jolie écriture blanche (peu lisibles ? alors : «il y a de la beauté
partout à la condition expresse (je raye ce mot, l'aime pas, ou
pas là) qu'il y ait un oeil apte à le reconnaître» -
Jean-Henri Fabre) – oui da mon cher, et tout ce qui entoure et
conditionne l'oeil, l'humeur flottant dans crâne et carcasse qui
reçoivent l'image qu'il envoie, cet oeil... cor au pied ou gouttes
d'eau se succédant entre cheveux et cou....
Comme tout sage tu
formules une vérité universellement connue (vais tout de même me
la répéter devant ma glace)
je t'en confirme la
justesse en regardant à mes pieds
et dans l'après-midi,
pendant que vaquais, lisais, sommeillais, copiais, posais ces mots
sans trop de soin, le bleu dur s'est installé au dessus de la cour,
et le mur était beau de lumière, au moins à mes yeux fraternels.
5 commentaires:
Beaucoup d'eau, de tristesse, de mélancolie dans cette publication, mais aussi tant de poésie !!! Superbe !!!
La pluie lorsque trop présente élève en nous des sentiments de profonde nostalgie. Il en est ainsi pour moi. Et je remarque l'attente d'un obole au pied de cette personne assise... Attente et pluie définissent bien en certains jours le sens de la vie
Le pouvoir de l'oeil se moque parfois des adjectifs...
Le temps et les humeurs des ciels changeants nous conditionnent involontairement ou attentivement ...comme mes chers sages - lettrés qui vivent , peignent et écrivent au gré de la nature
Je te nomme "SAGE- LETTREE" en pays d'Avignon
Sur l'une de vos photos presque aussi humides qu'un soldat inconnu et un président mieux connu un jour mémorable : ne voit-on point un homme à la rue ? Mais voici près de 5 ans, le candidat tout sauf candide Sarko n'avait-il pas juré publiquement que sous sa férule plus personne ne serait privé d'un toit ?
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