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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, mai 19, 2012

Pluie et regard


Ciel clair se couvrant pendant mes tours et re-tours, adaptation à l'idée de vie, entrée de carcasse dans la journée... grosses gouttes s'écrasant sur les carreaux de la cour, sous un haut ciel de blancheur bleutée, pendant que je médite café en main.
Petit crachin ou humidité en souvenir, suspendue, et trottoir mouillé vers dix heures quand m'en suis allée dans la ville, à la recherche d'une petite casserole, de cigares, de serviettes en papier, de yaourts et autres babioles..

sous un ciel grimaçant, mimant des grommellements, avec petites clartés fugaces – air léger, douceur qui transit de cette humidité,

qui fait frissonner les assis et leurs chiens aplatis au sol avec résignation,

qui misérabilise les fleurs fanées, décorations fatiguées devant les boutiques.

Je rentrai d'un pas encore léger - enfin presque, léger pour moi - berçant la petite navrance que mes yeux avait cueillie, j'ai ralenti, comme toujours, devant des vitrines aimées, il était là, gracieux, dans la lumière dorée qui venait des lampes, perché à côté de fleurs épanouies qui semblaient presque réelles, sensuelles, pour m'indiquer un panneau voisin

ces mots inscrits d'une jolie écriture blanche (peu lisibles ? alors : «il y a de la beauté partout à la condition expresse (je raye ce mot, l'aime pas, ou pas là) qu'il y ait un oeil apte à le reconnaître» - Jean-Henri Fabre) – oui da mon cher, et tout ce qui entoure et conditionne l'oeil, l'humeur flottant dans crâne et carcasse qui reçoivent l'image qu'il envoie, cet oeil... cor au pied ou gouttes d'eau se succédant entre cheveux et cou....
Comme tout sage tu formules une vérité universellement connue (vais tout de même me la répéter devant ma glace)

je t'en confirme la justesse en regardant à mes pieds


et dans l'après-midi, pendant que vaquais, lisais, sommeillais, copiais, posais ces mots sans trop de soin, le bleu dur s'est installé au dessus de la cour, et le mur était beau de lumière, au moins à mes yeux fraternels.

5 commentaires:

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

Beaucoup d'eau, de tristesse, de mélancolie dans cette publication, mais aussi tant de poésie !!! Superbe !!!

Pierre R. Chantelois a dit…

La pluie lorsque trop présente élève en nous des sentiments de profonde nostalgie. Il en est ainsi pour moi. Et je remarque l'attente d'un obole au pied de cette personne assise... Attente et pluie définissent bien en certains jours le sens de la vie

Dominique Hasselmann a dit…

Le pouvoir de l'oeil se moque parfois des adjectifs...

arlette a dit…

Le temps et les humeurs des ciels changeants nous conditionnent involontairement ou attentivement ...comme mes chers sages - lettrés qui vivent , peignent et écrivent au gré de la nature
Je te nomme "SAGE- LETTREE" en pays d'Avignon

JEA a dit…

Sur l'une de vos photos presque aussi humides qu'un soldat inconnu et un président mieux connu un jour mémorable : ne voit-on point un homme à la rue ? Mais voici près de 5 ans, le candidat tout sauf candide Sarko n'avait-il pas juré publiquement que sous sa férule plus personne ne serait privé d'un toit ?