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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mai 20, 2012

avalanche de roses posée ici en bagarre (trop de photos)


Samedi en Avignon il y avait
le troisième jour l'Altarosa dans le cloître du Palais des papes (avec cet année l'hortensia en puissance invitée) – beau, forcément beau, mais : la queue pour y accéder, la petite foule, et l'état supposé des rosiers après la pluie
une fête à la Barthelasse et l'île Piot
et, en haut du cours Jean Jaurès, un marché potier

Samedi dans l'antre d'Avignon il y avait une carcasse rétive, un esprit hésitant entre ces plaisirs ou propositions et un besoin de lecture tranquille – et une envie croissante de fleurs (le souvenir d'une année où roses et romarin et lavandes mêlés entre les pierres chauffées étaient léger étourdissement bienheureux)

et finalement la surprise de voir l'escalier vide, ou presque

entrer sous la voûte, dans la pénombre ourlée de la lumière de la cour

où s'ébauche le festival,
avancer, entre tubes, sous premières rangées de gradins, dans l'odeur du chèvrefeuille qui s'éveille doucement

grimper la pente douce, déboucher dans le cloître

déboucher dans un soleil timide, les pierres et les roses, les roses, les roses, avec une légère déception cette année : la mode est au violet ou au mauve mourant, séduisant s'il n'est pas omniprésent – un charme un peu funèbre, bordé de la masse verte des hortensias qui ne sont encore qu'en bourgeons

et, certaine de rater les « captures » avec ma maladresse et mon petit appareil, avancer, respirer, chercher les jaunes, mordorés, rouges, roses, se pencher dans l'odeur des corolles, prendre photo et photo et photo (plus tard en jeter une dizaine, en garder trop, contraindre iphoto et picasa à des tris et regroupements, se heurter à des comportements capricieux, y passer temps démesuré, ne pas oser infliger en outre trop de mots, et puis être vide, juste piller un peu de Maryse Hache, quelques mots picorés dans le plaisir du semenoir http://semenoir.typepad.fr/ et les poser ici, au hasard, en itallique)

les roses grenat effluvent citronné
le centre est de couronnes sobres, et petits coffrets précieux, loin des tourbillons glorieux de certaines années

la lumière de la chair ensoleillée d'un rosier, la familiarité d'un hortensia bleu veillant sur ses frères à venir, le plaisir des bouquets (un atelier)

deux premières roses églantine qui manquaient, mais dans la sophistication perce la force drue – corail embaumant contre le mur lumineux – sages rangées échevelées de poussées de fantaisie – blancheur expirante

la ferrure rouillée-rusted où se palisse le rosier veilchen à fleurs violette et rose
où se lancent les tiges du rosier cuisse-de-nymphe-émue rose pâle
et être surprise par le grenat des roses trémières contre le mur
et qu'importe si les mots de Maryse ne sont pas en situation, les aime

grimper, s'attarder sur le palier – le calme de la galerie, les roses toujours, pleines et délicates, les arcades où suspendre mouvement, d'où regarder le ciel, et tout ce provisoire jardin,

au jardin patience de roses anglaises dans leur emballage carton - au jardin roses grimpantes grenat capiteuses ont commencé fleurissement  

tourner un peu, choisir mes élues pour la gourmandise de cet orangé et la tendresse rose qui tache le blanc, regarder sa montre.. 

sur la place du palais, trouver une association (autistes) qui vend de trop grands, trop violets rosiers qui n'auraient pas survécu à la cour, choisir un hortensia pour une fleur bleu pale qui se cache sous ses feuilles et les nombreux espoirs, entreprendre de trouver les anses du sac entre les branches et de ramener cette lourde et assez indocile charge jusqu'à l'antre, en dégringolant vers le fleuve proche  

sourire aux premières annonces de ce que sera la ville
et aux terrasses printanières

trouver place pour la plante entre les cadavres et les pots redressés

et jeter, navrée, les branches cassées pendant le transport.
Voilà, voilà... c'est ce que peut..
et je vois que j'avais sans doute trop peu de photos et que j'en ai réutilisé deux.

10 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Mais qui diantre se plaindrait d'avoir trop de roses dans son jardin? Et votre jardin est fort bien garni avec ce qu'il faut de mots pour en expliquer l'abondance.

Dominique Hasselmann a dit…

Jardin des délices... manquent peut-être les parfums (mais ça viendra).

JEA a dit…

Julos Beaucarne :

- "De mémoire de rose
On n'a vu mourir un jardinier
Si rien qu'une pause
Ne peut vous suffire
Madame, laissez
Le temps s'étirer
Et sans le maudire, patientez,
Laissez-vous glisser dans le vent léger
Patience, patientez...."

jeandler a dit…

Une journée des roses réussie cette année ! La rose emblématique.
Mais par contradiction sans doute, c'est l'hortensia que tu as choisi.

Michel Benoit a dit…

Une avalanche de roses !

Il y avait bien beaucoup de manifestations à Avignon lors de ce long weekend.
La plupart sans nous !

arlette a dit…

Je retiens une très belle image issue de ton merveilleux "oeil optique "(pas si mal du tout) de la douceur de la rose sur le rude mur de pierre
Un florilège dit le poète ...je crois

chri a dit…

Toutes ces roses!!!

tanette2 a dit…

Comment as-tu réussi à ne pas te laisser tenter par une telle profusion de roses et de couleurs ?
Au passage j'ai aperçu une harpe que j'aurais bien aimé entendre.

Gérard Méry a dit…

Ton petit appareil prend les photos de fleurs avec amour...çà se sent si j’ose dire.

joye a dit…

Ouh, mignonne, t'es allée voir les roses !