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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, mai 12, 2012

Un jour et de la musique

Jeudi, dans un trou morne, me suis risquée, avec inconscience, à participer à un atelier d'écriture, «vers Québec», et me suis embarquée sur une autoroute dans la nuit vers la ville.. rejoignant des textes intelligents, inventifs, etc.. que vous invite à lire http://carnets.contemporain.info/moyens/vers-quebec-textes
Mais vendredi ce fut ma ville, j'allais dire sans tour, disons avec tours d'autre temps, et marche en rues de faible largeur ou étroites, très, pour charrier un dernier manteau, des vestons, des draps, à la limite de mes forces, dégustant sans vergogne, pour leur ajouter petite allégresse, notre ciel, la douceur de l'air, après avoir quitté des twitts parlant de ciel blanc et de pluie

Et, comme il faut des petits clins d'oeil pour meubler l'ordinaire du chemin, j'ai rencontré un gigantesque pigeonnier aux ouvertures sus-dimensionnées

ai rencontré le goûteux miel de châtaigner d'une porte

ai rencontré une porte si bavarde, volubile, qu'incompréhensible

ai rencontré, place de l'horloge, dans une petite fête-démonstration en faveur du sport et du sport handicap, avec des files d'enfants joyeux attendant de participer à un jeu ou d'expérimenter la vie en fauteuil, dans un coin, une chaleureuse association pour les loisirs des handicapés mentaux, à laquelle ne pouvais malheureusement apporter d'autre aide que financière.

Jour train-train, sans rigueur (à vrai dire passablement sommeillant, je n'arriverai jamais au bout de ce besoin si longtemps contrarié) dans l'écoute des pièces proposées par «l'instant donné» grâce au lien indiqué par Didier Da Silva, qui a assisté à un concert auquel j'aurais tant aimé assister (et j'ai découvert l'existence de Clemens Gadenstätter et les oeuvres des autres, je crois, même si j'ai déjà écouté leur musique, surtout Gervasoni, Pesson et Lachenmann) http://www.instantdonne.net/?q=fr/content/gerard-pesson ..  

et départ un peu avant huit heures, en suivant, sans pouvoir la rattraper, même avec mon appareil, une violoniste, vers l'opéra-théâtre pour un concert avec, au programme : 


Dufour - «les chasseurs dans la neige d'après Bruegel» qui fait sonner d'étranges cloches sourdes et les sons s'étirent dans un grand espace vide, creusent – qui amènent la forêt, des diaprures, des pulsations, des taches de lumière, que j'aime
Britten – la «simple symphony pour cordes», la science et la maîtrise de l'adulte utilisant des bribes d'oeuvres de l'enfant – boisterous bourrée : entrain, classique rythmé, clarté – playfuf pizzicato : humour, avancée, martèlement – sentimental saraband : romance, le plus long mouvement, un peu lourd, peut-être – et le final à l'éloquence véhémente
arrivée du très très grand Roger Murano qui s'assied et se rue dans la «malédiction pour piano et cordes» de Liszt – l'énergie, les heurts, les cordes stridentes, une certaine modernité, une force – la façon dont Robert Murano dépasse la virtuosité, son attention, quand il peut le regarder, à l'orchestre 

après l'entracte :
Liszt, de nouveau, le concerto pour piano et orchestre n°2 en la majeur, la formidable dynamique, la façon dont le thème est décliné en adagio sostenuto assai, allegro agitato assai – allegro moderato, allegro deciso – marziale un poco meno allegro et allegro animato – et le bonheur manifeste du trop petit public
et, pour finir, Schumann, «ouverture, scherzo et finale», que j'aurais dû aimer, que le réveil de carcasse m'a empêchée d'apprécier, tendue que j'étais vers le départ possible.
Voilà, voilà.

6 commentaires:

Michel Benoit a dit…

Bon, bien, bonne nouvelle journée !

Dominique Hasselmann a dit…

L'évocation de Lachenmann, j'ai déjà vu ses partitions : des toiles abstraites (et les le jeu des coudes sur le clavier).

Dominique Hasselmann a dit…

lire : "le jeu des coudes sur le clavier" (et du piano, éventuellement).

Pierre R. Chantelois a dit…

Je ne peux passer sous silence ce beau texte dans le cadre de la proposition d’écriture « Vers Québec » et cette belle allusion au fleuve. Et terminer la journée avec Liszt et Schumann ajoute un peu de romantisme à un beau parcours quotidien dans notre ville.

arlette a dit…

Ce n'est pas le violon sur le toit mais sur le dos ... belle photo
en prélude

jeandler a dit…

"ai rencontré la goûteux miel de châtaignier d'une porte"
un gâteau cette phrase !
la porte
les châtaigniers
mon miel préféré
les Cévennes
tout cela évoqué dans l'instant qui me vaut toute musique.