Jeudi, dans un trou morne,
me suis risquée, avec inconscience, à participer à un atelier
d'écriture, «vers Québec», et me suis embarquée sur une
autoroute dans la nuit vers la ville.. rejoignant des textes
intelligents, inventifs, etc.. que vous invite à lire
http://carnets.contemporain.info/moyens/vers-quebec-textes
Mais vendredi ce fut ma
ville, j'allais dire sans tour, disons avec tours d'autre temps, et
marche en rues de faible largeur ou étroites, très, pour charrier
un dernier manteau, des vestons, des draps, à la limite de mes
forces, dégustant sans vergogne, pour leur ajouter petite
allégresse, notre ciel, la douceur de l'air, après avoir quitté
des twitts parlant de ciel blanc et de pluie
Et, comme il faut des
petits clins d'oeil pour meubler l'ordinaire du chemin, j'ai
rencontré un gigantesque pigeonnier aux ouvertures sus-dimensionnées
ai rencontré le goûteux
miel de châtaigner d'une porte
ai rencontré une porte si
bavarde, volubile, qu'incompréhensible
ai rencontré, place de
l'horloge, dans une petite fête-démonstration en faveur du sport et
du sport handicap, avec des files d'enfants joyeux attendant de
participer à un jeu ou d'expérimenter la vie en fauteuil, dans un
coin, une chaleureuse association pour les loisirs des handicapés
mentaux, à laquelle ne pouvais malheureusement apporter d'autre aide
que financière.
Jour train-train, sans
rigueur (à vrai dire passablement sommeillant, je n'arriverai jamais
au bout de ce besoin si longtemps contrarié) dans l'écoute des
pièces proposées par «l'instant donné» grâce au lien indiqué
par Didier Da Silva, qui a assisté à un concert auquel j'aurais
tant aimé assister (et j'ai découvert l'existence de Clemens
Gadenstätter et les oeuvres des autres, je crois, même si j'ai déjà
écouté leur musique, surtout Gervasoni, Pesson et Lachenmann)
http://www.instantdonne.net/?q=fr/content/gerard-pesson
..
et départ un peu avant
huit heures, en suivant, sans pouvoir la rattraper, même avec mon
appareil, une violoniste, vers l'opéra-théâtre pour un concert
avec, au programme :
Dufour - «les chasseurs
dans la neige d'après Bruegel» qui fait sonner d'étranges cloches
sourdes et les sons s'étirent dans un grand espace vide, creusent –
qui amènent la forêt, des diaprures, des pulsations, des taches de
lumière, que j'aime
Britten – la «simple
symphony pour cordes», la science et la maîtrise de l'adulte
utilisant des bribes d'oeuvres de l'enfant – boisterous bourrée :
entrain, classique rythmé, clarté – playfuf pizzicato : humour,
avancée, martèlement – sentimental saraband : romance, le plus
long mouvement, un peu lourd, peut-être – et le final à
l'éloquence véhémente
arrivée du très très
grand Roger Murano qui s'assied et se rue dans la «malédiction pour
piano et cordes» de Liszt – l'énergie, les heurts, les cordes
stridentes, une certaine modernité, une force – la façon dont
Robert Murano dépasse la virtuosité, son attention, quand il peut
le regarder, à l'orchestre
après l'entracte :
Liszt, de nouveau, le
concerto pour piano et orchestre n°2 en la majeur, la formidable
dynamique, la façon dont le thème est décliné en adagio sostenuto
assai, allegro agitato assai – allegro moderato, allegro deciso –
marziale un poco meno allegro et allegro animato – et le bonheur
manifeste du trop petit public
et, pour finir, Schumann,
«ouverture, scherzo et finale», que j'aurais dû aimer, que le
réveil de carcasse m'a empêchée d'apprécier, tendue que j'étais
vers le départ possible.
Voilà, voilà.
6 commentaires:
Bon, bien, bonne nouvelle journée !
L'évocation de Lachenmann, j'ai déjà vu ses partitions : des toiles abstraites (et les le jeu des coudes sur le clavier).
lire : "le jeu des coudes sur le clavier" (et du piano, éventuellement).
Je ne peux passer sous silence ce beau texte dans le cadre de la proposition d’écriture « Vers Québec » et cette belle allusion au fleuve. Et terminer la journée avec Liszt et Schumann ajoute un peu de romantisme à un beau parcours quotidien dans notre ville.
Ce n'est pas le violon sur le toit mais sur le dos ... belle photo
en prélude
"ai rencontré la goûteux miel de châtaignier d'une porte"
un gâteau cette phrase !
la porte
les châtaigniers
mon miel préféré
les Cévennes
tout cela évoqué dans l'instant qui me vaut toute musique.
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