Lundi, dans les rues
d'Avignon, j'avançais dans l'été, installé, évident, quand la
chaleur n'est plus quelque chose que l'on constate, apprécie, mais,
sans être oppressante, un état, un pays où nous vivons, qui nous
baigne, nous fait
quand le soleil mord, sans
agressivité, mais avec un début de violence, les bras nus, la nuque
quand les cheveux flambent
quand je peux encore tenir
une demi heure contre le mur de la cour, mais avec ma molle capeline
de toile écrue
quand le journal abandonné
sur la table de la cour brûle doucement la main qui le prend
quand l'air est immobile,
bloc où nous devons entrer, sans qu'il soit encore besoin de forcer
quand me vient un besoin
de lenteur encore plus coulée, étirée
quand le filet d'eau à
l'intérieur des poignets est un délice
lundi, dans les rues
d'Avignon, ai rencontré un arbre qui poussait sur un toit,
transgressant la norme locale qui veut que ce soit sur ou dans un mur
lundi, dans les rues
d'Avignon, les humains se faisaient plus nombreux, hors les groupes
cornaqués, et dans ma tranquille rue Saint Etienne, j'ai suivi, vers
l'antre, des langues diverses portées par des jambes alertes et
décidées
et le mardi fut de
lumière, lumière que j'ai tenté d'avaler, qu'elle éclaire mon
monde intérieur, salue ce qui est caché dans l'ombre, le noie,
l'efface, sans trop le rendre visible
mardi j'étais gourmande
de mots, de sons, d'idées
mardi j'ai constaté que
mon programme festival était plus léger que les années passées,
ai espéré que tiendrai parole à mes désirs, ai tenté en vain
d'obtenir un billet pour l'un ou plus des trois spectacles in qui me
manquent, effleuré le programme off, eu un peu le vertige
mardi me suis jetée sur
chiffrons, éponges, ajax, cire avec énergie et puis n'ai rien fait,
vraiment rien fait
mardi n'avais pas envie
d'être responsable.
8 commentaires:
L'été d'Avignon en sa répétition joliment annoncée.
Lumineuse note.
Jolie la tenue rose de la dame qui s'éclate, sur la dernière photo.
Jouissons donc de la torpeur estivale et des douches froides !
Première photo : on croirait un trompe-l’œil...
Le soleil traverse malgré tout les orages et le ciel d'Avignon s'illuminera au cours de l'été de la floraison des arts.
J'adore ton poème mardi, et la dernière ligne m'a tuer [sic] :
« mardi n'avais pas envie d'être responsable »
J'adore, je te dis.
" La main gauche de la dame en rose "
Une ode à l'été bien imagée, et tout d'un coup j'imagine Brigetoun se transformant en fée du logis avec une telle énergie que finalement elle n'a rien rien fait !!! hihihi
Pas responsable, comme je vous comprends...
Je dirais en "vacances de soi-même" ça fait un bien fou quand on peut...
Flore
Enregistrer un commentaire