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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, juillet 06, 2012

C'est dans la douceur de l'ombre que s'évanouit le sombre...


C'est dans la douceur de l'ombre que s'évanouit le sombre, en cette demi-teinte que la contemplation capte d’ordinaire sa plus belle image. On ne voit vraiment correctement que dans le clair-obscur. La perception est souvent l’antichambre d’un eurêka antique. Le début de la redécouverte, chemin que chacun doit mener seul. Mais parfois, cherchons des solutions à des problèmes qui n’existent pas, ou seulement pour nous. L’être humain, perpétuel questionneur : sa plus radicale caractéristique. Et s’imagine dès lors, que le monde est ainsi fait. A l’image de celles qui peuplent son esprit. Il y aurait des causes et des effets issus de ces causes. Mais il pourrait aussi y avoir des effets qui n’ont pas réellement de causes. Ou du moins, pour être plus précis, d’explications donnant un sens qui nous permettrait de trouver le sens de la vie, de l’infini. L’infini est à l’image de la démesure de nos esprits et de notre manque de modestie. Nos visions nous égarent, et hésitons devant des sentiers improbables. Pourtant, il est bon et salvateur de chercher, de chercher sans savoir ce que l’on peut trouver. La vie tout court est une respiration. Et quand on veut reprendre son souffle, c’est déjà fini. Alors c'est dans la douceur de l'ombre que s'évanouit le sombre. Que devons découvrir notre sourire, notre apaisement… simplement… L’ombre d’une feuille ou l’ombre d’une main, un bruissement d'ailes, un frôlement ténu sont catalyseurs de ce frisson que d'autres, ailleurs, appellent compréhension. L'ombre devient vitale comme le crépuscule l’est pour la si malhabile chauve souris qui y vit et qui cherche à se réfugier au grenier dès les premiers rayons de l'astre solaire. Me transforme souvent en pipistrelle, nom commun de pipistrellus pipistrellus, un des plus petits chiroptères, protégé par gardiens volontaires, en voie d'extinction... Chassant au bord du monde, en lisières ou dans les jardins, le soir, quand l'agitation humaine cesse. Se transforme, elle alors, comme fusée véloce. Et difficile de la voir passer. La contemplation, enfin celle qui a ma préférence, n'a rien de mystique. M’octroie des ailes et elle est simplement ce moment où s'accorde ma fêlure avec le monde ; quand on ne sait plus si l’on possède une aile ou une main. Tel ce petit mammifère hybride. Et toujours se souvenir : comment notre organique corps a besoin des vents immatériels de la sensation pour déclencher les mécanismes de la compréhension et de l’analyse. La vitesse peut aussi être associée à la contemplation, mais il s'agit alors du développement exponentiel des images extérieures qui se faufilent par la faille, laissée volontairement ouverte, et suffisamment pour rester humain, jeune, vivant, en mouvement... Nous sommes embarqués dans un voyage... La fêlure est la fenêtre d'où je contemple le paysage... Accueille le différend et tente de transformer l'agressif autour de moi... Dit non, dit oui...Suis comme elle, la chauve-souris, hésitante, devient tantôt main, tantôt aile… et toujours, regarde le ciel…

texte de Franck Queyraud qui me fait le plaisir et l'honneur de vase-communiquer avec moi en ce premier vendredi de juillet.
Nous sommes partis, avec résultats différents d'une photo de lui (ci-dessus), d'une photo de moi (la première !) de deux mots choisis dans ceux que nous proposions chacun : contempler, ombre.
Il héberge gentiment ma petite histoire, racontée un peu trop précieusement, mais son indulgence m'a évité corrections, chez lui  http://wp.me/pwego-R8
Rappel :
Tiers Livre et Scriptopolis sont à l'initiative d'un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d'un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… "Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre."

La liste des participants, que j'espère correcte se trouve ci-dessous, et sur un blog dédié à ce seul usage http://rendezvousdesvases.blogspot.fr/

6 commentaires:

Pierre R Chantelois a dit…

Au crépuscule la pipistrelle retrouve la vie. Au crépuscule nous nous en éloignons, nous pauvres humains. Très beau texte de Franck Queyraud.

Dominique Hasselmann a dit…

Vu ombre portée de la chauve-souris en plein jour.

jeandler a dit…

L'ombre des nuages
des sombres nuages
sur la terre comme au ciel.

Belle inspiration.

Lignes bleues a dit…

Pipistrelle, écho du monde, tête à lenvers

Gérard Méry a dit…

Pas fait pour la chauve-souris ce cours de philosophie

Michel Benoit a dit…

Pour répondre d'ores-et-déjà à ton article de demain que je pressens, nous ne sommes allés, pour notre part, ni à la parade du Off, ni au vernissage huilé de Lambert.
Et toc.