commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, juillet 10, 2012

Festival – sujets à vifs – lâcheté – lecture à Calvet – rien ou presque, donc long


Départ, pensant qu'il était juste un peu trop tard pour demander les conseils du vendeur pour le nouvel appareil (aurais sans doute pu en fait, de justesse), dans la chaleur qui venait doucement et les lumières tranchées, sur une portion d'arc, le long de la rue Joseph Vernet,

de son prolongement rue Henri Fabre

et rue des Lices, me rapprochant d'un noeud du festival, surtout off (pas encore très vif à dix heures et demi)

jusqu'au hall d'entrée du Lycée Saint Joseph, les bancs occupés...

et nous autres les debouts attendant, avec une discrétion affichée, près de ceux qui devaient libérer l'entrée, l'avancée, sans trop de bousculade, vers le Jardin de la Vierge - le premier rang au coin près de sortie pour moi, comme chaque fois que le puis, et, au moment où j'hésitais à réserver une place, arrivée sur le siège voisin de la dame qui m'aide à attendre, que j'aide à attendre..
pour la première série de deux des «sujets à vif» ces petites formes qui sont souvent découvertes intéressantes, et que je ne manque jamais (même s'il m'arrive de partir à l'entracte pour rester sur une bonne impression)

«Sonata Hamlet» conception, chorégraphie et jeu Mitia Fedotenko (avec François Tanguy) – musique live Bertrand Blessing
j'ai beaucoup griffonné, trop et je me relis mal. En gros : jean, chemise blanche, blouson plastique rouge, rampe sur le dos, en faisant progresser une grande table au dessus de lui – bruit d'enceintes
Corps et table tourbillonnent. Arrêt. Debout, il dit, texte, beau – une voix enregistrée (?) reprend «viandes qui se ressemblent, s'assemblent aux misères, tout autour..» (si lis bien)
changement de veste (plusieurs fois, et il y aura une perruque aussi, un manteau d'apparat, un manteau de cuir, et cela passe, comme un rythme, des césures) – danse brutale, le musicien chante crie dans un porte-voix) violence, urgence.. calme, musique lente, mots (et passent des phrases dans la bouche de cet Hamlet qui me rappellent le Rimbaud lu juste avant de partir, et le dégoût du comfort avec une insistance sur le m)
Il se tient debout devant nous, quelques mots lents, et j'ai cru que c'était fini... s'éloigne, endosse une volumineuse robe de faux brocard or, s'allonge sur une table, dit Ophélie... «je casse la fenêtre de mes mains sanglantes.. je mets le feu à ma prison, je vais dans la rue vêtue de mon sang»
etc...
J'ai plutôt aimé, et même nettement, malgré quelques presque maladresses qui m'ont fait dire «adolescence» - ma voisine «j'allais le dire» - sur ce, me suis employée à lui démontrer que c'était une qualité, une mise à nu par des outrances qui n'en étaient que pour les rassis. Elle a acquiescé, réellement ou par gentillesse
Et voilà que j'ai été si longue que vais expédier trop rapidement la seconde pièce
«la fille» - conception et réalisation Aude Lachaise et Michaël Allibert, texte Aude Lachaise – qui mériterait beaucoup mieux,
Simplicité apparente, danse, douce ou accrobatique, chant, sa voix à elle sur son texte (extrêmement sympathiques en outre, et talentueux)
une fille dans une grotte avec un monstre (décrit avec force), leurs amours, une fille qui aurait pu être une princesse – un conte, leste sans grossièreté, mais un conte avec forêt et tout – et puis, finalement une morale un peu amère parce que le monstre était honorablement connu au village, que la fille a servi à tous les vivants de la forêt, que la vie aurait pu être douce au pays de l'amour calme du prince.


J'aurais vraiment dû, parmi mes trop nombreuses photos, comme celle ci de mon retour par les rues hors-circuit, en prendre une de l'arbre au dessus de nous pour servir de pause dans le bloc ci-dessus.

Retour rapide dans un Avignon qui commence à s'animer (doucement encore), quelques tracteurs, des touristes, des terrasses pleines sur la place de l'horloge 

et deux parades saisies, en passant, à la va comme peut

par une Brigetoun qui avait faim, était pressée de se mettre en cuisine.
Et là il devrait y avoir, après sieste, lecture, une sortie vers cinq heures et demi pour la FNAC (appareil), yaourts, pâtes, café, en chemin et, au cloître Saint Louis, un débat sur la culture et la Méditerranée, mais carcasse était en refus (fortement incitée par un mélange de lâcheté et de paresse) et ce ne fut pas – ce qui est une chance parce que le débat avait lieu en fait à Aix (moi et mes lectures à peu près des programmes)...
alors ce fut jambes allongées et yeux papillotants, un peu, très peu, de ménage, ces trop longues lignes sans effort de cohérence et brièveté, arrosage, préparation morue et patates et, 

tout doux, tout doux, suivre le bout de rue jusqu'à

Calvet, ma cour bien-aimée, s'asseoir et écouter Stanislas Nordey lire des extraits de «Requiem» de Tabucchi.

Choisir quatre ou cinq endroits successifs où se poser, pendant que, sur un coin de l'estrade, ou enregistré, se terminait l'émission précédente de France Culture, vider le gravier des sandales,

découvrir que ce ne sera pas Requiem mais deux nouvelles, distantes dans le temps de leur écriture et dans le temps de ma lecture, et que ça devrait être bien. Sentir le petit vent qui se levait et me mettait cheveux en bouche.
Se demander pourquoi diable je niais que l'on entende des cigales à Avignon, parce que là elles étaient déchaînées, comme toujours quand elles vont devoir dormir.
Écouter la voix de Stanislas Nordey qui se détache sur leur crissement, s'étend sur le jardin cour, ronde, souple, avec des aigus, ou presque, rien d'excessif, juste pour animer. L'écouter lire «any where out of the wordl» (petits malentendus sans importance).. «et puis le fleuve calme sur lequel, au coucher du soleil, les bateaux glissent vers l'embouchure, là où la ville se perd dans un faubourg bas et blanc, mal construit, avec de grands espaces vides entre les maisons comme de sombres orbites et une végétation clairsemée...» et se trouver à Lisbonne, marchant, seule,.. la rencontre avec le chauffeur de taxi et les yeux d'Elsa.. et puis il y a ça, la phrase, le souvenir, cette splendeur «Dis-moi mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'habiter Lisbonne ?.. Cette ville est au bord de l'eau ; on dit qu'elle est bâtie en marbre...», la place, l'ouverture sur le fleuve, le souvenir, la faute, en est-elle une, l'impossible coïncidence, le vertige, l'effroi etc...

un chant enregistré pour se remettre, faire pause

et puis il reprend sa lecture, avec ce bras, celui qui ne tient pas le livre, qui lentement, avance, revient et la main s'ouvre et se ferme, au rythme des phrases, et c'est, lu dernièrement, mais ce n'en est que mieux de reconnaître à travers cette voix,
«les morts à table» (le temps vieillit vite) l'homme âgé qui erre un peu, maintenant qu'il n'y a plus Renate, et puis depuis qu'il n'y a plus son métier – jouer à regarder, avec patience, comme alors - et décider de la visite qu'il veut rendre, pour dire qu'il l'a aimé, bien, qu'il s'en est bien sorti, lui, qu'il peut s'offrir des plaisirs, le dire à celui qui est dans ce petit cimetière pour gens importants, et lui parler à lui, d'Hélène, de la carriole de sa mère courage, du théâtre, de ses relations, de l'époque, de tout ce qu'il sait sur lui, puisque c'était sa tâche, celui qui n'a pu obtenir sur sa tombe l'épitaphe désirée «ci-git, BB, propre, objectif, méchant».. et cet aveu, la découverte de la trahison de Renate en lisant son dossier, à lui, le visiteur, qui en avait un aussi (tout le livre est hautement conseillé)

rentrer juste avant que la nuit se fasse, pour une soirée calme, les rencontrer, leur dire «non, désolée, j'ai toujours détesté les escarpins... plus, depuis que suis indépendante, comme la viande, et les courtes et sages jupes droites avec une ou deux fentes au dos.
Essaierai d'être brève et intéressante demain

11 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Il ne faut sacrifier un si beau contenu au souci de longueur ;-) Et je remarque dans cet autoportrait, il y a derrière vous un bel éclat de surprise ou d'entendement... ;-)

Dominique Hasselmann a dit…

Tabucchi au rendez-vous, l'ombre dans cette rue, arbres bien plantés...

Votre autre appareil photo est-il bien nécessaire ?

Hippocampe associé a dit…

Oui, soyez longue et nous nous allongeons avec vous, ou brève et la gorgée nous suffira, mais ne sacrifiez pas pour la forme...

mémoire du silence a dit…

Festival
Festivals

la forme en est l'été

en été on a tout son temps

Festivals
Festival

arlette a dit…

Ecouté FC hier soir .
la trahison de Renate .. l'épitaphe.. etc
mais lu juste un peu trop vite à mon goût
chic !! j'ai l'image maintenant

jeandler a dit…

Nordey et sa voix et son geste l'emporte haut la main. J'aime ce compte-rendu de la lecture si vivant, si attrayant.

Unknown a dit…

ah bonjour chère Brigitte, alors je vais te suivre pour deux semaines parceque Nathalie n'est pas la pour deux semaines du festival.et je devrais continuer de te suivre après aussi, mais je juste explique mon apparence soudaine dans ton journal. haha.alors merci pour ce plaisir.

alors petit com. sur la poste d'aujourd'hui.quelle richesse de couleur des rues et tes photos et les mots d'artiste. j'adore ta photo de l'arbre magnifique et ces mots'les grands espaces vides comme de sombre orbite.....entre les maisons et oui entre les distances des gens.

sur lundi le 9- les mots de Simon oui il ne faut pas oublier jouez comme enfant pour etre acteur(et aussi j'ajoute pour jouer dans les rues comme audience pendant le festival d'avigon.

le 8 dimanche-j'adore tout surtout le garcon qui écoute le violon du pierrot.

le 7 samedi -quel spectacle en couleur enrichit par tes photos-oui la parade pour moi raconte le paysage de l'humanité.
jai surtout aimé le marcheur sur les échasses -je les adores aussi a nos festival a Edmonton Canada.
Et une petite fille absorbée par une actrice.

grand merci Brigitte, c'est spectaculaire!!!!!!!je te suis...dans les rues d'avignon pendant le festival.

belle journée magique.

Madeleine(Mirae)

et est-ce que c'est tes souliers?

Michel Benoit a dit…

"Le journal d'une festivalière".
Il faudra en faire un livre...

Brigetoun a dit…

si je comprends bien mirae je dois me féliciter des vacances de Nathalie, j'en ai de la chance

Anonyme a dit…

Les escarpins de Cendrillon ??
Qui sait ;-)
Votre comentaire en toute fin du billet me fait esquisser un sourire.

Merci comme chaque été de nous faire partager "votre"
festival, photos et émotions sont de vrais bonheurs.

Flore

Unknown a dit…

merci chère Brigitte.je t'embrasse.c'est moi qui a de la chance.

je te souhaite une autre belle journée magique au festival. a beintot.j'admire encore la parade du 7 samedi.