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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 09, 2012

Second jour festival – chez Vilar et une presque my fair lady hors les murs

départ, dès que me suis sentie presque éveillée, vers la proximité, la place de l'horloge qui, en ce milieu de matinée du premier dimanche de festival, rentrait doucement dans le jour,

quelques groupes détendus, la baraque à souvenirs estampillés festival fermée (mais j'ai bien aimé sa nouvelle apparence)

et, après un moment de perplexité devant tout ce qui entravait mon chemin,

la maison de Vilar, où se déroulent au rez-de-chaussée l'exposition souvenir installée à l'année, avec des costumes retrouvés, des vidéos, 

et au premier étage une exposition qui vient de s'ouvrir (payante celle là) «le monde de Jean Vilar» avec des vidéos retraçant partie du parcours du père de Vilar, de Gérard Philippe, de Maria Casarès (pas de Sorano, ni, plus jeune, de Vaneck), de Varda etc.., une salle sombre avec des caisses marquées TNP, la carriole de Mère Courage.. 

et une dernière (là me suis fait le plaisir d'une photo furtive et transgressive) très riche, où ne me suis pas attardée autant que l'aurais voulu, avec les carnets de Vilar adolescent, étudiant déjà des personnages de pièces célèbres, des lettres, le manuscrit d'un roman, des traces de ses adaptations d'Aristophane et autres...

mais suis redescendue pour, en musant dans la librairie installée dans la cour, écouter la présentation par Jacques Lassale (metteur en scène – plaisir de le retrouver, vieillissons ensemble), Rodolphe Fouano (éditeur), Murielle Mayette (administrateur général de la Comédie Française) et une universitaire Forence Naugrette de « Dans le plus beau pays du monde » pièce retrouvée, écrite par Vilar en 41, retravaillée semble-t-il à divers moments

et puis après une toute petite moisson, me suis assise sur le côté, essayant de décider si je tenterai d'avoir une place pour une des deux représentations qui en seront données les 10 et 11, à travers leurs réserves devant les maladresses, et le goût pour ce texte qu'ils laissaient aussi deviner, un

Retour rapide, par l'animation un peu plus grande de la rue Saint Agricol, 

quelques hésitants devant le théâtre de l'Oulle (mais ce n'était pas une heure adéquate), des tracteurs

une équipe affichage

et un bonhomme tout seul sur le parvis jouant avec une drôle de machîne.

Déjeuner, station dans le soleil dardant à travers quelques nuages au dessus de ma cour, douche pour se désensuquer et une sieste immense, profonde, lourde, d'où j'ai émergé avec difficulté pour cuisine, petit tour internet, endosser nouvelle tunique et pantalon kaki froissés de Cotelac, d'un terne absolu,

et départ dans la descente du jour qu'aimaient les pierres

vers les remparts côté gare, en flânant parce que dans mon hésitation j'étais partie dramatiquement en avance,

et le point d'arrêt des navettes (au risque du trajet trop long pour la carcasse désapprobatrice, plus d'une heure et quart - en fait un peu plus d'une demi heure, mais ils nous font arriver assez tôt pour emplir tranquillement la salle - plus le temps nécessaire pour prendre un billet, des protestations, au risque d'être coincée si pas bien dans ma peau jusqu'à la fin du spectacle) pour m'embarquer la salle de Vedène parce que Christophe Marthaler dont j'ai aimé presque tout ce que j'ai vu y monte «Meine faire Dame. Ein Sprachlabor (My fair Lady. Un laboratoire de langues)» – et que l'idée me séduisait.

La nuit montait, la lumière se faisait rasante, l'eau que nous longions hésitait entre argent et mordoré, et je m'abstrayais dans «l'homme qui rit», j'ai retrouvé mon amie de l'opéra et nos piapias... tout allait bien

Un spectacle très construit comme toujours, par toute une équipe (avec l'assistance d'une scénographe, de deux dramaturges, d'un assistant à la scénographie, de deux assistantes à la mise en scène, d'un directeur musical, d'un vidéaste), et impeccablement mal construit, jouant les imperfections (d'autant plus grandes que spectacle populaire – faute de moyens – ne suis pas ironique, j'admire ce soin et cet art), un spectacle conçu pour être joué comme une musique de chambre au théâtre de Bâle pendant que dans la grande salle se donnait la version fastueuse. 

photo de Judith Schlosser trouvée sur le site du Festival
Spectacle joyeux, fusant, basé sur le thème central de cette comédie musicale : la communication se voulant parfaite grâce au langage, le «bon» usage des mots, sur un groupe de gens prenant des leçons de langue, troupe de remplaçants éventuels pour la grande et belle production, et, volontairement, rien ne fonctionne ou ne le semble.
Piètres chanteurs, qui, à force d'imperfections, de petits ridicules, créent une certaine beauté.
Et cela charrie tout ce que sont ces gens, avec leurs angoisses, leurs souvenirs, leurs rêves, la nécessité où se sont mis de se lancer, les exercices plus ou moins curieux... de très jolis moments comme la crise de larme qui se transforme en petit choeur guilleret par solidarité instinctive, une paumée-clown qui avait toute ma sympathie (descendre un escalier en tentant de s'appuyer sur l'ombre de la rampe, le bras correspondant à la rampe étant indisponible)

Rires sans honte, leurs petitesses et ridicules pouvant être les nôtres.. Pas un très grand spectacle (j'ai préféré, je crois, Papperlapapp donné dans la cour d'honneur il y a deux ou trois ans, même s'il avait été mal accueilli) mais un moment drôle et intelligent.

 Retrouver la navette, et les piapias (et rendez-vous pris pour ce lundi matin au jardin de la Vierge, ou plutôt découverte que nous y allons toutes les deux) ce qui a écourté le trajet
jusqu'à la rue de la République, presque ensommeillée. 

Suivre la rue Joseph Vernet, déserte à part deux poseurs d'affiches, la place Crillon qui vivait ses derniers moments, avant l'endormissement, ces notes... et puis dîner et dormir (blogger me joue des tours pour les caractères - tant pis)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Pas un coin de la ville qui aurait pu être ignoré par notre guide. Ces affiches, ces gens dans les rues, ces musiciens des rues, ces jeunes, ces moins jeunes, ces théâtres, ces musées, tout bat au rythme du Festival. Et vous nous le faites bien servir. Bis et rebis

arlette a dit…

Nostalgie... d'un souvenir de rencontres de proches de Jean Vilar et mon intégration dans ce "mythe" qui était alors normal en son temps
non-" muséifié"
Bon pia pia

Dominique Hasselmann a dit…

Agnès Varda, qui commença comme photographe de Vilar, devrai sans doute faire un saut à cette expo (elle a dû garder son Rolleiflex).

Alors, tous les jours... ?

Dominique Hasselmann a dit…

"devrait" (j'ai oublié la bonnette).

jeandler a dit…

Un vrai parcours de combattante.
De piapas en piapas, la route moins ardue.

Michel Benoit a dit…

Et de deux !
Bon troisième !
(Jour né.)