se préparer

Comme la cour s'éveillait joliment, comme j'avais décidé d'être optimiste, comme j'avais regardé sur le site du Festival où en était la billetterie pour les spectacles manquants, comme j'avais renoncé définitivement aux six personnages en quête d'auteur et au spectacle sans titre dans les dessous de la scène de la cour d'honneur, mais que des billets étaient mis en vente pour le spectacle de Nadj et comme me venait l'envie d'aller voir ce qui va se jouer dans la boulangerie de la chartreuse, comme j'avais deux billets réservés par téléphone à retirer...

suis partie un peu après dix heures, dans une lumière franche, un air tendre, chaud sans excès, au long des façades caressées par les ombres, dans les rues qui se recueillent avant la foule, 

vers le cloître Saint-Louis, sa façade d'un doux rose de pêche, que la lumière faisait chanter - qu'elle a bouffé sur la photo.

Avignon se met lentement en tenue festivalière, les bancs sont installés près de la fontaine, et trois ouvriers installaient les grands tauds en triangles blancs pour abriter les conférences de presse

Les locations sont presque terminées, nous n'étions que deux en quête, les programmes étaient bien rangés et inutiles, le tableau d'échange encore peu garni, mais avec quatre suppliques pour les six personnages.

Un garçon charmant, comme il se doit, mais réellement... rien de disponible pour les spectacles visés, mais une, une seule, place qui venait de le devenir pour les six personnages – lon la lon laire... en serai quitte pour me passer sans doute d'une petite performance à minuit....

sortie, coeur en joie, et corps qui me rappelait que tout ceci était pour l'instant pari sur sa bonne volonté... 

m'a interdit de flâner dans le marché des livres, m'a poussée, le plus souriante possible, le long de Joseph Vernet... m'a servi d'excuse pour une dive paresse à tendance sommeillante ou comateuse, pendant que le premier ministre profitait, et longuement me semble-t-il, de sa parole enfin libre là où elle lui avait toujours été mesurée.

Et puis repassage de tee-shirts que ne sais où ranger (et qui devront donc l'être à nouveau) et des robes de ces derniers jours.

Voilà, voilà.... billet qui n'est que petite pierre pour moi, navrée... j'espère que mes paris ne seront pas vains.