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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, septembre 15, 2012

Une interrogation – une présence sans plus


C'était franchir le seuil entre soleil venteux et lumière calme d'un hall – c'était, sonner, pousser porte verre, pénétrer dans la pénombre du chemin vers rendez-vous.
C'était, comme toujours, ne pas allumer – c'était sentir le vacillement de ces pas se faire flottement heurté – c'était distinguer des blancheurs, c'était comme marcher sur des nuages qui s’emmêleraient aux pieds devenus tâtonnants – c'était entre plaisir rêveur et gêne
C'était allumer au bout du court trajet, se retourner, voir les linges, sonner
C'était hésiter à avoir un choc – c'était dire un bonjour dans le vide des présents, c'était entre pensée et murmure : étrange – c'étaient des regards fugaces, et puis un bonjour en réponse
C'était silence – et l'imagination qui veut histoire frissonnante, jouer avec, dans ce calme empesé
C'était, un grand plus tard, une autre vieille, une autre libre, entrant, claironnant : bonjour ! Vous avez vu ça ? Qu'est ce que c'est ? De l'eau ?
C'était frémissement des présents, ébauches de réactions, de regards échangés, de grognements approbatifs
C'était dire : oui c'est étrange – c'était être un peu déçue par l'idée
C'était la porte du cabinet s'ouvrant, se lever sous regards réprobateurs, échanger trois mots avec petit toubib, prendre la feuille, dire au revoir aux sourires soulagés, sortir
C'était retrouver linges, un peu plus désordonnés, les photographier, enregistrer l'image, voir les taches humides, conclure platement à un shampoing de moquette protégée, le temps du séchage, contre nos souliers.
C'était regretter très vaguement les horribles histoires possibles.

Ce fut, jeudi soir, partir, mistral jouant à se ruer, se calmer, revenir, carcasse jouant à grogner, pieds convexes, vers le théâtre des Doms, en faisant un détour, pour cigares et rues moins venteuses, par Saint Pierre, en m'arrêtant parce que les ombres mouvantes sur la peau rose passé de cette façade que j'aime (pour ses proportions, pour cette teinte qui évoque la vérité des villages, loin des crépis roses des estivants) étaient d'une douceur infinie. Et je l'ai prise en photo, et j'ai constaté une fois encore que nos appareils, le mien mais pas uniquement, distordaient la réalité, bouffaient parfois les teintes, les accentuaient, les rendaient plus brutales d'autres fois. Tant pis.

Ai rejoint la belle assemblée (plutôt contente en voyant cette petite foule) venue participer ou assister à la réunion de lancement de l'association l'atelier 2014 avec Cécile Helle (parce que, indépendamment de mon éternel candidat, je voudrais vraiment qu'elle soit désignée comme candidate de la mairie pour le PS en union avec l'ensemble ou la plus grande partie possible de la gauche, dès le début)
Ai erré un peu, rencontré amis, têtes croisées régulièrement, anciens amis pour lesquels suis transparentes, en me réjouissant de la présence des uns, en notant avec satisfaction celle des autres, en luttant contre carcasse, en croyant un instant dans le flou de mon crâne que le cyprès était mutant en regardant les feuilles parasites balancées dans le vent, en m'ennuyant un peu après quelques embrassades et trébuchements, pendant l'attente qui s'éternisaient, pendant les plaisanteries vagues du début.

Et comme je me doutais de ce qui allait être dit pour cette ouverture, comme je m'étais inscrite à l'association, suis rentrée cahin-caha (carcassse se calmant une demie heure après le retour) avant que cela commence réellement.
Vu sur Facebook l'ennui éprouvé par des amis peut-être moins habitués au peu de ce genre de réunion. Mais du coup n'avais pas grand chose pour alimenter http://brigetoun-avignonmu.blogspot.fr/2012/09/vendredi-13-septembre-au-theatre-des.html (le principal surgira dans les réunions à venir, sans doute)

8 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Une route toute tracée dans l'éphémère (serpillières au sol).

JEA a dit…

St-Pierre et Barouh :
- "Une ombre va rester.
Cette ombre de nous
Combien de soleils
Brûlant notre ciel
Ont du se concerter
Qu'au nom de ces soleils
Une ombre va rester..."

arlette a dit…

Les cailloux blancs du Petit Poucet
d'un côté comme de l'autre
Pour ne pas se perdre (réunion)

Dominique Hasselmann a dit…

Bonne chance à l'atelier 2014 (art et politique sans doute) !

Michel Benoit a dit…

Tiens, la place Paul Manguin...

jeandler a dit…

Les serpillières au sol comme pas japonais. Suivre les pointillés. Pour une réunion électorale, partir du bon pied.

mémoire du silence a dit…

J'aime beaucoup votre première photo
il y a quelque chose d'éphémère en elle et pourtant elle nous dit l'éternité.
L'essentiel.

Fardoise a dit…

Je suis d'accord, on ne sait pas trop ce que l'on voit, effectivement on ne veut pas trop croire à ce que l'on voit, on rêve. En bas, moins.