C'était franchir le seuil
entre soleil venteux et lumière calme d'un hall – c'était,
sonner, pousser porte verre, pénétrer dans la pénombre du chemin
vers rendez-vous.
C'était, comme toujours,
ne pas allumer – c'était sentir le vacillement de ces pas se faire
flottement heurté – c'était distinguer des blancheurs, c'était
comme marcher sur des nuages qui s’emmêleraient aux pieds devenus
tâtonnants – c'était entre plaisir rêveur et gêne
C'était allumer au bout
du court trajet, se retourner, voir les linges, sonner
C'était hésiter à avoir
un choc – c'était dire un bonjour dans le vide des présents,
c'était entre pensée et murmure : étrange – c'étaient des
regards fugaces, et puis un bonjour en réponse
C'était silence – et
l'imagination qui veut histoire frissonnante, jouer avec, dans ce
calme empesé
C'était, un grand plus
tard, une autre vieille, une autre libre, entrant, claironnant :
bonjour ! Vous avez vu ça ? Qu'est ce que c'est ? De l'eau ?
C'était frémissement des
présents, ébauches de réactions, de regards échangés, de
grognements approbatifs
C'était dire : oui c'est
étrange – c'était être un peu déçue par l'idée
C'était la porte du
cabinet s'ouvrant, se lever sous regards réprobateurs, échanger
trois mots avec petit toubib, prendre la feuille, dire au revoir aux
sourires soulagés, sortir
C'était retrouver linges,
un peu plus désordonnés, les photographier, enregistrer l'image,
voir les taches humides, conclure platement à un shampoing de
moquette protégée, le temps du séchage, contre nos souliers.
C'était regretter très
vaguement les horribles histoires possibles.
Ce fut, jeudi soir,
partir, mistral jouant à se ruer, se calmer, revenir, carcasse
jouant à grogner, pieds convexes, vers le théâtre des Doms, en
faisant un détour, pour cigares et rues moins venteuses, par Saint
Pierre, en m'arrêtant parce que les ombres mouvantes sur la peau
rose passé de cette façade que j'aime (pour ses proportions, pour
cette teinte qui évoque la vérité des villages, loin des crépis
roses des estivants) étaient d'une douceur infinie. Et je l'ai prise
en photo, et j'ai constaté une fois encore que nos appareils, le
mien mais pas uniquement, distordaient la réalité, bouffaient
parfois les teintes, les accentuaient, les rendaient plus brutales
d'autres fois. Tant pis.
Ai rejoint la belle
assemblée (plutôt contente en voyant cette petite foule) venue participer ou assister à la réunion de lancement de l'association
l'atelier 2014 avec Cécile Helle (parce que, indépendamment de mon
éternel candidat, je voudrais vraiment qu'elle soit désignée comme
candidate de la mairie pour le PS en union avec l'ensemble ou la plus
grande partie possible de la gauche, dès le début)
Ai erré un peu, rencontré
amis, têtes croisées régulièrement, anciens amis pour lesquels
suis transparentes, en me réjouissant de la présence des uns, en
notant avec satisfaction celle des autres, en luttant contre
carcasse, en croyant un instant dans le flou de mon crâne que le
cyprès était mutant en regardant les feuilles parasites balancées
dans le vent, en m'ennuyant un peu après quelques embrassades et
trébuchements, pendant l'attente qui s'éternisaient, pendant les
plaisanteries vagues du début.
Et comme je me doutais de
ce qui allait être dit pour cette ouverture, comme je m'étais
inscrite à l'association, suis rentrée cahin-caha (carcassse se
calmant une demie heure après le retour) avant que cela commence
réellement.
Vu sur Facebook l'ennui
éprouvé par des amis peut-être moins habitués au peu de ce genre
de réunion. Mais du coup n'avais pas grand chose pour alimenter
http://brigetoun-avignonmu.blogspot.fr/2012/09/vendredi-13-septembre-au-theatre-des.html
(le principal surgira dans les réunions à venir, sans doute)
8 commentaires:
Une route toute tracée dans l'éphémère (serpillières au sol).
St-Pierre et Barouh :
- "Une ombre va rester.
Cette ombre de nous
Combien de soleils
Brûlant notre ciel
Ont du se concerter
Qu'au nom de ces soleils
Une ombre va rester..."
Les cailloux blancs du Petit Poucet
d'un côté comme de l'autre
Pour ne pas se perdre (réunion)
Bonne chance à l'atelier 2014 (art et politique sans doute) !
Tiens, la place Paul Manguin...
Les serpillières au sol comme pas japonais. Suivre les pointillés. Pour une réunion électorale, partir du bon pied.
J'aime beaucoup votre première photo
il y a quelque chose d'éphémère en elle et pourtant elle nous dit l'éternité.
L'essentiel.
Je suis d'accord, on ne sait pas trop ce que l'on voit, effectivement on ne veut pas trop croire à ce que l'on voit, on rêve. En bas, moins.
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