Me suis arrachée à la
lecture des premiers beaux hommages à Maryse Hache (d'autres tout au
long du jour qui m'ont rendue humble, ce qui était très bien) et
j'ai arraché à leur pesanteur mes deux sacs de draps, pantalons, jupes amples pour
les nuits d'été, et surtout bon gros boutis, et m'en suis allée
épaule en plainte, avec arrêts fréquents
yeux dans les strates de
gris du ciel... vers le teinturier.
Tristesse, me suis
installée dans un rêve d'autre continent, dans lecture.
Il a levé les yeux entre
deux versets, il m'a souri, je lui ai demandé ce qu'il lisait, il
m'a dit que c'était le Coran, je lui ai parlé trésors de livres,
m'a dit qu'ils étaient cachés, que ce n'était pas prudent, juste
le Coran, d'ailleurs il y a tout dedans. Lui ai dit que c'était bien
vrai. Il m'a demandé ce que je lisais. Lui ai dit que c'était un
petit livre sur l'idée que l'auteur se faisait d'un peintre, avec
des lettres que le peintre aurait pu écrire, avec des poèmes aussi.
Lui ai lu
«Nightwaks
Une nuit de phosphore
Les ombres trinquent
Et
leurs dents brillent»
et
puis
«Comprendre
la peinture
La lumière
Est un vêtement
La solitude
Une
peau»
Il m'a
dit qu'il aimait ça, alors comme j'avais fini, je lui ai prêté le
livre. C'était le «Bric à brac Hopperien» de Thomas Vinau.
Il m'a
dit : mais ce ne sont pas des Hopper ! - tu connais ? - bien sûr...
- non ces dessins en noirs, gris et blancs étaient de Jean-Claude
Götting. M'a dit qu'il les aimait.
Moi,
j'ai pris ma tablette, vérifié que la batterie était en état, et
j'ai commencé à lire «Arthur Maçon» de Joachim Séné
http://www.publie.net/fr/ebook/9782814506947/arthur-macon
l'un des deux textes que la collection «ouvrez» nous offrait ce
vendredi, et qui commence en posant Arthur
Maçon est le nom du premier homme..., et qui
retrace l'histoire de l'humanité ou l'histoire du monde que nous
vivons avec une salubre et jouissive fantaisie.
Arthur Maçon resserre
sa peau de bouc autour de sa taille, gratte sa barbe infestée de
puces et rêve de portes, de fenêtres à double-vitrage, de
thermostats ronds.
Et ma
foi allez y voir, ce sont 42 pages qui les dix premières me le font
croire, filent, qui sont pleines de sagesse et d'ironie, et cela coûte 1,99 euro.
Mais
me suis arrêtée souvent pour des tâches futiles et domestiques,
pour des tours sur internet, un peu de politique, et finalement (mais
compte bien le reprendre aujourd'hui pour suivre le développement
d'Arthur Maçon et vérifier si je ne pourrais profiter des travaux
qu'il propose entre deux chapitres de ses aventures) pour me préparer
à aller, dans le début de nuit vers le cinéma où l'orchestre de
l'OLAP jouait la musique de Wolfgang Zeller, pour accompagner les
aventures du prince Ahmed de Lotte Reiniger,
le premier ou l'un des premiers films d'animation (1926), avec la
ferme décision de m'émerveiller.
avec une autre musique.
Seulement... pendant que
me changeais le ciel s'est mis en colère, voulait pas.. et mon désir
de ce film n'était pas assez grand pour me pousser dehors. Alors
j'ai remis mon jean et me suis installée devant la Cerentola
Statuette du lecteur :
C.Lionnet, image volée en passant devant la galerie Ducastel – son
site http://www.christianlionnet.com/
5 commentaires:
Et l'homme tout concentré ne leva pas les yeux pour constater notre présence. Notre passage. Voire notre regard rapide. Sait-il tout ce qu'on dit, ce qu'on a dit, ce qu'on dira sur Maryse?
"Strates de gris du ciel", c'est ça.
Du bon usage de la tablette pour lectures croisées
mis à part que la tablette n'est pas d'argile
et durera moins longtemps.
Très belle statuette avec laquelle tu as eu un échange intéressant.
Une belle journée alors !
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