ai dit à mon pied gauche
: tu es beau et vaillant, ai massé mon pied droit... m'ont dit : ce
sont les jambes qui comptent, et elles, elles m'ont dit : c'est
idiot, ce n'est pas beaucoup ce que tu attends de nous... enfin au moins ce que tu
prévois pour ce matin. Ne leur ai pas rappelé qu'elles sont parfois
cabochardes, m'en suis allée
sous un ciel qui
bourgeonnait en camaïeu de gris, avec petites incursions de
lumière... pour un petit circuit à travers cinq ou six des ateliers
d'artistes ouverts (première fois à Avignon) les 23 et 24,
sélectionnés comme tentants et proches sur le site
https://sites.google.com/site/aacavignon/home
parce que j'étais reconnaissante à Françoise Dumon et aux autres
organisateurs, parce que j'avais circulé vendredi soir entre les
sites, parce que j'avais découvert qu'Avignon est plus riche en
talents que le pensais, parce que j'étais très tentée.... mais
j'avais petite appréhension gênée (curieusement, ce n'avait jamais
été le cas lors des journées portes ouvertes dans le 11ème
arrondissement, je vieillis ou je deviens consciente) puisqu'il ne
pouvait être question que je sois acheteuse – et d'avance regret
de tout ce que ne verrai pas (dont tout ce qui se situait au Pontet,
ou hors remparts)
Le village de Noël
ouvrait pour son premier jour,
le ciel au dessus du petit
palais était tout de grâce et douceur... trompeuses...
ai tordu, comme toujours,
mes chevilles en descendant la calade du Vice-Légat
ai souri, comme toujours,
au charme du coin de la rue Sainte Catherine et de la rue Sainte
Perpétue, et leur ai demandé soutien
mes pieds ont découvert
que la calade de la place des trois Pilats s'est transformée pour un
temps en un trou de sable et gravier..
et suis arrivée dans le gris illuminé de roux de la place des Carmes, parce que voulais commencer par les têtes de Martine Belay-Benoit (la femme de Michel mon «confrère») parce qu'amie, je crois, parce que me souvenais de son exposition de 2011 http://brigetoun.wordpress.com/2011/07/01/exposition-«%C2%A0tetes-de-terre%C2%A0»-martine-belay-benoit-avignon/ (et pensais vaguement que pouvais peut-être m'offrir la toute petite tête de marin... qui a été vendue depuis)
suis passée de langue en
langue, de portrait en portrait....
pendant que Martine
évoquait les modèles, et j'aimais (mais trop grandes pour moi) et
c'était amical, détendu, agréable
Puisque là je pouvais
prendre des photos, disait Martine, les mets, celles de mes trois
préférées, hors la première figurant sur
http://michelbenoit.levillage.org/Mbb/
parce que l'avais déjà vue, mise en ligne par son modèle Michel.
Ai croisé Françoise
Dumon qui m'a dit que Amélie Joos, seconde de ma liste, n'ouvrirai
pas, pour tenir compte des réserves de la Galerie Ducastel chez
laquelle elle expose le mois prochain (j'avais bien aimé son blog
http://ameliejoos.blogspot.fr/),
je n'étais pas vraiment attirée, dans le coin, (tort ou raison ?)
par un peintre abstrait (formes courbes et couleurs acidulées)
et suis partie vers la rue de la Campagne, tout près, chez Véronique Prenant
et suis partie vers la rue de la Campagne, tout près, chez Véronique Prenant
séduite par ce bouquet de
petites bouilles toutes de finesse à travers la vitrine, séduite
par la grande gentillesse de la jeune femme, heureuse de retrouver
une princesse dorée que j'avais aimée, photographiée chez
Ducastel, qui m'avait servi comme base pour une petite histoire (et je
viens de passer près d'une heure à la chercher dans la fosse de
Paumée, en vain, pour la trouver sur son site tout au bas de
http://www.veroniqueprenant.com/Veronique_Prenant_Sculpteur/Vierges_a_lenfant.html#4
)
séduite par le grand
buste en cours d'une jeune femme, épaules rejetées en arrière,
tout le bonheur d'être en accord avec son corps baignant son visage
– que bien entendu je n'ai pas photographié (elle aussi était
d'accord... la dernière), moi tournant en rond, parlant, refusant un
café...
finissant par céder à
mon envie, achetant une des petites têtes (pas celles-ci) que
viendrai prendre la semaine prochaine, pour laisser intact ce
bouquet, pour le plaisir de revenir (et elle m'a fait un prix malgré
mes protestations)
Comme la matinée avançait
à grands pas, comme le ciel était de plus en plus maussade, ai
décidé, tant pis, d'en rester aux deux ateliers (féminins encore)
de la rue Bonnetterie
tentée par ce que j'avais
vu sur le site de Margaux Tartarotti
http://www.margauxtartarotti.com,
mais, parce que j'ai beaucoup aimé l'envol de la grande forme en
papier mâché, qui ressortait beaucoup mieux sur un grand panneau
noir que sur la photo qui ouvre le site, puisque je ne suis pas
arrivée à capturer une des images (qui d'ailleurs ne donnent pas la
sensation du jeu des matières) des tissus lacérés – les trois
derniers sur
http://www.margauxtartarotti.com/portfolio-1-abstractions-en-cartapesta
– puisque les photos n'étaient pas autorisées, puisque j'ai eu le
sentiment très très fort de la déranger, elle et ses visiteuses
(mais moins sa petite fille) – mais parce que j'aime ce qu'elle
fait (il y a aussi les petits et guillerets photogrammes
http://www.margauxtartarotti.com/portfolio-4-photogrammes
cliquer sur les images) - alors, hors de leur vue, en partant, après
avoir bien regardé, j'ai tenté une image sur laquelle on devine une
des oeuvres.
Et puis, j'ai suivi, d'un
pas guilleret, la rue parce que j'avais découvert que Claire
Beillard, dont j'avais tant aimé les oeufs au cloître Saint Louis
en octobre
http://brigetoun.blogspot.fr/2012/10/parcours-de-lart-au-cloitre-saint-louis.html
est avignonnaise
n'ai pas osé prendre de
photos, ou plutôt n'y ai pas pensé, prise par le plaisir de
l'ambiance... d'ailleurs, en fait, elle montrait peu de choses,
juste quelques formes rouges, sculptures de textile appliquées sur
le mur de sa chambre, avec la grande installation
dont j'ai capté sur son
site http://clairebeillard.com/
une image partielle (grand corps nu sous voile derrière le lit,
avec, partant du coeur rouge, des rubans tendus à travers la pièce)
et, dans le couloir ses chapeaux moins délirants que ceux figurant
sur http://clairebeillard.com/haute-mode/, dans des bruns et rouges, belles formes travaillées et
emboîtantes, en feutre modelé, saison oblige, sauf un noir que j'ai
essayé, avec de jolis rebords mouvants qui me tombaient sur l'oeil
et auquel j'ai résisté parce que je ne le porterai pas (mais dès
que l'occasion se présentera....)
Il y avait aussi, montrés
avec une fierté timide, des monotypes et une sculpture en bois de
son pré-adolescent de fils, de belle qualité ma foi, et, dans le
salon, des tableaux que j'ai aimés, matières brunes et ocre sombre
creusées par la lumière de fines silhouettes mais leur auteur, dont
je n'ai pas compris le nom un peu bredouillé (et tout autant timide
n'ai pas osé le faire répéter) était si visiblement réticent à
l'idée de photographies que j'y ai renoncé, malgré l'accord que
lui a dicté Claire.
Et puis, j'étais en
chemin vers la place de l'horloge, les chalets, il faisait faim...
je suis rentrée,
m'arrêtant une minute
devant des santons habillés (ne les aime guère, les laisse aux
touristes) à cause de l'extrême finesse de ce visage de vieille.
Honteusement, ensuite,
étais du genre boa, la pluie pleurait petitement... ai abandonné
(que Françoise me pardonne). Vais essayer tout de même, si carcasse
et ciel le veulent bien, d'aller voir, hors les murs, un des ateliers
de groupe et deux autres en chemin, renonçant à deux ou trois
peintres que j'aurais vraiment voulu découvrir, qui sont un peu trop
loin pour ma paresse.
Pardon pour l'ennui de ce
billet que me suis entêtée à mettre ici, alors que mon mac il me
faisait que des malheurs !
Moi qui aimais avant tout les expressionnistes abstraits !
10 commentaires:
Je constate avec bonheur que vous êtes une mécène des arts puisque, à travers cette longue promenade, malgré la fragilité de vos chevilles, vous avez acquis une belle sculpture. L'action suit d'emblée l'observation.
Parler , tourner et revenir dans ces ateliers , un grand plaisir
Merci du partage et de ta lecture qui fait du bien
Cheville pour cheville !!! ai encore mesuré "une volée de marches"
Adieu Paris et maraudes c'était prévu ces prochains jours
oh zut ! nettement plus grave que la marche précautionneuse sur galets
Merci pour ce tableau des expos. Une bel aperçu comme si nous y étions. merci. Je pense que nous aurons droit à une suite.
honte à moi, je crains que non, suis au bord du jour sans me décider à y entrer, carcasse et ciel chougnent - je pense avec remords aux vingt (en gros) artistes qui attendent visite sans arriver à me motiver - cet après midi ?
On vous a suivi comme guide et on a fait attention aussi bien aux calades qu'aux petites têtes...
Pour la campagnarde que je suis c'est un délicieux dépaysement. MERCI.
Non sans avoir constaté la navrante restructuration du sol de la place des Trois-Pilats.
(Quand ce sera fini, je publierai un "avant/après" pour que l'on se rende compte de sa laideur nouvelle.)
tu aura d'avance en moi une convaincue
Les calades sont traîtresses mais tu t'en es bien sorti et tu nous as permis de visiter avec toi...
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