Ce serait se tenir là, à
la lisière d'une fête
non
Ce serait se tenir là,
dans la lumière d'une précoce fin d'après midi d'hiver, à la
lisière d'une promesse de fête médianoche
non
Ce serait passer, dans la
vacance du jour, devant une pénombre éclairée, une évocation de
conversations échevelées, de brouhaha coudes sur comptoir, de
musique fusant dans le silence froid de la nuit sur la place,
peuplant cet espace qui se reflète encore, prend encore possession
de cet asile pour l'instant désert
non
Ce serait imaginer
brusquement une petite foule jeune dans la lumière bleue des
bouteilles, des rencontres, des amitiés légères, la futilité des
propos, les pensées qui flottent, devinées, les camaraderies
longues, les sentiments ébauchés, des liens plus vrais qu'avoués
Ce serait croire un
instant, avec intensité, que tout cela est présent, réel,
interdit, derrière la fragile vitrine, derrière cette éternelle
barrière
Ce serait se navrer de cet
écart jamais franchi
Ce serait savoir qu'il est
trop tard
Ce serait savourer cette
navrance
Ce serait absurde
9 commentaires:
Ce serait...et c'est...excellent !!!
♥ ♥ ♥
Si je pouvais, je saurais. Si je savais pas, je ne pourrais plus. Si je pouvais marcher dans la lumière, au bout de la route, je saurais. Il n'y aurait alors point de regrets de cet écart jamais franchi
Franchir l'autre côté, tant pis pour les éclats.
Tu m'évoques Pessoa...
Ce n'est rien
une saudade.
De haut vol!! bien vu Jeandler
L'absurde est souvent vérité
J'aime
Ce serait entrer pour boire un coup
tu sais bien que je ne bois pas - euh ça change un chouya, je m'étonne moi même
Ah le beau texte et la superbe photo !
merci !
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