C'est décembre et
twitter dit glagla au petit matin
C'est décembre et
Brigetoun, en longue chemise de nuit et gros chandail, au saut du
lit, plaint les twittos, tremble et frissonne, va s'installer au
dessus du radiateur qui tente de réchauffer l'antre
C'est décembre et
Brigetoun, ronronnant après longue douche brûlante, bien blottie
dans la parka détestée, capuche relevée, mangeant cheveux retroussés et fausse fourrure ébouriffée, mains gantées pour la
première fois, prend le ciel dans les yeux, son bleu lumineux où
flottent quelques candides et légers nuages.
C'est décembre et le mur
des halles commence à se lamenter.
C'est décembre, Brigetoun
hiberne, vit dans l'attente du printemps, trouve dans un convoi des
glossolales une allusion à autre hiver
http://leconvoidesglossolales.blogspot.fr/
C'était un jour de neige
fondue sous grésil. C'était être bloquée à l'entrée de l'allée
bien lisse qui conduit au portique rouge, à la Cité de la Musique,
au concert tant désiré. C'était être arrivée jusque là,
franchis les pavés gelés, la terre fangeuse redurcie, les escaliers
en tous sens, les couloirs des lignes de métro, avec mon genou
plâtré et mes deux cannes. C'était avancer une canne, la sentir
glisser, c'était tenter un pied avec telle appréhension qu'il
dérapait. C'était être l'image du désespoir, avec conviction.
C'étaient les deux pompiers de service, grands fermes et forts, se
chargeant de porter la paumée et les cannes. C'était ressortir dans
la nuit, les oreilles et le cœur plein de musique. C'était franchir
sans encombre tous les obstacles. C'était me souvenir de mon
instabilité et me casser la figure sur le quai du métro.
13 commentaires:
Décembre est un ciel qui béquille dans nos souvenirs...
C'était un jour de neige fondue sous grésil. Comme nos journées se ressemblent!
oh Pierre 'était un jour lointain à Paris, en autre vie - qu'il n'en soit pas ainsi ici
Mais on dit qu'à la ste Luce (aujourd'hui )les jours font des sauts de puce!... sans béquilles
Glissade de décembre bientôt vers la fin d'année et son cortège de joies obligées (et d'oies sacrifiées).
Cité de la musique : cela aurait été une cavalcade urbicana !
Proposition : suppression du mois de décembre et allongement des mois d'été. Ne pas oublier les cannes : elles aussi veulent être du concert.
L'an passé avec 20 cms de neige "fixée" par -20° pendant deux semaines, les voisins ont interdit à la vieille dame d'aller glisser dehors : solidarité dans le hameau, mes enfants rassurés. L'hiver est une saison cruelle pour certains (beaucoup trop) poétique pour d'autres : c'est le monde comme il va. Bonne journée au chaud. Prends bien soin de toi.
De mon poète Orléanais :
Hiver vous n'êtes qu'un vilain.
Eté est plaisant et gentil,
En témoignent Mai et Avril
Qui l'accompagnent soir et matin.
Eté revêt champs, bois et fleurs
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l'ordonnance de Nature.
Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain,
Hiver vous n'êtes qu'un vilain !
à l'poque l'un peu moins vieille que 'actuelle promenait son genou dans le plâtre de théâtre en théâtre, mais avais maudit Porzemparc et les belles dalles pas adaptées à la saison
En décembre 2012, je reprendrai à mon compte la chanson de Mc Cartney "When I'm 64..." Bonne journée, chère Brigitte.
Chère amie
Les décembres se suivent... et commencent à se trop ressembler les uns après les autres... me semble-t-il ;-)
Pardon, mais j'ai ri de la chute.
moi aussi à l'époque si me souviens bien. et puis on m'avait ramassée
Enregistrer un commentaire