deux pigeons interdits
d'entrée, vendredi matin... parce que veux image, parce que sont sur le dessus de ma
réserve..
Dimanche – jour
ordinaire – lumière claire sous haute couverte blanc bleuté
Eveil tardif
– vivre, simplement, plaisirs, petites bagarres avec objets et
carcasse – cheveux qui sèchent, imbibant chandails – humidité
prégnante – froid – petites tâches, lectures, France Musique
Ceci qui m'avait arrêté
un instant à la fin de la préface à une nouvelle édition (en mars
1995) aux Notes de Hiroshima de
Kenzaburo Ôé, ouvertes cette nuit et qui m'ont tenue éveillée jusqu'à
trois heures du matin – ne les avaient pas lues, ces très beaux et
importants articles, reportages sur ce qu'il a vu et entendu en 1963
et 64, qui a nourri toute son oeuvre future, les ai mises de côté
pour les reprendre, ai trois lectures en cours (devraient être
données à tous les militants qui se servent pour une cause d'une
douleur étrangère à eux et à ceux qui font passer leurs
certitudes avant toute tentative d'union) – donc ceci, qui n'est
pas sur Hiroshima mais sur son fils, une douleur personnelle qu'il
portait en lui lors de ces visites
La musique que compose
Hikaru, mon fils handicapé mental, parmi toutes les nuances qu'elle
exprime, s'est chargée notamment, peu à peu, de quelque chose de
sombre, mais elle est belle, la voix mêlée de cris et de pleurs de
cette âme triste, et en soi l'acte même de l'exprimer sous forme de
musique permet aussi à mon fils de se consoler, de se guérir du
noyau de sombre tristesse qui l'habite. Bien plus :
les oeuvres de Hikaru, musique capable également de
consoler et de guérir les auditeurs vivant la même époque dans ce
pays, sont à présent largement appréciées. Je découvre là des
raisons de croire à l'étrange pouvoir curateur de l'art.
Et même si la preuve
n'en est pas vraiment faite, c'est fort de ce credo que je souhaite
si c'est possible, en mobilisant les faibles forces qui sont les
miennes, affronter avec une douleur sourde les ravages accumulés par
notre siècle au cours du développement monstrueux des technologies
et des communications ; j'aimerais plus particulièrement, en me
tenant légèrement en bordure de ce monde, me mettre en quête des
moyens permettant de contribuer de façon décente et humaine à la
guérison et à la réconciliation de l'humanité entière – telles
qu'on peut les envisager à partir de cette perspective excentrée
(traduction
par Dominique Palmé – Gallimard - Folio)
9 commentaires:
J'adore tes pigeons, brige !
Heureux de reprendre contact avec Hikaru. Et le propos que vous avez choisi de Dominique Palmé est une belle entrée en matière pour renouer avec l’œuvre de l'écrivain. Des choix littéraires qui font chaud au cœur et qui élèvent l'esprit.
Une coquille s'est glissée dans mon commentaire précédent donnant à l'écrivain traité par Brigitte le nom d'Hikaru alors qu'il s'agit en fait de Kenzaburô Oé. En 1963 naît Hikari, un garçon - le premier de ses trois enfants - qui est autiste. Désolé de cette confusion.
pigeons et musique japonaise : une sorte de roucoulement.
même dimanche la page ne reste pas blanche...
Ne connais pas ... mais fera connaissance cela me parle Merci du partage
" L'homme ne peut pas être plus qu'une promesse d'homme ". P. Quignard, Vie secrète, p 406.
Pour ma part, j'aurais dit : ne sera jamais plus... qu'une promesse.
convaincue de lire
Défense d'entrer..ils se sont fait pigeonner
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