Ce serait rester vacante
un peu dans le bleu de la fin d'année.
Ce serait, avec d'infimes
décalages, la troupe s'élançant en un reste de lourdeur, fusant,
transfigurée, vers le palais, virant en ordre juste un peu indocile,
frôlant le mur d'herbes, regagnant la tour Saint Jean et l'ancien
séminaire ou le conservatoire – les deux noms se superposent dans
le vide de mon crâne, juste pour dire qu'il est là, avec reste de
vie -, se posant comme on tombe.
Ce serait un suspens, un
temps revenu, un calme traversé par un dernier vol dodu.
Ce serait, un infiniment
bref lambeau de seconde avant que les pattes du retardataire
agrippent la pierre, l'envol de la troupe, sa montée un peu
désordonnée dans le soleil, les paresseuses et grasses poitrines
blanches ou grises devenues énergie, légèreté brillante qui
enlèvent nos yeux, les ailes déployées, rapides, fusées, qui
m'emportent, un nouveau circuit légèrement différent pour que la
vie s'affirme en un semblant de variété.
Ce serait, pendant un long
moment, rester là, être dans ces recommencements, ces fins.
Ce serait s'alléger de
tout, s'oublier, un peu, et puis reprendre le jour.
Ce serait pour le premier
matin de 2013 le carrelage de la cour humide, une lumière douce,
lavée, un air hésitant entre tiédeur et légère aigreur.
Ce serait tenter sans trop
de conviction de lutter avec ma tendre paresse.
Ce serait ma lourdeur hivernale.
6 commentaires:
Et que cette tendre paresse soit consacrée à l'observation de ces oiseaux parcourant un beau et grand ciel bleu... ne serait que pur bonheur.
Le ciel (qu'il faut savoir capter) est toujours vivant.
toute la gratitude à vous deux
Il vous prend ainsi des envies d'hiberner jusqu'à la saison prochaine...
Désir de voler dans le bleu , s'évader un peu
...ce sera je te le souhaite
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