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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, janvier 03, 2013

Rencognée en mon vide, avec vrais ou faux souvenirs


ciel pur et vent fort à moyen
un peu froid, un peu sommeil sans raison,
un peu végétal hibernant suis
on dirait que je voulais penser, ou lire pour penser puisque seule étais insuffisante, mais faute de pensée ne pouvais lire, faute de lecture ne pouvais penser
on dirait que me suis inventée une grande tour silo où grimper, en avalant le ciel, où plonger pour se retrouver (bon, je sais, ça sent le prétexte, mais je l'aime ce truc et il m'y a fait penser)
on dirait qu'y ai trouvé un néant confortable – on dirait qu'au risque de devenir vieillarde hébétée, m'y suis résignée
on dirait que j'ai contemplé le vide ou le volet intérieur de bois ciré de ma chambre, on dirait que je n'ai pas observé le temps qui passait
on dirait que me suis inventée une présence attentive à la sagesse canine (bon, je sais,...) comme compagnie suffisante, souffle et possibilité de flatter une tête de temps en temps
on dirait que pour satisfaire Paumée ai repris le dernier paragraphe embarqué sur un convoi des glossolales http://leconvoidesglossolales.blogspot.fr/ et me suis consacrée au transport des marchandises (ben oui, pourquoi pas ?)

C'étaient les abricots retour de marché se gorgeant de soleil dans un plat posé sur le ciment du balcon. C'était partager en soeurs la lecture d'un journal que ne lirais pas s'il existait encore, celui qui avait repris le nom rendu glorieux par Zola. C'étaient les pages étalées au sol devant la porte fenêtre ouverte. C'étaient nos corps à plat ventre, têtes posées sur bras accoudés. C'était la tiédeur délicieuse des tomettes sous le ventre et les cuisses. C'était lever les yeux parfois, pour chercher à comprendre, ou par ennui, sur les pins dégringolant avec le boulevard vers le littoral, et la silhouette vague du sémaphore au bout de Saint Mandrier, ou l'idée de la présence du sémaphore, ou rien. C'était une voix d'adulte qui surgissait avec le bruit de la porte d'entrée refermée – ces portes palières de notre midi qui s'ouvrent avec une béquille comme une porte de chambre – c'était une voix qui saluait les beaux coups de pied à donner dans nos fesses ou culs ou, comme elle le disait, nos postérieurs.

6 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Impressionnante photo de l'usure et de la fatigue du temps, mais aussi de la résistance au temps. Cette tour silo devient inspiration et non plus seulement objet d'agonie.

arlette a dit…

On vit de retour et de flash ,afin de poursuivre encore c'est la trame de nos jours dirait le poète et le partage pour se souvenir aussi ...
du crissement des cigales qui rendait la chaleur encore plus dense

Dominique Hasselmann a dit…

prendre garde à la tour...

jeandler a dit…

Madame ne montera pas à sa tour. Des marches brinquebalantes, une rampe incertaine. Seul, le ciel est bleu et espérant.

Fardoise a dit…

Cette tour est l'un des vestiges qui m'interpellent. Mais son chien de garde est plutôt placide, je l'aime bien.

Gérard Méry a dit…

on dirait...un vrai chien