ciel pur et vent fort à
moyen
un peu froid, un peu
sommeil sans raison,
un peu végétal hibernant
suis
on dirait que je voulais
penser, ou lire pour penser puisque seule étais insuffisante, mais
faute de pensée ne pouvais lire, faute de lecture ne pouvais penser
on dirait que me suis
inventée une grande tour silo où grimper, en avalant le ciel, où
plonger pour se retrouver (bon, je sais, ça sent le prétexte,
mais je l'aime ce truc et il m'y a fait penser)
on dirait qu'y ai trouvé
un néant confortable – on dirait qu'au risque de devenir
vieillarde hébétée, m'y suis résignée
on dirait que j'ai
contemplé le vide ou le volet intérieur de bois ciré de ma
chambre, on dirait que je n'ai pas observé le temps qui passait
on dirait que me suis
inventée une présence attentive à la sagesse canine (bon, je
sais,...) comme compagnie
suffisante, souffle et possibilité de flatter une tête de temps en
temps
on
dirait que pour satisfaire Paumée ai repris le dernier paragraphe
embarqué sur un convoi des glossolales
http://leconvoidesglossolales.blogspot.fr/ et me suis consacrée au transport des marchandises (ben oui, pourquoi pas ?)
C'étaient
les abricots retour de marché se gorgeant de soleil dans un plat
posé sur le ciment du balcon. C'était partager en soeurs la lecture
d'un journal que ne lirais pas s'il existait encore, celui qui avait
repris le nom rendu glorieux par Zola. C'étaient les pages étalées
au sol devant la porte fenêtre ouverte. C'étaient nos corps à plat
ventre, têtes posées sur bras accoudés. C'était la tiédeur
délicieuse des tomettes sous le ventre et les cuisses. C'était
lever les yeux parfois, pour chercher à comprendre, ou par ennui,
sur les pins dégringolant avec le boulevard vers le littoral, et la
silhouette vague du sémaphore au bout de Saint Mandrier, ou l'idée
de la présence du sémaphore, ou rien. C'était une voix d'adulte
qui surgissait avec le bruit de la porte d'entrée refermée – ces
portes palières de notre midi qui s'ouvrent avec une béquille comme
une porte de chambre – c'était une voix qui saluait les beaux
coups de pied à donner dans nos fesses ou culs ou, comme elle le
disait, nos postérieurs.
6 commentaires:
Impressionnante photo de l'usure et de la fatigue du temps, mais aussi de la résistance au temps. Cette tour silo devient inspiration et non plus seulement objet d'agonie.
On vit de retour et de flash ,afin de poursuivre encore c'est la trame de nos jours dirait le poète et le partage pour se souvenir aussi ...
du crissement des cigales qui rendait la chaleur encore plus dense
prendre garde à la tour...
Madame ne montera pas à sa tour. Des marches brinquebalantes, une rampe incertaine. Seul, le ciel est bleu et espérant.
Cette tour est l'un des vestiges qui m'interpellent. Mais son chien de garde est plutôt placide, je l'aime bien.
on dirait...un vrai chien
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