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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, janvier 07, 2013

Trou et brèves virées immobiles


C'était un mercredi de détresse physique et morale, c'était le regard un peu flou, depuis mon trou, sur ce qui s'écrivait.
C'était par delà des moments d'admiration, quelques éclairs d'amusement, s'enfoncer dans ma conscience misérable, mon auto-mépris, et mon sentiment de solitude
C'était rebondir dans l'idée d'une coupure, pour ne pas être inutilement pénible, et pour se protéger... C'était une envie de décapage, de recentrage, de noyau scruté
C'était un jeudi en tentatives de comprendre, un peu, sans illusion sur ce qui en resterait, mais comme exercice, des résumés inévitablement, mais pas tant, superficiels de plusieurs courants, plusieurs théories économiques... avec intérêt, bouffées de colère, mais aussi sensation délicieuse de la gratuité de l'exercice.
C'était un vendredi de vases communicants, avec l'idée d'en rester là, quand, assez tôt, ma petite recension, peut-être un peu bâclée, a été prête, de laisser dormir ou fermer paumée, et une longue sieste en musique.
C'était un samedi de grands vents sur la ville, une sensation de liberté, un accord avec soi et le monde, et pas grand chose d'autre.
C'était un dimanche de soins à carcasse et à l'antre, de repassage, de rien, d'écoute de France Musique, de rêverie sur des photos, et de résignation joyeuse à l'envie de ne pas me tenir parole et de réveiller paumée.

C'était une veille de Noël à Séville, des torrents de pluie sur le Guadalquivir, c'était avancer sur el puente de Isabel II sans voir l'autre rive ni même le fleuve, c'était rebrousser chemin, c'était retour en chien trempé et s'étaler en posant le pied sur le marbre du hall de l'hôtel.. c'était l'obscurité de la Cathédrale, c'était entendre, sans les voir, un choeur triomphant, c'était un absurde tremblement intérieur d'animal traqué par l'église triomphante... c'était le soleil sur la place, et le charme de la façade chaulée du couvent de la Encarnacion.. une flânerie, en fuyant les autres rares visiteurs, dans les Alcazares, et le jeu des perspectives.
C'était donc Séville et huit jours de dérive au gré des rues, une exposition sans grand intérêt (ne sais plus de quoi) à l'hôpital des Vénérables, mais le déchaînement calculé des fresques de la chapelle – un marché – un coup de coeur pour la petite église de Santa Catalina, sa Giralda miniature et l'arc en fer à cheval – le charme des patios et du jardin de la Casa de Pilatos, des photos prises consciencieusement et une flânerie en compagnie de canards le long du grand bassin – la façade outrageusement chargée de l'hôtel de ville allégée par les illuminations et une rue commerçante pleine d'une foule joyeuse dans la nuit.
C'était Londres, une des premières expositions au Barbican, des visites flâneuses du British Muséum, des dessins, des miniatures, les sculptures du Parthénon... Halikarnasse – le strand à pied le 25 décembre et un froid pénétrant - le château de Steen de Rubens à la National Gallery – une journée chez Victoria et Albert, des objets, des tapis, mon plaisir chaque fois, et une exposition de robes – un concert dans la galerie de Ste Mary-le Strand à moins que ce ne soit de St Clément – regarder un ballet, assise sur des marches du dernier balcon de Covent Garden – les meringues comme en France de Fortnum and Masson pour mes dîners dans une chambre d'hôtel – les assortiments de sauces pour les salades – un dîner du 25 décembre, à une petite table près des cuisines, dans un restaurant chinois délectable, bondé de familles asiatiques, le brouillard des fumées de cigarettes et des plats, les enfants courant, les rires – un vieil espagnol rencontré dans un café près de Covent Garden, avec lequel refaire un monde étrange en se comprenant à moitié, ou moins.
C'était Bruges, le petit hôtel charmant, la grande chambre meublée de rotin et le jeune ménage qui venait de l'ouvrir, le crépuscule sur le grand béguinage, trois jours presque sans un sou en poche, volés aux ennuis de mes immeubles parisiens.
C'était l'opulence d'Anvers, l'éblouissement des deux grandes croix de Rubens à la Cathédrale, sa maison, une errance ravie dans le musée Plantin-Moretus, de vieilles crevettes calcinées dans un plat de pâtes, une promenade sur l'Escault avec mes semblables, le Steen, l'église Saint Paul et les statues dans un jardin. C'était une journée, à côté de moi-même, à Gand, l'agneau mystique, des frontons délicieux, une griserie de tableaux, trop de pierres et des pieds souffreteux, mais une longue promenade solitaire, en arrivant, dans le petit béguinage.
C'était... ça suffit Brigetoun

13 commentaires:

Pierre R. Chantelois a dit…

Retrouver finalement la paix, la sérénité et un peu d'oxygène par la lecture, la musique, l'écriture. Si difficile de trouver l'équilibre entre les humeurs rédhibitoires et les bonheurs éphémères.

Dominique Hasselmann a dit…

Bruges : ne peut être qu'un souvenir marquant.

chri a dit…

Pour les lecteurs, il ne suffit pas puisque grâce à vous nous voyageons...

L'employée aux écritures a dit…

Merci bien pour cette virée européenne

Brigetoun a dit…

merci à vous

jeandler a dit…

Un voyage autour de ma chambre. Presque le tour du monde.

Brigetoun a dit…

un monde très proche

Anonyme a dit…

Même retrait(e) pendant deux jours. (et sans concertation). Ne sais toujours pas si la peine et le plaisir étaient payants.
Paumée par contre semble se réveiller avec bonheur.

Brigetoun a dit…

le retour, hier, d'analogos était très beau..
et aujourd'hui retour de Christine Jeanney - l'année repart et les chalets se démontent

joye a dit…

C'était brigetoun (et zut pour ceux qui te reprendrait comme ça, oh !).

;-)

DUSZKA a dit…

C'était toi, pas si loin que ça... Prends bien soin de toi. Je vaque dans le vague moi aussi...

arlette a dit…

Voyages en tête, en souvenirs et sensations quand tourbillonnent les images et Stop pour douce sieste méritée

Gérard Méry a dit…

Que de souvenirs, chère voyageuse