commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, février 10, 2013

jour à oublier, et musique légère


Ce serait un jour de crâne englué dans le corps, ce serait sortir le matin, dans le froid lumineux. Ce serait l'esprit voulant s'échapper de ce corps, s'engouffrer dans la brèche qui a remplacé la porte de l'Oulle, attirée par la lumière, l'air qui vient de l'hors rempart, hors ville, filer sur esplanade, tourner et suivre lou Rose (Michel m'a appris le nom de notre fleuve, et je suis séduite), aller n'importe où, ailleurs, loin de Brigetoun.


Ce serait les yeux arrivant à acheminer jusqu'à ce crâne mort le plaisir d'une caresse de la lumière sur le dôme de la chapelle de Brantes… les pierres entre douceur de ce contact, et rétractation dans le froid...
Ce serait un jour ruminant, avec quelques brusques éclairs, les dernières pages de Wild, un peu de Proust, un peu de cueillette sur blogs, beaucoup de rien. Ce serait une lente reprise de pouvoir sur sacrée carcasse.

Ce fut, en fin de journée, monter la petite côte vers l'opéra pour un moment d'agréable légèreté. Ce fut regarder et écouter «l'amour masqué» de Messager et Sacha Guitry en version de concert.

Ce fut être décidée au plaisir, ce fut m'asseoir à côté de trois vieilles comme moi ou un peu plus, simples et sympathiques, avec des souvenirs d'opérettes à Marseille en leur jeunesse, ce furent quatre dames donc souriantes parce qu'elles étaient bien, sorties, un peu, mais n'applaudissant guère, parce que pas vraiment envie de sortir de notre réserve.
Ce dut une jolie mise en espace (surtout pendant le début du 1er acte où ça avait, grâce à un paravent et à l'éclairage, un côté coquille sertissant l'orchestre et action stylisée autour) de Philippe Binot et Pascale Bertrand, ce fut la musique simple et spirituelle de Messager très agréablement donnée par l'orchestre, en formation réduite,
Mais elle Sophie Mariley, jolie voix de mezzo (un peu mal de mer parfois dans les passages d'aigu à grave) et articulation nulle, rendant le texte totalement incompréhensible, sauf dans l'air le plus connu J'ai deux amants , quelques chanteurs qui par leur jeu et surtout leur façon de dire le texte semblaient singer des représentations de province des temps anciens, telles qu'en fait elles n'ont jamais, je l'espère, eu lieu, et les vers de Sacha Guitry mal dits sont redoutables.
Mais ce fut une certaine cohésion, un semblant d'allant, un très honorable lui (rôle parlé qui avait été créé par Sacha Guitry) Jean Manifacier, une belle voix pour le maradjah Ivian Tirion, et un interprète aussi bon que le jeu des autres le lui permettait (et bon chanteur) Olivier Dumait.
Ce fut faire oeuvre d'imagination pour gommer ce qui m'était insuffisant.

Ce fut rentrer vite dans la froidure, en m'interdisant d'être déçue.

12 commentaires:

Gérard Méry a dit…

ce fut sortir par ce froid se divertir

Pierre R. Chantelois a dit…

Nous cherchons à nous rapprocher de Brigetoun et celle-ci cherche à s'éloigner de celle-là. Les paradoxes de la vie. Entre temps il y a Lou Rose et la légèreté de Messager. Un petit air de bonheur semble rôder.

jeandler a dit…

Une jolie voix de mezzo mais qui n'ouvre pas la bouche. La langue française est difficile à chanter et devient souvent de la bouillie. Restent les notes.

Dominique Hasselmann a dit…

Musique et pierre : que chante la minéralité ?

Hervé a dit…

On aurait aimé y être avec vous...

Brigetoun a dit…

l'imagination et la volonté n'étaient tout de même pas inutile pour apprécier

JEA a dit…

Sacha Guitry ? allez, mieux vaut refermer mon stylo...

Michel Benoit a dit…

J'ignorais que ce dôme fut celui d'une chapelle dite de Brantes. Il doit y avoir sans aucun doute un rapport avec l'hôtel de Brantes presque mitoyen.

Brigetoun a dit…

c'est même certain

Fardoise a dit…

La légèreté, telle des bulles de champagne, cela ne peut pas faire de mal dans le contexte actuel et je ne parle pas que du climat.

joye a dit…

J'aime bien l'idée de se défendre d'être déçue, il faut que j'apprenne à faire cela, moi itoute.

arlette a dit…

Bon public à son corps défendant !! j'aime beaucoup cette attitude des plus chevaleresque!!!