Hiver vous n'êtes qu'un vilain rancugneux

Hiver n'aurais pas dû me souvenir du gentil duc d'Orléans, vous vous êtes vexé.

Avez voulu prouver que toujours étiez là – et nous avez envoyé pour débuter ce mardi vent petit, mais assez pour renverser pots et pluie

Hiver, vous n'avez pas réussi à nous renvoyer en grande froidure, mais en navrance lente, et carcasse vous a aidé... hiver ai abandonné mes projets sans urgence dans la vielle... hiver ai passé le jour sans volonté, dolente, ne sais trop à quoi, ou ne le dirai pas.

Hiver, mes pauvres plantes souffreteuses de moi, tente de sortir du sommeil où les avez mises, et l'hortensia a piqué, égrené sur ses bras nus, comme des petites notes très espacées, des bourgeons qui prennent forme, et suis devant, yeux un peu écarquillés, m'interrogeant sur la possibilité de le voir retrouver sa véhémence drue à grandes taches bleues.

Hiver, la plante dont j'ignore le nom, aux longues branches serpentines, a tenté des boutons avant que vous ne repreniez rigueur, il y a un mois, et ils sont là, petits, flous, se demandant si vraiment il est temps de vivre.

Hiver le saule pousse au bout de ses branches raccourcies des idées vagues de promesses..

Seules les fleurs roses (dont j'ignore tout autant le nom) persistent, se déploient lentement, par étapes, prennent forme et demeurent ainsi – mais une moitié de leur arbuste refuse toute idée de faire autre chose que des feuilles..

et le cyclamen, après avoir mimé une pâmoison, s'est figé au bord de la décadence.

Hiver, bien poliment vous prie, demandez à votre cousin et voisin le printemps de leur être bienveillant, de les aider, moi je ne sais pas – suis pas fée mais sorcière et non rurale.

Et qui s'est souvenue, en fin de journée que Paumée était vide, ne l'a pas supporté, l'a meublé de rien.