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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

vendredi, mars 15, 2013

Il ne faut pas défier notre seigneur le mistral


et je crois que je l'avais vexé, grognait avec vigueur au dessus de la ville au petit matin, ne sais s'il était tonnant ou rugissant, sans doute pas, mais c'était un choeur fourni, vocalisant à l'unisson, tourbillonnant, s'éloignant, revenant, pendant que gémissait la porte fenêtre calée comme pouvais, pendant que de vagues bruits de chute (pas vu quoi) me parvenaient, que le lourd loquet de fer forgé de la chambre criait des envies d'évasion.

En fait dans les rues, dans lesquelles suis sortie parce qu'il se faisait patelin, chantant en sourdine, on ne constatait rien, tout est dûment arrimé... n'y avait que les brusques sursauts des branches, des claquements de toiles, l'oscillation ample des cyprès saluant sa seigneurie. 

Le ciel était d'un bleu coupant, et l'air en mouvement se faisait gel.
Nous avancions, trébuchant, si étions petite chose en mon genre, au débouché des petites rues (je les préfère, de peur de m'envoler dans l'impression de vide balayé que me donnent les principales), le visage sculpté par une main rude, cramponnés sur notre énergie intérieure, échangeant des sourires crispés, penchés en avant, se campant parfois jambes écartées et solidement plantées pour résister à un assaut.
Et c'était froid et gai, tonique, un temps... lassant un peu à la longue.

Suis rentrée, dûment lestée par deux sacs pleins d'impedimenta pour me permettre de soutenir un siège, pas trop long, me maudissant pour avoir oublié de prendre des gants.

Les papes m'ont chargé de saluer leur successeur, leur ai suggéré de communiquer d'esprit à esprit, ne suis pas apte.
Ai vaqué, ai dormi dans une rémission du mistral alangui en milieu de journée, ai nourri un peu Babellio, essayé de comprendre les détails de l'accord qui porte mal son nom et que le gouvernement veut imposer, faisant une fois encore le travail demandé par le MEDEF, ce que la droite n'aurait pas osé faire passer.
Me suis battue avec mon mac qui voulait faire grève ou prendre son indépendance.
Le chamboulement extérieur a repris, achevant de m'abrutir comme si c'était nécessaire.
Le bambou balayait la fenêtre, les petits pots de fusain et de cyclamen roulaient, l'arrosoir lui-même a fait un vol plané (je les ai méchamment coincés, privés de leur liberté).
Je ne sais si le mistral courait à 130 km/h comme annoncé le matin, mais ça devait être de cet ordre.
Le ciel était superbe, et la lumière.
Merci aux égarés sur ce rien.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Juste pour dire que j aime bien vous lire;-) surtout quand vous décrivez gaiement vos petites aventures du jour. Merci continuez

Gérard Méry a dit…

notre seigneur le mistral ? tu parles comme un pape

Dominique Hasselmann a dit…

Un pape chasse l'autre comme le mistral les nuages (mais l'un reste collé au mur comme à une certaine époque en Argentine).

Pierre R Chantelois a dit…

Si les papes devaient quitter le Vatican par un coup de mistral à 130 km/h, il n'y aurait plus de stagnation et la Chapelle Sixtine serait bien occupée.

Fardoise a dit…

Ah oui, il ne faut pas se moquer de lui, sinon il devient terrible. Hier soir je regardais les grands platanes à Saint Louis et à les voir bouger sous l'effet du mistral, j'ai soudain eu peur.

Brigetoun a dit…

oh j'imagine ! oui peur

JEA a dit…

le Mistral ne daignera jamais remonter aussi haut vers le nord mais nous avons eu moins 17,9 en notre point culminant, cette nuit...

arlette a dit…

Ne pas oublier de mettre des cailloux dans tes poches ... ou te retrouver d'un saut sur le port de Toulon

tanette2 a dit…

"Lestée de deux sacs pleins" tu pouvais lutter contre le mistral et renflouer ton placard de victuailles..
J'admire le mur des papes (je ne connaissais pas.)